Fear Factory - Soul Of A New Machine
Chronique
Fear Factory Soul Of A New Machine
1992 marque la sortie du premier album de Fear Factory, en pleine vague Death Metal américaine (Morbid Angel, Deicide et autres Obituary étaient alors peu ou prou au sommet de leur popularité). Loin de se laisser influencer par la « mode » de l’époque, le groupe surprend tout le monde avec un style nouveau pour l’époque (et qui même aujourd’hui n’est que difficilement égalé) : le « Cyber Death Metal » (wahoo une nouvelle étiquette à balancer sur le forum lol).
« Soul of a New Machine » marque dès le départ le style de l’Usine de la Peur : batterie magistrale, aux patterns robotiques et parfaitement maîtrisés, hurlements de Burton C. Bell ravageurs (et bien plus agressifs que ses récentes performances à mon gout), riffs en béton armés de Cazares (déjà bien inspiré ici), le tout appuyé par une prod de Colin Richardson très bonne et cadrant parfaitement au style pratiqué. Pour un premier album, c’est du tout bon : le style joué est révolutionnaire, l’agressivité est bien présente (certains titres sont ainsi plus proches du Brutal Death voire du Grind par leur format court et leurs blasts effrénés que tout ce qui suivra dans la discographie du groupe), et la maitrise instrumentale parfaite. On regrettera juste les inclusions de chant clair (déjà à l’époque), qui sont plus qu’anecdotiques car mal maîtrisés vocalement et pas forcément très marquantes, on sait l’importance que cela prendra dans l’évoution du groupe.
Alors pourquoi seulement un 7 (,5 quand même) pour cet album ? Et ben malgré toutes les qualités précités, le gros problème de cet album reste quand même son absence de dynamique et sa longueur : 17 morceaux, ça fait quand même un max de rythmiques syncopées à s’enfiler, et on a parfois l’impression que le groupe était tellement fier de ce premier album qu’ils y ont inclus tous les titres qu’ils avaient en stock, même ceux qui n’étaient pas forcément géniaux.
Et puis la dynamique de l’enchaînement des morceaux, chose essentielle pour un album facile à digérer et qui sera assimilée et appliqué par FF dès « Demanufacture », est ici totalement absente, vu que l’album évolue en dents de scie : tout commence par un triplet de chansons « tubesques » ou presque, « Martyr » et « Scapegoat » étant encore joués parfois par le groupe sur scène. Du pur FF de l’époque, avec quelques inclusions de chant clair très courtes et foncièrement Death Metal et originales dans les rythmiques déjà à l’époque. Puis on durcit le propos avec « Crash Test » au tempo rapide tout du long et son excellent riff, et « Flesh Hold » qui contient les premiers blasts de l’album et se révèle un pur titre de Death (voire même Brutal).
Donc départ en trombe et accélération ça s’annonce bien ! Cependant, ensuite le groupe aligne 3 compos pas top et un peu molles en comparaison des deux précédentes, sans compter que « Natividad » se révèle être un instrumental composée de bruits divers… Heureusement « Big God / Raped Souls » relève très nettement le niveau, avec cette intro hurlée et totalement culte : « I love americaaaaaaaaaaaaaaaa » franchement si ça ne vous prend pas aux tripes à la première écoute je sais pas ce qu’il vous faut… Et alors qu’on attaque la dernière partie de l’album, ce ne sont alors que les tires les plus brutaux (parfois pas loin du Grind sur « Arise Above Oppression » ou « Escape Confusion », voire même limite black sur la grandiose « Desecrate ») qui déboulent, à l’exception de l’headbanguante mais répétitive « Self Immolation » (ou comment faire une superbe chanson sur deux riffs) et de « W.O.E. » (et son pur riff d’intro). La fin est quand meme particulièrement excellente, de « Desecrae » à « Manipulation » qui sont de pures brûlots excessivement bourrins et qui devraient plaire à quiconque aime le Death « à blasts ».
Bref pour un premier album Fear Factory annonçait déjà la donne, avec un style unique et une agressivité sans mesure qui leur permettra de faire la première partie de Cannibal Corpse sur leur tournée Européenne à l’époque (je le sais parce que j’ai trouvé un ticket du concert de Lyon dans mon cd quand je l’ai acheté d’occaz :p). Difficile de croire que c’est le même groupe qui bien des années plus tard nous sortira
« Digimortal »…
| Chri$ 1 Septembre 2005 - 5071 lectures |
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