Sacrifizer - La Mort Triomphante
Chronique
Sacrifizer La Mort Triomphante (EP)
Malgré deux excellents artworks signés Velio Josto (Vulture, Cruel Force, Aggressive Perfector, Enforcer…), j’étais jusque-là complètement passé à côté des Français de Sacrifizer. Il aura fallu attendre la réédition par Dying Victims Productions de ce premier EP sorti initialement en avril 2019 pour que j’apprenne l’existence de ce groupe qui au premier regard pue clairement la fin des années 80.
Formé en 2017 à Mulhouse, Sacrifizer compte dans ses rangs quelques membres évoluant dans d’autres formations telles que Myrkvid, Triumph Of Death (le groupe de Tom G. Warrior), Au-Delà ou Karne. Après une première démo intitulée Night Of The Razors parue en avril 2018, le groupe a sorti en début d’année dernière ce EP baptisé La Mort Triomphante. Si la version CD proposée à l’époque par Big Bad Wolf Records ne compte que six titres, la réédition LP disponible depuis maintenant quelques semaines via Dying Victims Productions embarque avec elle les trois titres de cette dite démo ainsi qu’un inédit en guise de bonus.
Alors Sacrifizer c’est quoi ? Et bien sans surprise (merci à tous ces indices plutôt évidents disséminés ici et là comme ce nom, ce logo, cet artwork, tout ce cuir et tous ces clous…), le groupe joue la carte d’un Speed/Thrash qui, comme je le disais un peu plus haut, transpire à grosses goûtes les années 80, notamment la scène allemande (Kreator, Destruction, Sodom...) et canadienne (Exciter, Razor...). Si on pense bien évidemment aux Allemands de Vulture tout d’abord à cause de certaines similitudes visuelles, c’est d’abord les Bretons d’Hexecutor qui me viennent en tête à l’écoute de ces quelques titres. En effet, on retrouve ici beaucoup de cette intensité ultra débordante, que ce soit dans le jeu particulièrement expressif pour ne pas dire chaotique des musiciens ou bien dans la production explosive et elle aussi un brin foutraque que l’on doit justement à Fog (Le Caveau Studio, Ossuaire Records, Cénotaphe, Norman Shores, ex-Caverne, ex-Nécropole...). Une ressemblance poussée jusque dans la voix et notamment ces montées dans les aiguës qui, si elles figurent bien entendu parmi les gimmicks les plus évidents du genre, me font néanmoins énormément penser à celles de Jey Deflagratör sur l’excellent Poison, Lust And Damnation.
De toute façon, Sacrifizer n’a pas pour mission de révolutionner le monde de la musique avec son Speed /Thrash mais plutôt de rendre tout simplement hommage à ces groupes d’une autre époque (ce temps où Destruction et Kreator étaient encore véritablement pertinents) tout en se faisant naturellement plaisir. Pour le coup, c’est plutôt réussi puisque La Mort Triomphante se concentre sur l’essentiel à savoir l’efficacité brute. Certes, la recette est connue et ici restituée sans grande originalité mais là n’est clairement pas le plus important. Ce qui prime c’est bien cette énergie et cette intensité évoquée plus haut (difficile de ne pas s’agiter à l’écoute d’un "By Fist, Leather And Steel" ou d’un "Blackfire Wytch"), ces riffs nerveux balancés la plupart du temps à plus de 100 à l’heure, cette batterie qui à quelques exceptions près n’a de cesse de cavaler, ce chant abrasif et à bout de souffle ainsi que cette délicieuse atmosphère rétrograde. Tout un tas de petites choses qui mises bout à bout ne manqueront pas de séduire tous les amateurs de ce genre de Speed/Thrash à l’ancienne (si tant est qu’une version moderne existe et puisse être pertinente).
Servi avec une fougue indéniable, La Mort Triomphante s’inscrit dans cette résurgence Speed/Thrash servi depuis maintenant quelques années par des groupes tels que Ranger, Stallion, Vulture, Evil Invaders, Stälker et quelques autres. Il n’y a donc là rien de bien nouveau à se mettre sous la dent. Il n’empêche néanmoins que si vous êtes du genre à revivre votre jeunesse à chaque fois que vous lancer un des premiers albums de Destruction, Kreator ou Razor, nul doute que vous trouverez chez Sacrifizer de quoi nourrir cette nostalgie qui habite tous ceux qui ont aujourd'hui plus de trente ans. Les plus jeunes en quête d’authenticité ne manqueront pas non plus d’y jeter une oreille attentive avant, peut-être, d’aller voir ce qui se faisait avant. Dans tous les cas, voilà une sortie hexagonale que je ne peux que vous recommander, la France étant encore assez frileuse sur le sujet (ADX, Iron Slaught, Hexecutor et c’est à peu près tout).
| AxGxB 20 Janvier 2020 - 1397 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
5 COMMENTAIRE(S)
citer | Je partage tous les avis ici. Un groupe à suivre de près qui fait du bien à une scène en France qui a du mal à bouger ! Et oui, cette référence à Hexecutor est évidente ahah. |
citer | Pareil que les précédents commentaires, ça avoine bien sans être ridicule, avec un côté old-school assumé et rafraîchissant. Un groupe à suivre assurément ! |
citer | Keyser 20/01/2020 13:31 | note: 4/5 | Très bon en effet ! |
citer | AxGxB 20/01/2020 11:48 | note: 4/5 | PhuckingPhiphi a écrit : Un très bon début pour ce groupe de Black/Thrash, qui vient d'ailleurs de se faire piquer sa bassiste par Tom G. Warrior pour le line-up de Hellhammer.
"Sacrifizer de quoi nourrir cette nostalgie qui habite tous ceux qui ont aujourd'hui plus de trente ans."
Heu… c'est gentil, mais je dirais plutôt quarante, voire limite cinquante !
Ah, genre piquée pour de bon ? Dommage si c'est le cas.
Pour l'âge tu as raison mais bon, en vrai ça plait aussi à des plus jeunes que nous |
citer | Un très bon début pour ce groupe de Black/Thrash, qui vient d'ailleurs de se faire piquer sa bassiste par Tom G. Warrior pour le line-up de Hellhammer.
"Sacrifizer de quoi nourrir cette nostalgie qui habite tous ceux qui ont aujourd'hui plus de trente ans."
Heu… c'est gentil, mais je dirais plutôt quarante, voire limite cinquante ! |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
5 COMMENTAIRE(S)
24/01/2020 13:13
20/01/2020 18:43
20/01/2020 13:31
20/01/2020 11:48
"Sacrifizer de quoi nourrir cette nostalgie qui habite tous ceux qui ont aujourd'hui plus de trente ans."
Heu… c'est gentil, mais je dirais plutôt quarante, voire limite cinquante !
Ah, genre piquée pour de bon ? Dommage si c'est le cas.
Pour l'âge tu as raison mais bon, en vrai ça plait aussi à des plus jeunes que nous
20/01/2020 11:45
"Sacrifizer de quoi nourrir cette nostalgie qui habite tous ceux qui ont aujourd'hui plus de trente ans."
Heu… c'est gentil, mais je dirais plutôt quarante, voire limite cinquante !