Mortuus - De Contemplanda Morte; De Reverencie Laboribus Ac Adorationis
Chronique
Mortuus De Contemplanda Morte; De Reverencie Laboribus Ac Adorationis
Mortuus fait dans le lent, mid tempo sournois, pesant et inquiétant. Il laisse traîner ses accords aux sonorités familières sur des mesures qui s'étirent et déforment lentement la réalité pour attraper nos petites oreilles et les emmener dans un univers glauque et blafard. Le duo Suédois, (Tehôm et M. Hinze, multi instrumentiste et batteur, ayant déjà fait leurs armes au sein des formations plus connues, respectivement Ofermod et Ondskapt), aime prendre son temps pour asséner sa sentence. Peu de dynamique, un style plombé, des musiciens entièrement dévoués à la cause d'un feeling profondément sinistre et au final un album rampant qui n'agresse jamais frontalement, préférant adopter une stratégie perfide pour parvenir à ses fins lugubres.
Côté arrangements Moortus ne s'encombre que du minimum, quelques sons très gais de cloche d'église, des voix claires glaçantes et incantatrices éparpillées au fil des morceaux et des effets venteux qui ruinent encore un peu la fête en se mêlant discrètement mais efficacement au riffs et c'est à peu près tout. Peu importe, on demande à l'ensemble de fonctionner et il fonctionne à merveille.
Ne cherchez pas la performance musicale ou le plan qui tue, « De contemplanda Morte; De Reverencie laboribus ac Adorationis « (ouf !!) est un bourbier de son épais qui s'appréhende comme une masse sonore à l'atmosphère funeste. Même quand le rythme semble prêt à s'emballer sur les premières mesures de « Astral Pandemonium » ou encore la fin de « The Illumination of Job », le groupe anéantit aussitôt ce demi souffle de vie en retombant dans sa routine sinistre, la batterie se recale sur son martèlement lancinant, la guitare égraine de nouveau ses notes nécrosées et moi je replonge dans l'abîme.
Niveau harmonique rien de très original, et c'est peut être ce qui pourrait poser un problème. L'album peut s'avérer un peu ennuyeux sur la longueur. Le manque de variation de rythme et l'absence de surprise dans le travail mélodique peut lasser et faire baisser l'attention après 3 ou 4 morceaux si l'atmosphère de l'œuvre n'a pas réussi à captiver l'auditeur avant. Comme toujours avec ces prods tourmentées et entêtantes, la frontière qui sépare l'ennui de la fascination peut se révéler extrêmement fine selon la sensibilité de l'auditeur. Si vous ne jurez que par le Black façon Marduk ou Setherial, que le blast est une religion, vous avez peu de chance de tomber sous le charme cadavérique de Mortuus.
« De contemplanda Morte; De Reverencie laboribus ac Adorationis » ne laissera pas une trace indélibile dans le grand livre du Black Metal mais il pourra aisément satisfaire bon nombre d'amateurs de sensations poisseuses et de musique croupissante.
| Häxan 7 Janvier 2009 - 2621 lectures |
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