Chainbreaker - Lethal Desire
Chronique
Chainbreaker Lethal Desire
J’aime quand un artwork sert à planter le décor et ne laisse planer aucun doute possible quant au contenu de l’album qu’il illustre. Pour le coup, celui des Canadiens de Chainbreaker est plutôt sans équivoque. Entre cette copie de Lord Humungus dans une version 100% Heavy Metal épique et ce titre plein de promesse, il ne fait aucun doute que le groupe puise son inspiration dans la scène Thrash/Speed et Heavy Metal des années 80.
Originaire de Toronto, Chainbreaker se forme en 2013 avec à son bord des membres et ex-membres de Cauldron, Rammer, Vanik, Striker (live) et Toxic Holocaust (live). La première sortie du groupe se fera l’année suivante avec un EP intitulé Constant Graving auquel succédera deux ans plus tard une courte démo de moins de cinq minutes baptisée Enslave Your Masters. Bien qu’extrêmement confidentielles, ces deux parutions réussissent pourtant à éveiller l’intérêt du label Hells Headbangers Records qui proposera à Chainbreaker de sortir son premier album.
Intitulé Lethal Desire, ce dernier reprend à son compte une formule héritée autant de Venom et Motörhead que des premiers albums de Razor et Exciter. Un mélange de Heavy Metal burné, de Thrash old shool et de Speed Metal à l’ancienne que l’on pourrait également rapprocher d’un certain Midnight qui, avouons-le, à tout de même quelque peu perdu de son éclat dernièrement ou bien d’un Malleus dont le premier EP largement inspiré par les débuts de Celtic Frost avait su me convaincre sans peine. Ces liens de parentés évidents font en tout cas de ce premier album un disque dénué de toute originalité. Un album qui s’inscrit dans un schéma parfaitement connu et dont bon nombre de groupes ont déjà largement poncé tous les codes du genre…
Mais au diable l’originalité lorsque l’on a en guise de cartouches des titres tels que "Atomica", "Born Loud" (qui aurait très bien pu trouver sa place sur un album de Nekrofilth), "Lethal Desire", "Methalina" ou "March Of The Dead" pour botter des culs par dizaines. Non, les Canadiens ne réinventent rien mais les prédispositions dont ils font preuve en matière de Heavy/Speed/Thrash rendent finalement la question de l’originalité complètement caduque. Plaçant ainsi l’efficacité au centre de chacune de ses compositions, Chainbreaker va se concentrer sur l’essentiel en misant ainsi sur la qualité de son riffing, sur la voix écorchée de son chien fou de chanteur, sur une production abrasive et métallique et bien entendu sur une attitude ultra Rock’n’Roll.
Du coup, si vous n’avez pas eu la chance d’être né dans les années 80, réjouissez-vous car ce que vous propose Chainbreaker n’est ni plus ni moins qu’un aller simple pour cette décennie haute en couleur et cela à travers des compositions tout en nerf ne dépassant qu’en de rares occasions les trois minutes ("Methalina", "Hellbound" et "The List"). Tous les titres ne sont bien évidemment pas menés pied au plancher (certains révélant ainsi davantage les accointances Heavy Metal de Chainbreaker), cependant ils restent marqués par cette attitude de hardos cuir et clou un peu voyou qui vous fera quoi qu’il arrive adhérer à leurs propos ("Get Yer Feed", "Methalina", "Postmortem Dreams"). Côté riff, Chainbreaker ne fait pas semblant non plus puisque l’unique guitariste Ian Chains (Cauldron, ex-Striker (live)) nous offre au détour de chaque titre de sacrées déculottés. Son jeu simple mais particulièrement nerveux ("Born Loud" et "March Of The Dead" en sont les deux meilleurs exemples mais l’album en est pourtant truffé d’autres) participe à la dynamique général tout en offrant en parallèle une tripoté de solos et autres leads à hérisser le poil de n’importe quel amateur de ce genre d’exercice plus Metal que Metal ("Atomica" à 1:32, "Born Loud" à 1:35, "Leather Desire" à 1:36, "Leatherized" à 1:28, le début de "March Of The Dead" et ainsi de suite). Encore une fois, il n’y a là rien de bien sorcier mais merde, quand c’est fait comme ça, on ne peut que rendre les armes pour taper du pied et dodeliner vigoureusement de la tête jusqu’à en perdre la raison.
Torché en seulement trente-quatre petites minutes, Lethal Desire devrait rappeler de bons souvenirs à certains et permettre à d’autre de vivre une époque qu’ils n’ont pas connus. En tout cas, ce retour dans les années 80 ne passe pas inaperçu et saura convaincre à n’en point douter les amateurs de Heavy Metal, de Thrash et de Speed à l’esprit résolument Rock’n’Roll. Une musique brute et sans fard par un groupe qui se contente d’appliquer une recette vieille comme le monde afin d’être le plus efficace et pertinent possible. Et clairement, ça marche !
| AxGxB 30 Janvier 2019 - 1237 lectures |
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