N’étant absolument pas féru de
metalcore, ni même un simple amateur éclairé (un euphémisme), c’est un tantinet à reculons que je me suis attaqué à
NOVA, premier album des Rouennais d’
INNER LIGHT faisant suite à deux EP parus en 2023. Un atout immédiatement visible à signaler : l’identité graphique forte qui se décline sur chacune des pochettes. Il est toujours sympa de tomber sur des musiciens qui travaillent leur univers visuel, cela apporte un supplément d’âme bénéfique quel que soit le contenu et cela peut aussi être un argument au moment de décrocher une signature avec un label.
De mes différentes écoutes, je retiens surtout qu’en dépit de son statut d’indépendant le quintette a particulièrement soigné l’enregistrement de ces neuf compositions et qu’il a une idée précise de comment il souhaite sonner : l’épaisseur des rythmiques, les guitares précises sont une évidence immédiatement audible, une batterie bien équilibrée également mais l’on évite le piège de la surcompression afin laisser correctement respirer la basse, ronde, emplie de
groove. De plus, autant ce genre emprunte souvent des gimmicks au
death mélodique, autant je n’en trouve presque aucune trace ici. Le rendu global se veut avant tout moderne, parfois légèrement
nu metal, les morceaux « Wake Up ! » puis « Fallout » m’évoquant
KILL II THIS, ceux qui se sont pris de plein fouet la vague
Deviate en 1998 savent. Je précise que ce comparatif n’est pas imputable à la présence d’une chanteuse au sein de ces deux formations…
D’ailleurs, parlons-en des vocaux de
NOVA. Criard, raclé, typique du
core actuel, ils finissent cependant par me lasser car inamovibles, agressifs mais étrangement trop lisses, j’en viendrais presque à regretter qu’il n’y ait pas quelques instants en voix claire qui contrebalanceraient ce trop-plein de crissements de gorge. En revanche, quiconque appréciant ce genre de vocalises admettra qu’elles sont parfaitement maîtrisées, fournissant le solide coup de pied au cul que mérite la musique lorsque cette dernière se ramollit de trop, écueil ponctuel cependant, non discriminant pour les mordus de violence.
Il reste qu’en tant qu’auditeur les pistes successives me laissent d’une froideur de marbre, ne tendant réellement l’oreille qu’à l’occasion du bien amené final rythmique de « My Deepest Fear ». Je ne parviens jamais à accrocher à cette vision contemporaine du
metal dont je reconnais les qualités (propreté du jeu, chant radical, dissonances malignes, esthétique léchée) mais dont les sentiments exprimés glissent sur moi sans jamais trouver de prises. Entre deux eaux, l’album me semble n’être ni suffisamment orienté sur les cassures de rythmes afin de fédérer les fans de
djent ou des courants affiliés, ni suffisamment mélodique pour s’adresser aux déçus du
mélo death dont la mièvrerie devient aujourd’hui réellement handicapante.
Je passe donc mon tour, conscient que de toute façon
INNER LIGHT ne me vise pas comme public cible. Je n’ai pourtant qu’une dizaine d’année d’écart avec les musiciens mais leurs références, leur jeu, leur langage musical me semblent être ceux d’un autre monde qui me reste totalement étranger. Néanmoins, n’étant pas suffisamment abruti pour descendre une production sous prétexte que ce n’est pas ce que j’écoute en général, je rappellerai à toutes fins utiles que, dans leur registre, les Français ont en main une sérieuse carte à jouer et que la dimension scénique doit certainement apporter beaucoup à des morceaux parfois trop similaires, les tempos de même que l’intensité vocale ne variant que peu.
À suivre, pour ceux qui souhaitent coller à l’actualité, s’informer des tendances ou tout simplement découvrir un nouveau talent hexagonal.
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par xworthlessx
Par Ikea
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Lestat
Par Krokodil
Par Niktareum
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène