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Warmoon Lord - Sacrosanct Demonopathy
Chronique
Warmoon Lord Sacrosanct Demonopathy
Après un début de carrière mené à fond la caisse où il a publié en à peine plus de deux ans pas moins de deux albums et un Split, l’heure était sans doute venue pour le projet phare de Juuso Peltola de ralentir un peu la cadence histoire d’éviter un probable coup de fatigue et de proposer ainsi un futur disque moins bon que les précédents. De fait il n’est donc pas étonnant qu’il ait fallu quatre années au Finlandais pour publier ce troisième opus, qui tout en reprenant les codes de ses prédécesseurs va aussi laisser plus de place aux trémolos et autres parties plus atmosphériques... le tout expédié sur un temps plus court, vu que le désormais binôme a décidé d’aller à l’essentiel et de moins étirer ses compositions comme il avait pu le faire par le passé. Certes si ces longs passages instrumentaux ne sont pas complètement mis de côté le groupe a préféré miser sur un côté plus expéditif, mais aussi plus homogène rythmiquement où l’équilibre des forces est plus marqué et d’où émerge une certaine nostalgie des temps passés qui n’en oublie pas d’être énervée quand il le faut. S’il est évident que certains vont regretter la perte relative de brutalité omniprésente sur
« Burning Banners Of The Funereal War » et
« Battlespells », celle-ci se retrouve compensée par des parties rampantes imposantes et un côté symphonique discret comme fort en gueule où l’on ressent le souffle glacial de VARGRAV et d’autres grands noms du genre.
Débutant par des notes acoustiques tristes et le lead plaintif de « Warpoems & Tragedies » cette galette va ensuite dévoiler de la lumière à travers les ténèbres, sans que ceux-ci ne ferment totalement la porte vu que cette introduction basée sur un tempo bridé va voir l’orage approcher de sa cible tant les nappes riches en atmosphères diverses côtoient des riffs aiguisés prêts à faire mal. Et effectivement cela arrive directement via « Invoking The Retribution Eidolon », qui après une classique alternance brutale et lente va voir apparaître un énorme dynamisme où chacune des longues plages musicales a le temps de s’exprimer entièrement, tout ça en proposant une profondeur intense où une douce luminosité émerge de la nuit via quelques plans mid-tempo bien sentis et qui font mal aux cervicales. Bref c’est très calibré mais aussi redoutablement efficace en mettant tout cela sur un certain équilibre impeccable et fluide où ça n’est jamais bourratif, à l’instar de l’excellent « A Hungering Yoke » où les accents épiques vont être massivement prononcés servant ainsi à lancer une mélancolie moyenâgeuse où la violence sait être déversée de façon régulière et qui voit l’apport de ralentissements bienvenus pour aérer l’ensemble et jouer ainsi les montagnes russes. Néanmoins le duo n’a pas totalement tourné le dos à une écriture plus directe et rentre-dedans comme il a su en proposer encore récemment, la preuve ici avec le furieux et horrifique « Tartaros Offering » où ça tabasse frontalement pratiquement en continu montrant ainsi une vision plus nocturne et oppressante où la tempête est à son paroxysme. Tout cela étant seulement interrompu par de courtes parties massives pour ensuite mieux relancer la machine afin de montrer que les Nordiques maîtrisent toujours autant leur sujet, clôturant ainsi une première moitié de disque implacable et délicieuse où l’on est passé par toutes les émotions.
Du coup on ne sera pas étonné que le reste à venir soit exactement du même niveau, et cela apparaît immédiatement avec « Uncreation's Dragon » à la fois martial et guerrier où la densité proposée va encore pousser plus loin les auteurs dans leurs derniers retranchements. Car ici le débridage laisse souvent la place à des instants presque dansants via ce médium entêtant et long qui donne envie de prendre son épée et d’aller à l’assaut du château, vu qu’on est encore emmené dans une image d’Epinal fantasmée où les armures et boucliers ont toute leur place. Ne faiblissant jamais en attractivité cette composition sans être hyper virulente montre l’évolution progressive de la bande qui à l’instar de l’œuvre construire par Ville Pallonen renferme nombre d’éléments modernes comme anciens, créant de fait une transition bienvenue vers deux univers où le blanc et le noir se côtoient frontalement sans jamais être dévorés par l’un ou l’autre… une vision que « His Enigmatic Ways » va réussir avec brio. Misant sur rendu plus symphonique celui-ci va miser à ses extrémités sur un déluge de vitesse hallucinant avant qu’en son centre tout cela ne ralentisse, via des accents tribaux affirmés et un net ralentissement opaque pour créer plus de torpeur dans cette longue nuit hivernale où l’on a le sentiment d’être perdu sans espoir de voir le lever du jour. Et avant que les choses n’arrivent à échéance c’est l’impeccable « Daemonic Supremacy Enthroned » qui va resservir une ultime rasade d’homogénéité et passages à la guitare sèche comme mélancolique en arrière-plan, terminant ainsi notre voyage dans des contrées glaciales et mystérieuses.
Une fois l’outro (« Torch Of Magickal Arte ») terminée il est évident que ce troisième chapitre ne va pas laisser indifférent les fans de la première heure, car même si ça reste cohérent et en raccord avec les deux précédents volets il y a une vision plus ambitieuse et moins rudimentaire qui peut dérouter de prime abord. Pourtant il serait dommage de ne pas lui laisser sa chance car on est en présence d’une tuerie qui a tout pour figurer dans les bilans de fin d’année, tant la profondeur présente ici est stupéfiante et demandera de nombreuses écoutes attentives pour être totalement dévoilée… sans pour autant faire dans le pompeux et indigeste. Classique, sobre et grandiloquent tout en recélant nombre de riches harmonies insoupçonnées ce « Sacrosanct Demonopathy » montre que le fait d’avoir condensé son propos est une excellente idée, et confirme que malgré un certain manque de reconnaissance ses auteurs sont dans le haut du panier de la scène Black de leur pays qui pourtant regorge de talents. Ayant donc passé un cap musical on est sûr que ce nouveau volet de leurs aventures va ouvrir une nouvelle ère pour eux, ils ont désormais les cartes en main pour exploser auprès du plus grand nombre, et on est certain que cela est parti pour durer car vu le talent des deux comparses (qui se sont habilement trouvés) il y a de grandes chances qu’ils en aient gardé sous la semelle pour de futures aventures encore plus marquantes.
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