Détresse - Pessimismes
Chronique
Détresse Pessimismes
Tu ne connais pas les petits gars et fille de Détresse. Moi non plus et c’est un peu normal car Pessimismes est leur premier album longue durée. Officiant dans un BM plutôt de cachot, bourré d’ambiances sales, Pessimismes s’avère être une belle surprise.
Autrichien de nationalité, mais plutôt Français ou Canadien dans l’âme, le premier morceau atteste de ces filiations intéressantes. Désarroi est ainsi mélodique et harsh, étouffant et bourré de variations comme le serait un Forteresse, un Monarque ou un Ende par exemple. La longueur du titre, comme des suivants, laisse le temps nécessaire aux ambiances de geôle pour s’installer. Sans être du DSBM, Détresse déploie des compos mid-tempo très arrangées, où l’équilibre s’instaure sans difficulté entre agression et nostalgie, entre passages atmo et accélérations dissonantes. Les guitares dressent un joli mur de son que la rythmique « casse » par des break très mid-tempo qui apportent beaucoup de relief (comme chez Hate Forest par exemple, avec cette batterie un poil sèche comme un coup de trique) ; les ponts sont nombreux, très mélodiques, bourrés d’emphase et particulièrement bien sentis pour relancer la dynamique (exemplaires sur Désarroi ou sur Der Alte Weg où le départ violent est coupé net par un pont ultra nostalgique par exemple). La première partie de l’album est ainsi très marquée par cette volonté de déployer de belles ambiances et de mettre en avant un BM plutôt lent mais conquérant et relativement puissant, parfois plus violent aussi (Vision Funeste).
La seconde partie, qui s’ouvre sur In Asche gehüllt, est un peu plus ramassée et conserve les mêmes atours, en étant cependant plus nettement violente et chaotique. Les ponts centraux et ralentissements sont toujours de la partie mais le propos est globalement plus brutal. In Asche gehüllt par exemple est chaotique et tournoyant tel un maelstrom de son. Il saisit directement à la gorge, frappe comme un uppercut qui tranche avec la première partie de l’album. Mais de nouveau, le pont central qui ralentit la cadence et amène une importante variation lui offre un relief parfait, qui souligne encore davantage sa puissance (comme sur The Gates de Hate Forest par exemple), avec juste quelques leads qui enluminent la structure. L’enchainement avec Die ruhe Trägt, qui démarre sur des bases identiques, très death, très rapides, est également pertinent dès lors que de nouveau Détresse module la structure de son morceau, figurant tantôt des chevaux au galop (le départ jusqu’au pont), tantôt le vol majestueux d’un grand rapace sur la plaine (l’emphase et l’impression de puissance tranquille qui se dégage globalement du titre). Seul Pessimisme qui clôture l’album, pur instrumental, revient sur des terres plus sereines, pluvieuses et sylvestres.
Pessimismes est un bel album, une belle surprise qui demande confirmation.
| | Raziel 14 Décembre 2025 - 280 lectures |
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