A peine un an après le magnifique
"Winds Devouring Men", Elend nous dévoile le second volet de son Cycle des Vents avec "Sunwar The Dead". Et encore une fois, le groupe surprend en prenant l'auditeur à contre-pied. Vu la qualité du précédent album et son ambiance résolument différente comparé à ce que le combo franco-autrichien nous avait habitué dans son cycle des Ténèbres, on était en droit de s'attendre à un album calme et triste. Mais il n'en est rien, bien au contraire...
Contre toute attente donc, le groupe opère avec "Sunwar The Dead", un certain retournement de situation. Autant
"Winds Devouring Men" laissait pour une fois entrer un peu de lumière dans leur paysage musical, autant son successeur a presque fermé toutes les fenêtres. Elend renoue avec les ténèbres, avec cette noirceur qui leur va si bien et se lance dans une nouvelle direction. Car ne voyez surtout pas "Sunwar The Dead" comme un retour en arrière ; au contraire, le groupe va de l'avant, évolue. Cette fois-ci, un orchestre d'une cinquantaine de musicien a été utilisé pour enregistrer toute l'instrumentation. Cette dernière prend désormais une place prépondérante dans leur musique aux dépends du magnifique chant d'Iskandar et du chant féminin qui se font plus discret. Le groupe a également diminué la place des machines et revient à quelque chose de plus naturel, beaucoup plus dense et massif.
Comme tous les albums d'Elend, l'atmosphère qui se dégage de ce second volet est exceptionnelle. Même si elle possède toujours ce fond de tristesse et cette profondeur qu'on leur connait depuis longtemps, elle se veut cette fois-ci bien plus froide et sombre. Pour en arriver là, le groupe a utilisé son orchestre de manière très particulière : l'ensemble résonne tout en dissonance et apporte un côté nerveux et oppressant dont le groupe nous avait fait oublié avec l'album précédent. Des titres comme "Sunwar The Dead", "The Hemlock Sea" ou "Ardour" aux tempo plus rapide et/ou ambiance très noire marquent vraiment une césure dans un Cycle des Vents entamé dans la douceur. Les textes ont également suivi cette progression, bien plus lugubres et tourmentés. Par contre, tout ce qui concerne la production et le visuel, est à la hauteur de l'album précédent. Le son est puissant et magnifique, et le livret demeure toujours aussi léché et énigmatique, à l'image de la musique.
Toutefois, si
"Winds Devouring Men" atteignait une quasi-perfection, ça n'est pas le cas de "Sunwar The Dead". Pourtant très bon et d'une incroyable richesse, il n'arrive pas au niveau de la puissance émotionnelle du premier volet du cycle, moins touchant et moins prenant. Cependant, on ne peut que saluer la volonté du groupe d'aller de l'avant, ne reproduisant jamais le même album d'année en année. "Sunwar The Dead" est donc une réelle surprise de la part d'Elend et un élément du suspens pour la suite de ce cycle. Comme si la noirceur leur manquait, les voilà repartis dans de sombres expérimentations, vers une destination que seuls eux connaissent. On attend la suite avec une grande impatience.
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