Pyrexia + Beheaded + The Seven Gates + Savage Annihilation
Live report
Pyrexia + Beheaded + The Seven Gates + Savage Annihilation Le 03 Mars 2013 à Paris, France (Glazart)
Premier concert de l'année en ce qui me concerne et quel concert! L'affiche de ce Pig Rites Death Metal Day premier du nom regroupait en effet les Maltais de Beheaded, auteurs fin 2012 d'un des meilleurs albums de brutal death de l'année dernière, et Pyrexia, légende du NYDM, pour sa toute première tournée européenne. Sans oublier deux bons petits groupes de par chez nous à savoir Savage Annihilation et The Seven Gates. À moins de 10€, il ne fallait pas se priver! Et pourtant, les Parisiens ont fait les difficiles en ce dimanche soir puisque très peu de monde se sont déplacés. Même s'il y avait d'autres concerts le même jour, Mumakil notamment, une affluence si minable (50 personnes à tout casser) pour une telle affiche, même UG, c'est une honte pour la France.
Comme d'habitude au Glazart, les portes ouvrent en retard de trois quarts d'heure et c'est finalement vers 18h20 que débute la soirée avec Savage Annihilation. Les Français venaient nous présenter leur premier full-length Cannibalisme, hérésie et autres sauvageries sorti en octobre dernier chez Kaotoxin après dix ans d'existence dans l'anonymat le plus complet. Je n'avais ainsi jamais écouté la moindre note du combo de Montargis. Et ce fut une bonne surprise comme on aime en voir en première partie, malgré un son brouillon et une caisse claire quasi inexistante. Savage Annihilation n'est qu'un trio mais les trois membres font un sacré boucan! Du brutal death qui avoine sec entre Morbid Angel pour les tremolos dark et les mid-tempos rampants qui font bouger la tête toute seule, Hate Eternal pour le côté bouillonnant et implacable, et Suffocation pour les touches brutal death US. Pas beaucoup d'ambiance malheureusement vu le peu de gens présents mais des titres comme "Les catacombes de l'abomination", "Dévoré par l'humanité", "La marche des exhumés", "En état de décomposition" et "Ouvrez la tombe des assoiffés de sang" font leur petit effet et proposent même des solos chaotico-mélodiques fort sympathiques. Si bien que les 35-40 minutes de show passent sans qu'on s'en rende compte. Je vais peut-être jeter une oreille sur l'album moi du coup!
On enchaîne avec une autre formation hexagonale, The Seven Gates. J'avais chroniqué leur premier album Angel of Suffering en 2009 et je savais donc à quoi m'attendre: du bon vieux death metal à l'ancienne dans l'esprit de Morbid Angel. Et c'est exactement ce à quoi on a eu le droit. Mais en mieux, beaucoup mieux. J'avais pointé du doigt le manque de brutalité dans ma chronique mais le quatuor de Mâcon s'est entre-temps fait greffer une grosse paire de couilles. Et un nouveau batteur beaucoup plus brutal que l'ancien. The Seven Gates vient de sortir un nouvel EP 2-titres, MMXIII, et c'est Kevin Foley de Benighted, Disavowed et Mumakil qui a enregistré les parties de tambourins. Autant dire que le remplaçant avait intérêt à être à la hauteur. Mission accomplie avec plein de blasts et une caisse claire enfin audible. Le reste du groupe n'est pas en reste et ne se décourage pas par l'ambiance de salon de thé. D'autant que même s'il n'y a pas grand monde, le public réserve un bon accueil au groupe, qui comprend quand même dans ses rangs le fondateur de Mutilated, l'un des tout premiers combos français de death. Culte! Très bonne prestation donc, à tel point que The Seven Gates fut LE groupe de la soirée pour moi!
