Tout est là, dans ce jeu des illustrations de Cauê Piloto.
Si
Deathless a signé ma découverte de Hellish Form autant que l’explosion de son style bien à lui – à savoir, rendre possible un espoir au sein d’un genre marqué plutôt par l’impossible, le sans-issue et autres degrés de pessimisme –,
Remains est un préquel préfigurant la montée des marches vers le point du jour de son successeur. Pour l’heure, on se situe là, au milieu des tombes bien trop nombreuses, celles des camarades tombé(e)s sous le joug de l’oppression, que Hellish Form ne vise pas encore directement comme par la suite –
Deathless appelant à punir les transphobes et consoler leur victimes – mais mime dans un funeral doom empreint d’un classicisme suffisamment bien exécuté pour plaire à l’amateur.
C’est qu’il y a une certaine conviction dans ces quarante-quatre minutes, celle qui fait la différence et excuse un manque d’originalité, un propos encore flou bien que présent.
Remains admire les tombes, contient cet amour pour la mort qui fait la particularité du funeral doom canonique. Élève appliqué, il récite des leçons dont il fait la synthèse, la radicalité d’un Funeralium dans ce son massif et cette voix écorchée au possible, les leads éplorées de Evoken, les abîmes de Ahab et Mournful Congregation, les douceurs présentes dans Shape of Despair ou Pantheist… Toutes ces stèles, ces effigies usées par le temps, Hellish Form les convoque, s’inscrit en descendant peu évident au premier abord – rappelons que le duo est composé de Jacob Lee et Willow Ryan, respectivement de Keeper et Body Void, soit des formations bien plus extrêmes et bruitistes que celle-ci – mais plein de révérence envers elles.
Bien sûr, cela pourra faire bailler ceux et celles estimant avoir déjà trop goûté de ce romantisme-ci. Hellish Form a du mal à s’en départir, notamment sur un titre comme « Shadows with Teeth ». Seulement, il montre déjà une intention d’embarquer ses influences dans une histoire bien à lui, une progression se faisant sentir dans le ton et les ambiances, cotonneuses et lumineuses par touches délicates (« Your Grave Becomes a Garden » ; « Ache »). Des nuances, qu’un clavier et des élévations rendent éclatantes, préfigurant de la longue marche vers les hauteurs que se prépare à faire le duo.
Avant de s’affirmer immortel, Hellish Form s’intéresse aux vestiges, mimant la lourdeur des pierres, la tristesse des ruines, rappelant que tout ceci restera les dernières traces de l’activité humaine longtemps après notre disparition (qu’on ne devra qu’à nous-mêmes, à n’en point douter). Il le fait avec l’application et le talent de l’artisan, lenteur, gravité et émotions étant toutes présentes. Le meilleur reste cependant à venir, le duo laissant là le recueillement pour tracer sa propre route sur
Deathless, les quelques originalités présentes ici se développant davantage.
Remains, quant à lui, est clairement à conseiller aux amateurs d’un genre plutôt qu’aux explorateurs en quête d’une expérience singulière.
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