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One Of Nine - Dawn Of The Iron Shadow
Chronique
One Of Nine Dawn Of The Iron Shadow
"Three Rings for the Elven-kings under the sky, Seven for the Dwarf-lords in their halls of stone, Nine for Mortal Men doomed to die, One for the Dark Lord on his dark throne In the Land of Mordor where the Shadows lie. One Ring to rule them all, one Ring to find them, one Ring to bring them all, and in the darkness bind them; In the Land of Mordor where the Shadows lie"
Tirée du livre The Lord Of The Rings de J.R.R. Tolkien, cette citation devrait vous permettre d’y voir un petit peu plus clair quant à l’origine du nom et des thématiques abordées par le groupe qui nous intéresse aujourd’hui. Formé en 2022 à Charlotte, Caroline du Nord, One Of Nine n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il a déjà sorti en 2023 sur Wolves Of Hades (Dödsrit, Final Dose, Lamp Of Murmuur...) un premier album intitulé Eternal Sorcery. Une sortie plutôt confidentielle qui pourtant ne sera pas passée totalement inaperçue puisque c’est désormais chez Profound Lore Records qu’a trouvé refuge le groupe américain. Une collaboration actée le mois dernier par la sortie de Dawn Of The Iron Shadow.
Afin d’illustrer ce nouvel album, One Of Nine a fait appel à monsieur Ted Nasmith, illustrateur canadien bien connu des amoureux de Tolkien et de son univers puisqu’il a collaboré avec plusieurs éditeurs à travers le monde afin d’illustrer bon nombre de rééditions papier dignes de ce nom (je pense notamment à cette très chouette édition du Silmarillon proposée par Christopher Tolkien et éditée par les Éditions Bourgeois en 2022). D’ailleurs, c’est de cette même édition qu’est tirée cette illustration représentant Glorfindel engagé dans un combat épique avec un Balrog dans le défilé de Cirith Thoronath alors qu’un petit peu plus loin derrière brûle la cité cachée de Gondolin... Bref, une oeuvre somptueuse, pleine de petits détails, qui ne devrait pas manquer d’attirer le regard et au passage pousser les auditeurs amateurs de High Fantasy à s’intéresser de plus près au cas de One Of Nine.
Cachés derrière des patronymes sans équivoque (Gurthang The Black Sword, Pharazon The Golden, Urmaiar The Rope, Fellrider Of Northern Unlight), les quatre membres de One Of Nine ne pouvaient évidemment verser que dans la pratique d’un Black Metal mélodique afin de rendre justice au caractère épique de toutes ces histoires mises en avant dans tous ses textes naturellement inspirés là encore par l’univers foisonnant de Tolkien (ces histoires de forces maléfiques couvant dans les profondeurs de la Terre du Milieu, de dragons cupides et destructeurs, de héros depuis longtemps oubliés, d’anneaux aux pouvoirs immenses, de montagnes lointaines, d’orcs brutaux et malfaisants...). On pourrait ainsi situer la musique des Américains quelque part entre celle de Stormkeep, Emperor, Dissection et Summoning, ces derniers offrant à leurs auditeurs un Black Metal racé et épique aux accents mélodiques particulièrement soignés. Cependant, ces évocations vont et viennent au grès des titres et des séquences qui passent (taxer One Of Non de pâle copie d’un tel ou d’un tel me semblerait tiré par les cheveux) et ne sont pas nécessairement à prendre au pied de la lettre dans la mesure où chacun y verra probablement d’autres parallèles peut-être plus parlants. Mais peu importe, le tableau est dorénavant posé et vous aurez tous compris, au moins dans les grandes lignes, à quoi vous attendre à l’écoute de Dawn Of The Iron Shadow.
Outre "Parley At The Gates" et "Bauglir" qui servent respectivement d’introduction et d’interlude acoustique, le reste des compositions proposées ici par les Américains se plaisent à s’étirer un petit peu en longueur. Pas trop non plus (grosso modo aux alentours des six minutes) mais suffisamment pour que chaque titre fasse preuve de relief et de nuance. Car même si Dawn Of The Iron Shadow est un album particulièrement rythmé et dynamique avec son lot d’attaques menées à coups de blasts soutenus, de trémolos sombres et menaçants et de séquences un poil plus Punk voire Rock’n’Roll ("Age Of Chains" à 2:21, "Of Desperate Valor" à 0:54, "Quest Of The Silmaril" à 1:42), les instants plus tranquilles et pondérés restent nombreux et permettent bien souvent à One Of Nine de mettre en avant un travail subtil d’instrumentations et d’arrangements au caractère là encore particulièrement grandiose et épique (ces quelques cloches entendues sur "Age Of Chains" à 0:54 suivi quelques minutes plus tard par cette séquence clavier / cordes / clavecin, le premier pont de "Dreadful Leap" à 1:22 marqué par l’arrivée de cordes synthétiques suivi par un second débuté à 2:44 avec cette fois-ci une séquence très inspirée par Summoning grâce à ce trio instrument à vent / clavier / batterie, "Of Desperate Valor" à 2:30 avec là encore quelques cloches et autres nappes de claviers, "Behold The Shadow Of My Thoughts" et cet instrument à vent (probablement échantillonné) entendu aux alentours de 1:35 et ainsi de suite). Bien sûr, ces arrangements ne se limitent pas à ces quelques passages, notamment ces claviers sous formes encore une fois de nappes spectrales (ces voix fantomatiques) et instrumentales (cordes essentiellement, certaines aux sonorités désuètes) que l’on va retrouver dispenser généreusement tout au long de ces quarante-cinq minutes. On notera également la présence de quelques invités de marque venus contribuer modestement à ce deuxième album. Tout d’abord Marliese Osborne de Hulder présentée ici sous le patronyme de Tear Maiden et qui va naturellement apporter une petite touche de féminité bien sentie sur "Dreadful Leap". On trouve également M. de Lamp Of Murmuur ici sous le nom de Lord Of All mais pour le coup je ne saurais pas vraiment vous dire à quel(s) moment(s) celui-ci vient exactement pousser la chansonnette en compagnie de One Of Nine...
Si sur le papier ce genre de formule peut sembler un poil chargée, le fait est que ces huit titres sont tous particulièrement bien composés et balancés. Ainsi entre agressions, accalmies et renforts mélodiques divers et variés (sans compter les nombreuses évocations à l’univers de Tolkien), Dawn Of The Iron Shadow s’impose rapidement et sans forcer comme une franche réussite. Un album riche et aux reliefs saisissants qui en dépit de certains apparats pouvant paraître désuets n’en reste pas moins de son époque. Bref, 2025 nous aura gâtés avec toutes ses sorties de qualité, ses excellentes surprises et autres chouettes découvertes soit grosso modo ce que représente finalement pour moi ce deuxième album de One Of Nine. La vie est parfois bien faite, pas vrai ?
| | AxGxB 25 Novembre 2025 - 521 lectures |
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