Le moins qu'on puisse dire à propos de Roadrunner, c'est qu'ils ne font pas les choses à moitié. Après un
« 1-800 Vindication » aisément trouvable dans les bacs, concernant « Burn Me Wicked », ce sera l'effort zéro de distribution sur le territoire français, à qui on va finir par décerner le titre officiel de no metal's land européen. Qu'est ce qui a pu motiver une décision pareille ? La faiblesse du septième album studio d'ILLDISPOSED ? A ce compte là, jamais « Supercharger », « Nation » ou « Digimortal » n'auraient dû connaître les joies d'une mise en rayons, pas même sur Saturne. Pour qui attendait bave aux lèvres leur deuxième incartade en territoire cyber, l'affaire était donc entendue et à moins d'avoir recours aux chemins de traverse d'une distro espagnole, pour ce qui est du death metal terriblement groovy des danois, ce serait ceinture.
Il n'en reste pas moins qu'une fois engouffré l'album dans la platine, on se gardera bien d'accuser le célèbre label de crime de death majesté, tant la nouvelle livraison de Summer & Batten souffre de la comparaison avec
« 1-800 Vindication ». Pas de quoi prôner l'abstinence bien sûr, mais entre un brûlot qui m'a tenu en haleine six mois durant et un skeud artificiel à la durée de vie des plus faibles (trois petites semaines au compteur), il y a un gouffre. Un gouffre artistique nommé Lasse Bak que n'a guère comblé l'arrivée du guitariste Martin Thim, transfuge d'EXMORTEM, qui fera ses valises quelques mois seulement après le début de la tournée promo. Visiblement écarté du processus de composition (all music by Batten!), le futur-ex soliste se contente d'exécuter quelques leads efficaces mais hélas dénuées du charme old school (comprendre : plus démonstratif) de son prédécesseur, parti se ressourcer depuis chez SLOW DEATH FACTORY. Un groupe à l'ancienne, sans génie particulier mais plutôt plaisant, qui permet en tout cas de mesurer l'apport de Lasse Bak sur les breaks de « 1-800 » ou certains gimmicks rythmiques de « There's Something Rotten ». Jadis bassiste au sein du groupe, Jacob Batten fait de son mieux pour masquer l'absence de son ancien collègue, mais le caractère redondant de ses parties fait rapidement regretter l'absence de plan B, surtout sur les morceaux les moins rapides du lot. On a beau s'arrêter sur certaines bonnes idées (comme le ralentissement final sur « The Widow Black ») ou relancer à l'envi les rares titres sur lesquels ILLDISPOSED tient son rang (« Shine Crazy », « Fear The Gates »), « Burn Me Wicked » ne se relève jamais du manque de dynamisme de son tracklisting. Comme déboussolé, Bo Summer s'égosille et growle sans réelle conviction (un bémol néanmoins sur les passages black, toujours aussi jouissifs) et la petite touche electro, qui faisait merveille deux ans auparavant, fait ici clairement office de cache misère. Enfin, si le chant clair a une nouvelle fois droit de cité, les interventions de Mikkel Sandager (MERCENARY), loin d'être imbuvables, n'apportent rien de franchement significatif.
Au niveau de la production, ILLDISPOSED a renouvelé sa confiance au duo Ziggy/Tue Madsen qui, à force de laver plus blanc que le studio voisin, achève d'aseptiser la musique des nordiques. Déjà pas bien fameux en terme de composition, « Burn Me Wicked » se voit ainsi vidé de toute substance par un rendu sonore désespérément clinique, sans profondeur, sans vie. Pourtant impeccable, le batteur Thomas Jensen, une fois passé au tambour du lave linge Tue Madsen, est quant à lui ramené au rang de vulgaire boîte à rythme. On se consolera comme on peut avec la montée en puissance remarquable de l'excellente « Our Heroin Recess », seul concentré valable de la musique du ILLDISPOSED que l'on aime : lourd, gras, puissant et mélodique.
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