Quelque part en France, un jour de l'an de l'ère du yaourt 2047...
« Toujours plus loin, plus fort plus vite, jusqu'au bout de l'extrême limite ! » disait si ma mémoire est bonne, le générique d'une série française ridicule des années 90 à base d'une bande de potes qui subissaient une crise d'adolescence tardive et auxquels il prenait l'envie subite de faire des choses aussi futiles que de se jeter du haut d'une falaise, de faire du parapente ou de chercher à expliquer la dissolution de l'Assemblée Nationale par notre vénéré ex-Président de la République de l'époque. C'était il y a bien cinquante ans, soit dix avant que je rejoigne Thrasho ! Ah le site a bien changé depuis, et surtout il faut l'admettre, grâce Moi.
Finie la déviance éditoriale de la fin des années 2000, aujourd'hui, Thrasho s'est recentré autour des fondamentaux qui font l'auditeur de qualité supérieure : le death, le brutal death, le techno-death, le techno-thrash et le black metal des cavernes (oui, d'accord, le techno-black aussi). Bon, il faut dire que les progrès faits sur la technique de clonage aidant, j'ai réussi en douce (et à l'insu du plein gré du aujourd'hui regretté Chris, qui a trop voulu faire fructifier son commerce avec un dénommé El Gringo, officiellement vendeur de café en Colombie) à faire que les trois quarts de la rédaction soient occupés par mon admirable patrimoine génétique. A 38€ (bon, le cour de l'euro aujourd'hui c'est 1€ pour 359 $) le clone chez Rond-Point (le bien connu géant de la distribution) j'aurais eu tord de me priver.
C'est quand même une manière efficace pour supplanter la direction d'un webzine. De toute façon personne n'était fondamentalement opposé à mon coup d'état : Krow a compris il y a bien longtemps que le black metal n'était pas fait pour lui et est retourné écouter du neo-metal et du classique pour enfant de cinq ans dans sa cambrousse natale, Chokos essaye toujours d'avoir son bac en vain, Niktareum est trop occupé avec son septième enfant pour protester… Et après m'être arrangé il y a bien longtemps avec Dead pour qu'il se soumette à mon autorité contre une caisse de pinard tous les mois (je savais bien qu'il aimait l'alcool, malgré tout ce qu'il a pu dire !), plus personne n'a osé protester. J'adore quand un plan se déroule sans accroc (il faut vraiment être très vieux pour la comprendre celle-là).
Alors oui, sur Thrasho maintenant on chronique à 80% des groupes de brutal death technique joués à 3000 en doubles croches en moyenne, où le batteur sort directement de l'usine d'assemblage et où les guitaristes se sont fait greffer des avant-bras bioniques pour pouvoir sweeper pendant plusieurs heures sans discontinuer. Et comme de tout temps, le brutal death technique chez Thrasho, ça a été notre dada, on serait bien fou de s'en plaindre. Mais en relisant la base de données, je me suis rendu compte que parmi nos 788923 chroniques, il n'y avait pas celle de la galette qui fût à l'origine de tout, j'ai nommé The Parasites de Brain Drill, le premier des groupes de « super mega brutal technical blasting death metal ».
Ah, ce bon vieux Keyser et moi-même nous-nous en souvenons encore de cette petite perle apparue dans l'indifférence la plus totale un jour d'été pluvieux de 2006 (c'était encore la belle époque où la pluie n'était pas composée à 86% d'acide sulfurique), et jetant les bases du « Hyper fast super brutal mega technical blasting death metal ». A l'époque, les références en matière de brutal death technique étaient des groupes dans la veine d'
Origin, qui usait déjà abondamment du gravity-blast et du sweep à toutes les sauces, mais Brain Drill avait réellement franchi un cap. N'importe quel riff se retrouvait noyé sous les coups de caisse claire et la débauche de notes imposée par un guitariste décidemment fort souple du poignet droit… la technicité de l'ensemble suffisait déjà à mettre n'importe quel pékin sur le cul (même si aujourd'hui, notre admirable coalition économico-militaire européo-russe dirigée par le vénérable président du monde libre d'occident : Vladimir Poutine, met plus souvent Pékin à genoux que sur le cul en leur en mettant plein la tronche, enfin, je me comprends).
