Elend - The Umbersun

Il y a 10 ans tout juste, le duo Tschirner / Hasnawi mettait un terme à la trilogie de l'Officium Tenebrarum avec une de leurs pièces les plus sombres, le fameux "The Umbersun" sorti à l'époque chez Music for Nations. Etant donné que Music For Nations n'est plus depuis quelques années et que l'album se fait rare, on comprend aisément l'envie du groupe de le rééditer afin de lui offrir une seconde vie. Néanmoins, il n'y a sans doute pas que sa qualité qui a motivé Elend à le ressortir : il semblerait que derrière tout ceci se cache une ferme envie d'achever une oeuvre.

Vous allez sans doute me prendre pour un fou lorsque je parle "d'achever une oeuvre", comme si "The Umbersun" n'était pas à la base, une oeuvre déjà extrêmement aboutie. Certes oui, et il faudrait être fait de pierre pour ne pas se laisser emporter par ce déferlement de noirceur. Néanmoins, il restait encore certaines choses à dire à propos de cet album, à commencer par l'artwork originel qui fut refusé par Music For Nations en 1998 pour des raisons encore obscures pour moi. Bien plus sombre et sobre, ce dernier s'accorde infiniment mieux à la musique que le précédent...

Si vous vous étiez déjà plongé dans les entrailles de ses ténèbres, vous aurez sans doute noté le côté abrupte de son ouverture, "Du tréfonds des ténèbres" vous plongeant instantanément et sans ménagement, au beau milieu d'un chaos des plus violents. Avec un titre inédit exhumé des sessions de 1998, cette réédition nous propose une entrée alternative, plus progressive et "logique" (si l'on peut dire). Je ne sais pas si "Overture" avait été composé à la base pour cela, mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il se mêle parfaitement à l'ensemble et amène le premier titre sur un plateau d'argent, rendant l'immersion encore plus naturelle. Et cerise sur la gâteau, cette version anniversaire a subit un lifting sonore complet orchestré par Renaud Tschirner et Sébastien Roland, offrant ainsi une qualité d'écoute optimale.

Cette réédition de qualité a donc de quoi séduire aussi bien les néophytes que les anciens adorateurs du duo franco-autrichien. Bien évidemment, l'intérêt principal de cet album réside toujours dans ses 9 titres originaux et dans l'atmosphère unique que le groupe a su créer, mais les petits plus de cette édition 2008 (packaging, titre bonus et remastering) sont autant de bonnes raisons de se le procurer. 70 minutes de déchirement musical, comme pour mieux mesurer la perte d'un projet de cette envergure. RIP Elend.

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