Lowdown - Antidote

Ma première pensée après avoir écouté cet album de Lowdown pour la première fois fut la suivante : « Ok, ça va être vite chroniqué… ». Mais le manque de temps pour m’atteler à la rédaction de ladite chronique et le professionnalisme qui me caractérise aidant, cet album tourna finalement un peu plus de fois que prévu. Et tant mieux pour lui car plus les écoutes se succédaient et plus mon jugement en devenait clément. Mais avant de m’expliquer, faisons donc rapidement les présentations : Lowdown, Norvège, création en 2000, 2éme album (1er introuvable), Black Balloon Records, mix et artwork par Daniel Bergstrand (je ne vous le présente pas). Voilà, quick done well done, comme on dit dans le Larzac.

Inutile de tourner autour du pot, il faudrait être sourd (ou totalement inculte) pour ne pas remarquer que Pantera a très certainement bercé l’adolescence de nos jeunes scandinaves. Ou disons pour faire plus général, les groupes incontournables des années 90 (Pantera, Fear Factory, Machine Head…). Et il est vrai que lors de la première écoute c’est essentiellement cet aspect de la musique de Lowdown qui ressort, et il serait assez tentant de cataloguer directement le groupe comme un énième clône de Pantera, Fear Factory, avec quand même quelques influences plus modernes à la Chimaira (période « Pass out of existence ») histoire de ne pas passer pour des vieux ringards. Mais ce serait une erreur. Car même si évidemment je n’aurai pas le culot de qualifier la musique du combo d’originale, elle est cependant un peu plus qu’un simple plagiat des groupes sus-cités.

Il faut dire qu’avec le premier titre, « Inside revelations », Lowdown tend clairement la matraque pour se faire taper. En effet, et c’est ce qui explique en partie la première impression que j’ai eue, cette chanson est pour sa part un véritable pillage du style Dimebag : un riff bien lourd plombé d’une harmonique artificielle sweepée avec action sur la pédale whawha en même temps que l’attaque main droite (spéciale kasdédi à l’homme qui peut se cacher derrière sa guitare ;-) ) vous voyez comme sur « Becoming » ou « Suicide note pt II ». Bref une chanson au final plutôt fade et impersonnelle, qui plus est sur un rythme assez lent…la première impression fut pour moi assez négative. Mais heureusement l’album décolle petit à petit. « Nothing will come » reste très panteresque dans l’esprit mais celle-ci est nettement plus rythmée et intéressante. On se rend compte que si Kenneth, le guitariste, a été très marqué par le style de Mr Abbott (non non pas le John des Feux de l’amour !), Leo quant à lui a appris le chant avec Philou. Les intonations rappellent souvent en effet ce bon vieil alcoolo, même si ici on a le droit à quelques growls et à un chant globalement plus brutal, rappelant aussi un peu parfois Mark Hunter. « The world has ended » nous révèle enfin une image plus personnelle et travaillée, avec un bon refrain et même un petit solo (là pour le cas, malheureusement, rien à voir avec Dime…). On commence enfin à cerner un peu plus la vraie personnalité de Lowdown, car même si les influences sont ici plus qu’évidentes et pleinement assumées (« Sick page » et « Be the clown » quant à elles nous montrent un petit côté Fear Factory, grâce notamment à cette batterie et sa double imposante rappelant nettement Herrera), le groupe parvient de temps en temps à s’en affranchir ou plutôt disons à les diluer dans une sorte de métal aux sonorités plus modernes où l’on peut sentir parfois quelques influences scandinaves (normal…) notamment sur la fin de l’album avec « Me vs everything », « Your god failed ».
Les titres sont globalement mid tempo, avec souvent de bonnes accélérations qui évitent que l’attention ne se relâche. Le son est quant à lui énorme, avec des guitares très lourdes et bien en avant.

Finalement je suis assez mitigé concernant cet album. D’un côté ma première impression d’un manque d’originalité ne cesse de revenir au long de l’écoute de cet opus tant le souvenir de Pantera ou Fear Factory est fort ici, mais d’un autre côté les nombreux passages bien efficaces et plus personnels me font dire que finalement que ce « Antidote » a quand même des qualités qui font que certainement je le réécouterai avec un certain plaisir. Certaines chansons sont même très bonnes il faut le dire, je pense en particulier à « The world has ended », « Sick page », « Stick it in » ou « Your god failed ». Personnellement j’attendrai le prochain méfait afin de voir si le groupe a su encore affiner sa propre identité, auquel cas la note pourrait bien prendre un point ; car ces 4 garçons ont je le pense le potentiel pour faire mieux que ça. En espérant ne pas me tromper…

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