Korn - See You On The Other Side
Chronique
Korn See You On The Other Side
On a pu constater que certaines chroniques de groupes officiants dans un style similaire ont fait couler beaucoup d'encre. La faute à l'album ou à la chronique ? Un peu des deux, sûrement. Mais, ceci n'est pas notre présent problème ; du moins pas exactement. Je vous propose juste un petit jeu : combien y aura-t-il de commentaires débiles suite à cette chronique (peut être aussi débile, qui sait) ? Le gagnant se verra offert une bise sur la fesse gauche par Kleim Antyne. Jeu sans obligation d'achat, image non contractuelle.
Avant d'entamer quoi que ce soit à propos de ce 7e album, une petite rétrospective s'impose. Fin 2003, le groupe sortait Take a Look in the Mirror, album considéré par plusieurs comme un retour aux sources trop facile, fade et sans relief. En 2004, pour finir son contrat avec Epic/Sony, Korn sort son Greatest Hits plus que facultatif. Et c'est en février 2005, à la surprise générale, au grand damne de presque tous les fans, que Head quitte la barque, préférant dorénavant un clochard de 2000 ans plutôt qu'un autre de 40 ans. C'est alors que certaines n'hésitèrent pas à proclamer la mort de Korn. Et bien, mesdames et messieurs, avec la sortie de See You On The Other Side, je dois vous dire une chose : prout (oui ça devient une habitude, mais ce mot est surpuissant).
A ceux qui n'appréciaient déjà pas la voix de Jonathan Davis sur Untouchables, ne comptez même pas accrocher à cet album. En effet, celui-ci m'a permis de me rendre compte d'une chose : dorénavant (du moins sur cet album) et plus que jamais, la voix de Davis EST Korn. Elle est l'élément incontournable du groupe ; la condition sine qua non quant à l'existence (survie dirons certains) du combo. C'est elle qui fait toute la personnalité de l'album, elle est l'instrument principal. Il n'y a qu'à écouter un (mauvais) titre comme Twisted Transistor par exemple : qu'est ce qui sauve le morceau ? Je vous le donne en mille. Le clip ? Oui bon, certes, mais quand t'écoutes l'album, tu vois pas le clip, d'accord ? C'est donc, par élimination, la voix. Enfin, ne crachons pas trop dans la soupe quand même, David a rehaussé son niveau de jeu, nous offrant des plans plus complexes, et Fieldy, bien que bénéficiant d'une production un peu plus discrète, est toujours là pour apporter sa dose de groove habituelle.
Cependant, résumer cet album à la voix de Jon reviendrait à affirmer l'absence d'une quelconque autre recherche musicale, et donc à affirmer l'existence d'une pauvreté musicale certaine, et à fortiori celle d'innovations. Les mauvaises langues me soutiendront justement que Korn et pauvreté musicale riment ensemble. D'un, la sonorité « corn » est différente de celle de « ale », qu'on pourrait plutôt ramener à un mot bien connu des Le cul entre Issues et Untouchables, ce 7e album nous fait montre d'un aspect auquel le groupe ne nous a pas habitué : l'utilisation d'autres instruments que les sempiternels guitare/basse/batterie/cornemuse. Au rendez-vous, on comptera présent la scie musicale (Open Up), le clavier (Love Song), et le violoncelle (Seen it All, et encore Open Up). Si si (la princesse). Et vous êtes bien entrain de lire une chronique de Korn. Plus que jamais, les effets sont omniprésents, ce qui confère à SYOTOS un côté électro assez novateur pour le groupe. Dans le genre, on retiendra des morceaux comme sur Throw Me Away, Love Song, ou bien la vigoureuse Getting Off (où l'on observera un Jon dans une même forme que sur Break Some Off du précédent album).
Dans l'ensemble, ce disque offre une ambiance relativement sombre, que ce soit par la présence d'interlude angoissante (à la fin de 10 Or A 2-Way ou Open Up, avec respiration de Dark Vador et cornemuses « folles », voix oppressantes et tutti quanti), ou par des morceaux assez mélancolique, avec Love Song (à l'ambiance assez gothique), ou les superbes Seen It All (avec la voix gémissante de Jon, ses notes de piano cristallines, sa cornemuse majestueuse) et Tearjerker (calme, enfantine, triste, spatiale, inquiétante, rappelant parfois la magnifique Hollow Life sur Untouchables), ce dernier concluant l'album en apothéose, comme de règle chez Korn.
Cependant, il faut voir que l'album possède un niveau assez inégal : on s'ennuie assez facilement en écoutant les 3 premiers morceaux, et d'autres sont somme toute assez facultatifs, comme For No One ou Coming Undone (prochain single du groupe en passant…), et la tendance étant à des chansons de 4 minutes en moyenne (oh non !), c'est-à-dire plus que d'habitude, cela représente souvent une voire deux minutes où l'on s'ennuie, ce qui n'est pas rien (je pense notamment à Souvenir). Mais bon, lorsque Korn brille et nous offre des morceaux comme Love Song, Throw me Away, Open Up, Liar, Seen it All ou Tearjerker, ne boudons pas notre plaisir. Cet album est bon, mais possède malheureusement trop de morceaux ou de passages facultatif. En tout cas, si le groupe continue sur cette lancée, ça ne peut que laisser présager du bon pour la suite.
| Krow 23 Décembre 2005 - 12284 lectures |
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