Alors oui, aujourd'hui on est passé au stade où les trois quarts des membres du groupe ont besoin de se faire faire une vidange tous les ans et de voir renouvelée leur pile à hydrogène tous les 5 ans… mais que voulez-vous, la musique n'est plus un domaine réservé aux humains. De toute façon, les quelques humains restant se sont tous fait implanter des parties robotisées pour améliorer leurs performances, même Cyril s'est fait implanter un système neural qui fait office de base de données à jeux de mots pourris (de préférence à connotation sexuelle, comme il les affectionne), tant il était jaloux de la qualité humoristique des chroniques de $am. Il n'y a guère que ce fou de Keyser pour être réfractaire à toutes les merveilles que notre bien aimé « Réseau du Ciel » nous prodigue…
M'enfin bon, il est probablement trop sénile pour se souvenir aujourd'hui que Marco Pitruzzella, le batteur de Brain Drill, joue aussi dans
Vörnagar, groupe que certains vieux de Thrasho doivent bien connaître, puisque déjà chroniqué il y a quelques temps, toujours par cet incontournable Pierre Tchernia du brutal death. Bon, en même temps, on a découvert quelques années plus tard que Marco était drogué jusqu'aux oreilles pour améliorer ses performances (comme Mitch en fait, mais pas pour les mêmes raisons), ce qui a quand même foutu un coup au charme de la performance inhumaine qu'il avait réalisé.
A l'époque, les seuls groupes comparables à Brain Drill étaient
Origin et
Beneath The Massacre. Mais un Origin plus rapide et un Beneath The Massacre sans les mosh parts amusicales à la con. Oui bon, d'accord, j'exagère peut être un peu, certains passages sont relativement calmes dans ce The Parasites : quelques passages de brutal death commun, où la guitare ne sweepe même pas et où la batterie blaste sans faire de gravity, pour un total d'à peu près une minute sur les 19 que comporte cet EP. On trouve même une mosh part sur cet album. Oh non, pas une mosh part au sens où on l'entendait à l'époque, mais bien la première mosh part du futur : avec décalage rythmique entre les instruments, contre temps inhumain et quand même une part non négligeable de mélodie (omniprésente tout au long de cette offrande au dieu des vendeurs de peau de caisse claire). Ultra brutal, ultra technique, super efficace tout en restant mélodique, Brain Drill avait réussi à ouvrir en grand la porte du « super mega ultra fast brutal techno-blasting death metal » en sortant un EP proche de la perfection. Et ce n'est pas l'ajout d'un bassiste qui utilise son instrument à 7 cordes plus comme un stick chapman qu'une basse quelques temps avant la sortie de leur album en 2008 qui allait changer la qualité de la musique du combo californien, bien au contraire !
Alors oui, c'est vrai qu'en quarante ans, la vie a bien changé. Mais il reste des choses immuables : le metal est toujours la musique que l'on préfère sur Thrasho, on a toujours rien fait de mieux que Death, Dark Tranquillity est toujours aussi soporifique (le pauvre Mikaël s'est bien vite endormi au concert du groupe samedi dernier…), Silenced-Self n'a toujours pas publié sa neuvième chronique, Ségolène Royal parle toujours aussi mal malgré l'implantation de cordes vocales bioniques, et moi je suis toujours aussi mégalo et fermé d'esprit. D'ailleurs, grâce à l'invention des « tatouages indélébiles pendant 24 heures », j'ai enfin pu revendiquer un slogan différent par concert. Après « Watain is gay since 2007 » je pense que je vais mettre un truc sur ces tarlouzes d'émo à la con au prochain concert de Gorgoroth… concert à ne pas manquer, ce sera le dernier pour le seul membre de la dix-huitième formation originelle du groupe restant : « Lord Brouzouf of Death » !
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