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Hasswald - ...Der Waldgang
Chronique
Hasswald ...Der Waldgang (EP)
Dans la masse de nouveautés qui déboulent tous les jours sur Youtube comme Bandcamp il est devenu difficile de tout découvrir et d’arriver à émerger de cette masse grouillante qui grossit sans cesse, il faut alors compter sur un coup de pouce du destin pour que cela arrive... et c’est exactement ce qui s’est passé pour HASSWALD, qui grâce à deux confrères et amis de Thrashocore va avoir droit de cité sur votre webzine préféré. En effet mes oreilles ont vrillé quand elles ont entendu le deuxième Ep de ce jeune groupe venu d’Estonie, qui mérite vraiment qu’on s’attarde sur ses trois nouveaux morceaux primitifs, crasseux mais entêtants et dont l’ambiance va nous hanter pendant quelques temps. Si le nom de la formation comme des compositions sont d’origine allemande il ne faut pas y voir un clin d’œil au IIIème Reich et Nsbm vu qu’ici le duo mise sur la langue de Goethe pour plus de froideur et de nihilisme, tant l’écriture rudimentaire et le côté hypnotique vont parfaitement faire leur office et être raccord avec les passages vocaux criards comme possédés.
Une fois l’introduction intitulée « Dies Irae » passée (et qui va donner le ton de l’ambiance à venir) c’est « Der Wahrheitsspinner » qui déboule et va happer l’auditoire immédiatement avec sa noirceur impénétrable et son odeur de mort qui rôde dans tous les coins, via notamment une grosse montée en pression progressive afin de créer encore plus d’obscurité et d’angoisse. Car si on évolue en plein dans un Black Metal à l’ancienne et à la production résolument naturelle, le binôme va au milieu de ce classicisme ajouter régulièrement des percussions afin de renforcer ce côté messe occulte où la voix sert à haranguer les âmes égarées comme curieuses. Jouant habilement sur la variété rythmique où la vitesse côtoie de façon équitable les passages lents rampants et gelés, l’ensemble se montre aussi remuant sur fond de riffs simplissimes mais aiguisés et d’une batterie qui ne s’embarrasse pas de fioritures, en jouant le minimum syndical sans pour autant donner l’impression de se répéter rapidement... un tour de force dans un registre si dépouillé. Du coup après ce démarrage réussi et qui tient de suite en haleine le court interlude « Der Todesschreir » va continuer à nous happer avec cette voix qui harangue la foule tel un prêcheur devant ses ouailles... mais avec la symbolique diabolique derrière, et cela va servir idéalement de tremplin à « Nietzsches Tod » où l’intensité va aller crescendo. Dévoilant une facette épique et guerrière encore plus affirmée on se retrouve ici dans un océan de variations où la neige et les ténèbres font un travail de sape conjoint, afin d’annihiler tout espoir de renouveau tant on est pris dans un torrent noir encre où le vent et le déluge sonore s’abattent de façon continue et menés par un tempo qui ne cesse de jouer les montagnes russes. Ajoutez à cela une vision religieuse encore plus exacerbée et cette plage se retrouve être la quintessence de ce « ...Der Waldgang » insidieux et instinctif... où la sincérité prime sur tout le reste, et le long « Des Geistes Erhebung » avec ses dix minutes au compteur va finir d’annihiler toute volonté de résistance. En effet laissant le temps à trois parties distinctes de se dévoiler intégralement ce dernier sursaut livre deux extrémités ralenties où la lourdeur et le bridage sont pesants avant qu’en son centre les choses n’accélèrent sur fond de mid-tempo et d’accélérations brutales.
Si en cumulé tout cela aurait pu être aisément raccourci on mettra ce point sur le compte de la jeunesse et de l’inexpérience, en revanche la nuit s’est définitivement installée sur ce dernier passage gracieux qui montre un très gros potentiel à suivre... à l’instar de tout ce qui a été proposé durant presque vingt-cinq minutes. Si ça ne demande qu’à mûrir encore un peu plus pour être totalement mémorable il faut bien reconnaître qu’on ne peut que s’enthousiasmer, et de fait on a hâte de voir de quoi les mecs sont capables prochainement et surtout dans un format supérieur. C’est désormais l’étape attendue afin de voir si ces belles promesses passeront aisément le cap de l’âge adulte comme sur une temporalité plus longue... c’est tout ce qu’on peut souhaiter à ses auteurs qui livrent un disque impeccable et oppressant (à cheval entre les longs hivers locaux et la fureur proposée actuellement par l’encombrant voisin russe au sein de l’Ukraine), et dont on se délectera avec plaisir en toutes circonstances et quelle que soit la saison.
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