Eurêka, je crois que je le tiens! J'ai trouvé en quoi réside le secret de la personnalité de Trepalium, et ça tient en 6 lettres: les PCPTRC.
« - Les quoi ? »
Les PCPTRC, ou Passages Chaloupés Parcourus de Tressaillements Rythmiques Convulsifs. Lors de mes écoutes attentives de ce premier album des Trep', cet acronyme s'est retrouvé maintes fois griffonné dans mon calepin, pour marquer chacun de ces passages si typiques où le groupe part dans un trip mid-tempo cadencé et über-groovy, rehaussé de spasmodiques coups de machettes guitaristiques.
« - On t'a jamais dit qu'une chronique pouvait avoir un début, un milieu et une fin ? »
Mouais, c'est vrai, stop: je suis un peu parti n'importe comment là! Dans l'enthousiasme débridé du Newton qui se prend une pomme sur le coin de la tête, j'en ai oublié de faire le minimum vital de présentations. Reprenons donc depuis le début: Trepalium est un groupe, issu du collectif Klonosphère, qui s'est retrouvé avec son premier album, "Through the Absurd", propulsé au sein de la famille Holy Records, où il est allé grandir les rangs des cousins furieux aux côtés de Natron et consorts plutôt que celle des calmes tantines Hantaoma & co. A sa sortie, de par son groove, son sens du rythme et sa modernité, faute de mieux, le groupe a été souvent comparé à
Gojira … Mais c'était vraiment faute de mieux (et puis aussi la faute à un featuring de Joe Duplantier sur « Savage ») tant le groupe s'est déjà forgé une personnalité propre et forte dès ce premier opus.
« - Attends, ' nous dis pas que c'est un album révolutionnaire quand même ! »
C'est vrai que sur ce premier jet, les super trouvailles et les poussées d'émancipations stylistiques sont mélangées à pas mal de plans plus classiques, avec souvent un (bon) arrière-goût de
Cannibal Corpse période «
Gallery of Suicide » / « Bloodthirst », comme le montrent le début de « Paranoïd », le passage à 0:57 sur « Through the Absurd », le plan à 2:20 sur « Backstabber », le début de « Pain's threshold » …
Mais ce qui ressort le plus sur "Through The Absurd", c'est la diversité des plans: on est loin de l'album monolithique et chiant où ça blaste sans discontinuer. L'album propose beaucoup de passages catchy, de feeling, et surtout de groove ... Et des PCPTRC, si si, j'y tiens. Que ce soit au cours de mosh parts dévastateurs (Pan, à 2:24 dans "Pain's threshold"! Vlan, à 0:32, puis à 1:01 sur « Worst »! Bam, à 2:58 sur « Paranoïd ! …) ou lors de moments moins mamouthesques (le fantastique début de « Necropolis »; « Filthy Carcass » - où le groupe nous démontre bien ce qu'est son style en faisant évoluer un plan syncopé très classique - débuté à 2:08 - vers une variante 100% Trepalium's PCPTRC, à 2:27 au compteur; le superbe début de « Savage » …), le groupe y déploie une puissance de feu terrible, jouant sur la partie reptilienne du cerveau pour réveiller en nous les pulsions ancestrales d'hommes (et de femmes hein ...) des cavernes se déhanchant à la lune au cours de danses de guerre tribales.
« - Ca a l'air tentant présenté comme ça … D'autres infos peut-être ? »
Pour porter à bout de bras un death metal aussi violemment groovy, vous penserez peut-être qu'il est nécessaire d'avoir une batterie mouvante toujours à l'affût, une basse qui ronfle et sautille, et des guitares qui martèlent sans relâche … Et vous aurez bien raison! Côté chant, pas de fantaisie à signaler: on est sur du growl classique, clair et compréhensible, avec de rares petites échappées black (un poil sur « Martyr », un brin sur « Worst »).
La faiblesse de cet album, c'est que les nombreuses pépites death swinguesques sont parfois gâchées par un enrobage comparativement un peu trop générique, voire faiblard. A cet égard, « Necropolis » - qui donne lieu à une vidéo live sur le digipack -, en est un bon exemple, démarrant sur un plan dément, recélant un autre passage vraiment bon (à 0:49), mais le reste du temps restant engoncé dans un classicisme trop peu tripant. Deuxième faiblesse: si on trouve ici beaucoup de passages déments, on ne peut par contre pas prétendre trouver de gros hits imparables de A à Z, comme le groupe nous en concoctera plus tard sur «
Alchemik Clockwork of Disorder ». Pourtant, cela n'empêche pas qu'on tape souvent du pied tout du long de l'album, et on décernera quand même à "Paranoïd" et "Worst" le titre de morceaux-phare de l'album.
Bref, si vous avez craqué sur le 2e album des Trep' - et de manière générale si vous aimez les mosh parts de folie, les lames de fond groovy, et le death "snap your fingers" -, ne négligez pas ce premier album qui est bien loin de n'être qu'un brouillon mal dégrossi !
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