Depuis leur signature chez Massacre Records, les Danois d’ILLDISPOSED sortent bon an mal an un bon album sur deux et semblent naviguer à vue, se reposant volontiers sur des schémas de composition (un, diront les mauvaises langues !) qui ont fait leurs preuves depuis, allez, 1995 et un excellent « Submit » que promis juré mollardé, je vous exhume un de ces quatre matins pour compléter leur discographie. Après le controversé « There Is Light (But It’s Not For Me) », qui voyait le groupe revenir en bonne forme mais se faire vilipender par une bonne partie de la presse et des fans, ILLDISPOSED change donc le seul élément perturbateur dans une formule qui a fait ses preuves depuis plus de quinze ans. Et je ne parle pas là du guitariste Franz Hellboss, parti voir ailleurs si l’herbe repousse sous les chenilles du char d’assaut d’Europe du nord !
Non, si changement il y a, il s’avère minime ; exit les claviers controversés de l’opus précédent –
je ne me souviens pourtant pas avoir entendu râler du temps de l’exceptionnel « 1-800 Vindication » - et welcome « Smukke » Ken Holst, nouveau partenaire de jeu de l’indéboulonnable Jakob Hansen, lequel assure la continuité stylistique d’un album qu’on aura bien du mal à différencier de
« The Prestige » et du plus oubliable
« To Those Who Walk Behind Us ». On jugera donc ILLDISPOSED sur la forme du moment, plutôt qu’à l’aune d’une évolution nulle et d’une ambition plus limitée que lors des années Roadrunner. Délaissant (momentanément ?) les aspirations indus d’un
« Burn Me Wicked » sur le fond mais pas sur la forme (les riffs hachoir de "Eyes Popping Out" mettront vos cervicales au supplice), la bande à Bo Summer s’appuie logiquement sur ce qui a fait son succès, à savoir une bonne plâtrée de riffs groovy, un interminable mur de double pédale monté avec application par l’irréprochable Jensen et surtout, encore et toujours, les growls terrifiants d’un Bo Summer inimitable, lequel parvient encore à dépasser les limites du répugnant à 2 : 25 sur « The Poison » ! Fidèle à sa réputation de diesel de la scène death, ILLDISPOSED ne tire pas ses meilleures cartouches d’entrée (on a connu plus foudroyant que « Sense The Darkness » comme titre d’ouverture) mais parvient à retenir l’attention avec quelques très bonnes salves, capitalisant à mort sur la moindre fulgurance (une par titre !), des accélérations meurtrières de « Eyes Popping Out » à la charge éléphantesque de « I Am Possessed », en passant par les riffs syncopés de « The Poison ou les réminiscences bienvenues de
« 1-800 Vindication » sur une « Stop Running » dans la grande tradition d’un ILLDISPOSED tout ce qu’il y a de plus classique.
Et si « Sense The Darkness » traîne un peu en longueur avec ses 13 titres au compteur, il n’y a guère que « Another Kingdom Dead » et « War » qui méritent d’être exclues du tracklisting d’un bon tir de barrage, le reste donnant dans le solide et l’efficace, à défaut de raviver les mêmes sensations old school qu’un « There’s Something Rotten In The State Of Denmark ». Car ce que l’on peut vraiment reprocher à ILLDISPOSED depuis quelques années, c’est de conserver la même approche simpliste -
notamment au niveau des solis, pas assez complexes à mon goût - dans l’exécution d’un death metal mid tempo qui gagnerait à revenir à des bases plus rock n’ roll (Lasse Bak, revient !) et à délaisser cette production glaciale dont il se pare depuis 2004. En attendant une hypothétique prise de risque/régression salutaire pour les albums à venir, les fans apprécieront sans trop faire la fine bouche ce « Sense The Darkness » plutôt plaisant, à défaut d’être inoubliable.
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