Korn - Korn
Chronique
Korn Korn
« Tadam tadam tadam tadam tadadada… »
Voilà ce que je suis en train de siffloter. Je parie un milliard que bon nombre d'entre vous auront reconnu ce riff, l'un de ceux qu'on n'oublie pas ne serait-ce qu'après une seule écoute. Même les détracteurs du quintet californien le reconnaîtraient entre mille. Et vous voulez savoir pourquoi ? Parce que Korn fait parti de ces groupes qui sont aimés ou détestés, parce qu'ils ont profondément changé le paysage musical à une certaine époque, et surtout parce qu'ils ont écrit et interprétés une bonne poignée des riffs les plus efficaces de cette décennie. J'aimerais, avant de continuer cette chronique, adresser un message à tout ceux qui possèdent d'ors et déjà un avis différent du mien, et qui souhaiteraient émettre une objection votre Honneur (oui c'est moi) : « MESSAGE A TOUT CEUX QUI POSSEDENT D'ORS ET DEJA UN AVIS DIFFERENT DU MIEN ! » Ceci étant fait, les personnes concernées peuvent disposer, et les autres me suivre, la visite se poursuivant dans le paragraphe suivant.
Que dire sur ce disque ? Tout le monde le connaît, tout le monde l'aime, tout le monde l'adule, c'est un classique. Et comme tout classique, tout a déjà été dit maintes fois. Cherchons éventuellement à savoir pourquoi, ça vous tente ? Sinon, je peux toujours vous parlez de la fois où ma grand-mère (bénie soit-elle) a décidé de remplacer ses tampax par une brosse à dent. Certes, il n'y a pas de liens bien évidents entre l'album et cette histoire du 3e âge, hormis que les deux sont glauques et malsaines ! Et ne me contredisez pas, je suis certain que si je vous montrais une grand-mère avec une brosse à dent là où je pense pendant sa période menstruelle, vous ne trouveriez pas ça très joyeux. Et bien c'est exactement la même chose avec ce premier disque de Korn : c'est sale. Mais vraiment, j'veux dire, ils ne plaisantent pas ! Surtout à l'aide de ce gros son de basse ronflant, de ces guitares lourdes et grinçantes, et de ce chant plaintif, ça en devient tellement crade que même un bain de boue semble plus propre.
Il se trouve même que plus c'est crade, et plus on aime. Suffit d'avoir l'œil, ou l'oreille (ou la bite) : ce n'est pas pour rien que les sept premiers morceaux de ce disque sont devenus de véritables tubes. Non, ce n'est pas pour rien, c'est parce qu'ils sont sales ! Bien sûr, tout ce qui est sale ne devient pas forcément un tube, suffit de jeter une oreille sur les morceaux de Pantera. Cette petite pique était gratuite, aucune taxe supplémentaire ne vous sera facturée. Et Korn, c'est sale et malsain. Ne me demandez pas d'expliquer pourquoi par contre hein, ce serait comme m'obliger à manger une table. Mais je vais quand même vous donner des éléments de réflexion [et Krow inventa ainsi la « Chronique dont je suis le héros », qui eut son heure de gloire pendant quelques temps] : les paroles abordant des sujets comme la drogue (Blind), l'homosexualité (Faget), la haine (Divine), et autres joyeusetés, héritage de l'enfance plutôt tranquille du sieur Davis. Mais bon, ça ne suffit pas pour salir un disque, sinon le premier album de Britney Spears serait un modèle de saleté. La voix du monsieur ci-dessus (Jon Davis hein, pas Britney) approchant parfois le grognement du chien enragé (Ball Tongue) est également non négligeable, car donnant un aspect « gamelle de Canigou dégoulinante et non nettoyée depuis 5 ans » à l'album.
Mon Dieu ! Je n'ai pas encore dit un traître mot (quel enfoiré de mot !) au sujet des morceaux de cet album, je mérite le goudron et les plumes. Tâchons alors de se rattraper fissa-fissa. En sept morceaux, Korn pose ici sept tubes, actuellement connus par cœur par les fans et véritables hymnes : Blind, le morceau ultime, alliant crasse et fragilité ; Ball Tongue, alliant crasse et rage… J'allais continuer, jusqu'à ce que je me rende compte que cet album est le mélange parfait entre fragilité, rage, instabilité et malsanitude (une petite pensée pour Madame Royal). Ainsi, le break de Divine restera dans les annales comme la déferlante d'une haine étouffée par exemple, ou encore Shoots and Ladders pour l'aspect enfantin et quasiment schizophrénique. Là, je pourrai très bien parler de Need to, Clown ou Faget, mais je préfère aborder un tout autre bout, pas celui entre mes cuisses mais celui de l'album, à savoir Daddy. Avec ce morceau, Korn instaure leur marque de fabrique pour toute leur discographie : conclure un disque par un morceau extraordinaire. Si Daddy ne brille pas par sa musicalité (hormis ce riff headbangant au possible vers 2:50), c'est au profit de l'atmosphère triste qui s'en dégage, à l'aide du jeu de voix assez extraordinaire : chœurs, chuchotements, parlées, pleurs…
[Passage à lire la main sur le cœur et la larme à l'oeil] C'est avec cet album que Korn se fit connaître, qu'ils comblèrent un nombre incalculable de jeunes paumés, qu'ils créèrent un nouveau genre musical par la même occasion, et qu'ils signèrent l'un des classiques du Metal. Affaire à suivre donc…
| Krow 21 Mai 2007 - 5148 lectures |
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