Les Grecs d'Inveracity ont tapé dans l'oeil de tout le monde avec leur excellent
Circle Of Perversion sorti il y a déjà 4 ans sur Unmatched Brutality. Avec un tel potentiel, il était fort à parier que la formation héllène allait se faire recruter par plus gros poisson. Ce fut effectivement le cas puisqu'Unique Leader, sans doute le label brutal death le plus important aux Etats-Unis, les ramena dans son giron pour la sortie d'un successeur attendu la bave aux lèvres par toute une frange de brutasses de bon goût. Et voilà qu'arrive enfin la suite de
Circle Of Perversion avec cet
Extermination Of Millions.
Le label n'est pas le seul changement opéré au sein d'Inveracity. Lefteris, bassiste et compositeur de son état, a ainsi quitté le groupe, remplacé par un certain John, mais il a quand même contribué à l'écriture de la plupart des nouveaux titres. Un remaniement de personnel ainsi moins marquant que la prise en main du micro par George, qui prend malheureusement la place du génial Marios et son look de fan d'Oussama Ben Laden. Je dis malheureusement car même si George fait un boulot tout à fait remarquable avec un chant proche de celui de Mike de Kronos (groupe assez proche d'Inveracity même si moins américain, comprendre plus mélodique), son growl s'avère moins guttural, moins glaireux et surtout moins pervers que celui de Marios. Et mine de rien, Inveracity en prend un petit coup car les vocaux de Marios faisaient, parmi d'autres choses bien sûr, tout l'intérêt du groupe. Ce changement est en fait la première déception d'
Extermination Of Millions.
Première car il y en a d'autres. Une de cess autres mauvaises surprises, c'est que la basse, si bien mise en avant sur
Circle Of Perversion, est ici releguée au second plan, seulement autorisée à quelques brèves apparitions ("Forced Prostitution", "Raped") sans envergure. L'autre point négatif, celà dit beaucoup moins important, concerne la pochette. Franchement, qu'est-ce que c'est que cette merde bâclée?! Où est passé le sentiment de bestialité qu'on éprouve à la vue de la femme égorgée de
Circle Of Perversion et qui collait si bien à la musique des Méditerranéens?!
Si je m'arrêtais là, on pourrait penser qu'
Extermination Of Millions est une immense désillusion de la part d'un groupe dont j'attendais énormément (j'en avait après tout fait l'un de mes grands espoirs européens en matière de charcutage sans anesthésie). S'il est clair que ma préférence va vers
Circle Of Perversion, ce nouvel opus n'en est pas moins un très bon album de brutal death, qui regorge de nombreuses qualités. A commencer par une production exemplaire, puissante et lourde, faisant ressortir tout l'attrait de ce genre de musique (je regretterai seulement la caisse claire plus sèche de la précédente fournée). La plus fragrante étant celà dit qu'Inveracity ne peut désormais plus être catalogué comme clone de Suffocation, gros obstacle qui avait empêché la note du 1er album d'accrocher de plus hautes altitudes. L'influence des New-Yorkais est bien sûr toujours palpable mais beaucoup moins, le quartette étant passé au niveau "supérieur" (si je puis-dire, n'existant point de niveau supérieur après Suffocation). C'est à dire que de Suffocation, Inveracity est passé à Deeds Of Flesh, en oubliant au passage les épices néerlandaises de sa mixture. Plus techniques mais toujours aussi courts (moins de 3 minutes), les 11 morceaux ici présents sont de parfaits petits concentrés de brutal death US typique avec son lot habituel de blast-beats, semi-blasts, changements de rythme et passages écrasants. Et Inveracity en maîtrise parfaitement la recette. Surtout quand des riffs semblant tout droit sortir du
Conquering The Throne d'Hate Eternal surgissent sur des blasts jouissifs, pour mon plus grand plaisir ("Extermination of Millions", "Forced Prostitution", "Behind The Wall Of Derangement", "Slavery", "Era Of Submission"). Dernier changement, celui-ci textuel, les paroles. Auparavant centrés sur une mysogynie infâme à faire pâlir les chiennes de garde, celles-ci s'acharnent moins sur nos amies les femmes ("Forced Prostitution" et Raped") et partent vers des horizons tout aussi peu joyeux mais plus globalement misanthropes.
Inveracity a désormais réussi à se débarrasser de son plus gros défaut, le pompage suffoquant, en s'appropriant d'autres influences comme Deeds Of Flesh ou Hate Eternal. Mais c'est peut-être paradoxalement ce qui fait d'
Extermination Of Millions une légère déception comparé à son glorieux aîné. Rien à dire sur la valeur intrinsèque du produit, ce nouvel effort étant sûrement l'une des 10-20 meilleures sorties de l'années dans le genre. Mais les éructations jouissives de Marios, ainsi que l'impression d'écouter
Pierced From Within me manquent. Et puis merde, ne faîtes pas attention à mon ton grincheux:
Extermination Of Millions, c'est de la bonne!
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