Mais au départ, c'est surtout pour Beheaded que je venais, histoire de savourer les titres de l'énorme Never To Dawn en live. Malheureusement, je fus un peu déçu. Pas de la prestation en elle-même, très convaincante avec notamment un frontman, Frank Calleja, énergique, charismatique et saluant le peu de personnes du premier rang en train de pogoter ("c'est ça un concert underground, pas beaucoup de monde mais des passionnés", en gros). Mais à cause du son très moyen (il fallait souvent bien connaître les morceaux pour les reconnaître!) et de la caisse claire inaudible sur les blasts. Une absence non pas à mettre sur le dos du son mais du batteur Chris Brincat qui, s'il est loin d'être mauvais, blaste aux doigts pour une plus grande rapidité mais manque de puissance. Des blast-beats sans caisse claire, tout de suite ça le fait moins! J'aurais aussi aimé davantage de nouveaux morceaux. Seul deux ou trois furent joués (je ne me rappelle que de "Lament Of A Sordid God" et "Never To Dawn") alors que Never To Dawn est leur meilleur album. Heureusement le reste de la discographie des Maltais n'est pas non plus à jeter avec quelques petites tueries typées brutal death US comme "Recounts Of Disembodiement", "Resurgence Of Oblivion" et la vieillerie "Suffer In Silence" en final. Frank fait même l'effort de sonner plus guttural sur les anciens titres, lui qui se démarque sur le nouvel opus par un timbre de voix plus "clair". Bon petit show donc, d'autant que j'ai enfin pu voir Beheaded après de nombreux rendez-vous manqués au Death Feast et au Neurotic, mais je suis resté sur ma faim. La faible durée, 40 minutes à peine, n'a pas aidé.
Étonnament, Pyrexia, la tête d'affiche, ne jouera pas plus longtemps! Il s'agissait pourtant de la toute première visite en Europe pour les Américains. Un live d'une heure m'aurait semblé plus à la hauteur de l'évènement. Tant pis, on se consolera en se disant qu'on aura pu voir une légende du NYDM avec le guitariste Chris Basile et le batteur Doug Bohn (Pierced From Within, c'est lui!). Et puis difficile de se plaindre d'un show, même éphémère, ultra efficace! Pyrexia pioche dans toute sa discographie, du culte Sermon Of Mockery ("Abominat", "Inhumanity", "Sermon Of Mockery"), sorte de Effigy Of The Forgotten pt. 2, au dernier disque Age Of The Wicked ("Shackles Of The Mind") en passant par l'EP Hatredangerandisgust ("Bludgeoned By Deformity") et le mal-aimé System Of The Animal ("Confrontation"). On a même eu le droit à des morceaux tout neufs ("Thy Minion", "Panzer Tank Lobotomy", "Crown Of The Jackal") puisque le quatuor va sortir un nouveau brûlot, Feast Of Iniquity, dans les prochains mois chez Unique Leader. Alors bien sûr, il faut aimer le brutal death metal typiquement new-yorkais et même le deathcore puisque Pyrexia franchit très souvent la frontière, que ce soit sur des compos courtes qui moshent et slamment ou par rapport au look du bassiste Rob Shimonski (baggy/sweat de racaille, casquette) ainsi qu'à la gestuelle scénique typée core d'un Eric Shute motivé et content d'être là. Mais en live, ça force le respect, le son pas trop mal pour une fois et bien lourd accentuant le caractère heavy as fuck de certaines séquences assommantes. D'ailleurs le public a semblé conquis, ça bouge même un peu devant (oui, dans des cas comme celui-là, on se contente de peu!). J'aurais simplement préféré plus de titres de Age Of The Wicked et surtout, un set plus long!
Pour même pas 10€ toutefois, difficile de se plaindre! On remercie donc chaudement Blood Rites Association et Dead Pig Entertainment pour cette belle affiche et on espère que l'affluence ridicule n'aura pas eu raison de leur volonté de proposer des concerts death metal intéressants qui nous changent des habituels Vader, Behemoth et autres Cannibal Corpse. Coup de chapeau aussi à Savage Annihilation et The Seven Gates pour avoir fait honneur à leur pays en jouant les vraies bonnes premières parties de Beheaded, bien sympathiques malgré ce problème de blasts, et d'un Pyrexia au show urbain bien musclé. Il ne reste plus qu'à croiser les doigts pour que l'avalanche de concerts à Paris qui s'annoncent dans les semaines à venir (Ketzer, Aborted, Cryptopsy, Incantation, Helloween, Possessed, Nihelheim...) rameutent davantage de peuple. Parisiens, réveillez-vous!
| Keyser 9 Mars 2013 - 1326 lectures |
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