Ild - Kvern
Chronique
Ild Kvern
Si on aime le black metal des pays du nord, on connaît des groupes qui contiennent le mot « Ild » ou « Eld ». Normal, cela signifie « le feu ». On pense ainsi à ILDSKÆR (« étincelle de feu » en danois), à ILDFAR (« Le père du feu » en norvégien) ou tout simplement ELD (groupe norvégien). Et donc, pour rester dans le « tout simplement », voici ILD, formation norvégienne qui avait déjà titillé nos oreilles en 2021 avec un premier album à la pochette aussi originale que celle de la nouvelle offrande. Une photo d’époque plutôt mystérieuse. Sur le nouveau cliché, j’ai du mal à vraiment saisir ce qu’il se passe… Un gars à droite avec une canne à la main et qui a l’air aveugle devant une Vierge Marie, une femme avec un moulin à café vintage sur les genoux, un huluberlu accolé à une marmite pour apparemment se réchauffer et qui regarde d’un air assez lubrique vers les deux autres personnages « éteints »… C’est très lunaire comme scène…
Le groupe, ILD, l’est un peu moins. Certes, il n’est pas du tout classique et il se démarque de la majorité des groupes de black metal, mais sans proposer une quelconque révolution. SKITLIV a été beaucoup plus fort, beaucoup plus percutant, beaucoup plus marquant. Pourquoi je fais subitement une comparaison avec ce classique ? Parce que l’univers m’y a fait penser. Peut-être à cause du rythme lent qui peut s’emballer à tout moment, à cause des éléments doom qui planent, à cause de l’impression d’entendre une histoire dérangeante venue d’un autre temps, à cause de compositions qui alternent entre l’agréable et l’obscur…
C’est moins marquant, mais c’est tout de même efficace. C’est un album sincère et maîtrisé, un album qui sait où il va et ce qu’il veut imposer. Ses 6 morceaux terminés, l’envie de les écouter une nouvelle fois ne se fait pas attendre. On ne peut pas résister au besoin de les décortiquer. Et s’ils sont tous longs, c’est parce qu’ils sont complets, dans le sens où chacun d’entre eux possède son introduction, sa progression lente et personnelle, et sa conclusion. Le plus long, « Opp i røyk », se développe ainsi lentement mais sûrement durant 11 minutes, parvenant à maintenir l’attention sans pourant jamais accélérer le rythme. La magie opère, les compositions attirent.
Ainsi, ILD réussit son pari et captive le temps de 45 minutes. Il ne lui manque alors que quelques petites étincelles supplémentaires pour atteindre un niveau supérieur.
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