Elend - Les Ténèbres Du Dehors
Chronique
Elend Les Ténèbres Du Dehors
Cette seconde oeuvre d'Elend fait parti de ces albums qui ont longtemps pris la poussière dans ma discothèque. Terriblement éprouvant, j'ai encore beaucoup de mal à trouver le moment idéal pour l'écouter. Succédant à la "Leçon de Ténèbres" qui ouvrait le cycle des Ténèbres, "Les Ténèbres du Dehors" (oui ça fait beaucoup de Ténèbres...) pousse leur art un cran au dessus, tout en conservant ce style unique et d'une noirceur infinie.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas leur musique, bien que souvent affiliée au courant metal, elle n'en est pas à proprement parlé. Elle s'inscrit plutôt dans un genre ambiant, très atmosphérique et inspiré par la musique gothique et religieuse. Pas de guitare, de basse, ni de batterie donc, on se rapproche plus de la musique classique, avec instruments traditionnels (violons, piano, clavecin, harmonium) et choeurs féminins. Mais sur cette base classique, le groupe a posé sa touche personnelle : des hurlements, d'une puissance et d'un déchirement comme j'en ai rarement entendu, à la hauteur de la noirceur d'une telle oeuvre. La musique est donc quelque peu difficile à appréhender, évoluant dans un registre par forcément commun à tout le monde et possédant surtout, un caractère oppressant démesuré.
Sur ce dernier point particulièrement, "Les Ténèbres du Dehors" est arrivé à un stade assez particulier. Pourtant à mille lieues de l'album le plus extrême, il n'en demeure pas moins une oeuvre terriblement prenante et destructrice, à tel point qu'on en vient à se demander comment une musique aussi sombre, aussi perturbante a pu être produite. Ces hurlements, ces mélodies lugubres et les divers rebondissements de chaque morceau concourent à vous plonger dans un univers austère, sans vie et sans couleur. Comme je le disais en introduction, difficile alors de trouver un moment pour ça, à moins d'avoir un regain de pensées morbides. Toutefois, cela n'enlève rien à sa beauté : les harmonies sont envoûtantes et dégagent une atmosphère d'une rare profondeur et d'une rare puissance émotionnelle. La production est par contre un peu décevante, trop plate et indigne de l'instrumentation qui se retrouve reléguée au second plan. Dommage.
Le magnifique artwork est à l'image de l'album, beau et sombre. Les multiples gravures que comptent le livret reflètent parfaitement ce qui se dégage de la musique d'Elend, noyée dans la souffrance, la solitude et le vide des ténèbres. S'attacher à un tel album revient à y laisser une partie de soi. Bien que tout à fait convaincu de sa beauté, j'ai personnellement un peu de mal à encaisser un tel déversement de noirceur aujourd'hui mais peut-être y trouverez-vous le reflet d'une partie de vous ?
| Dead 19 Janvier 2006 - 3222 lectures |
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