Avec sa gueule de B.O. pour le futur Iron Man 3 (réalisé par Shane Black, on peut y croire), le 8ème full length de l’usine à peur succède au come back album
« Mechanize », un retour aux fondamentaux qui s’appuyait sur un line up en béton armé –
retour du membre originel Dino Cazares, adjonction de Gene Hoglan à la section rythmique – et des compos pour la plupart très solides, voire brillantes (« Industrial Discipline »). Huit albums pour un groupe formé en 1989, on a connu plus prolifiques et c’est sans doute une des raisons pour lesquelles on guette toujours du coin de l’oreille la sortie du nouveau FEAR FACTORY, même si l’aura du combo de Los Angeles s’est considérablement réduite au sortir des années 90. Byron Stroud parti exercer la basse chez CITY ON FIRE et 3 INCHES OF BLOOD, le monstre Gene Hoglan a dû décliner l’invitation du duo Cazares/Bell pour cause de relève d’un Paul Bostaph hors de forme.
On dira que la participation au nouvel album de TESTAMENT ne se refuse pas, mais plus certainement que l’ex DEATH et DARK ANGEL a franchement eu le nez creux en évitant d’apposer son nom sur « The Industrialist », qui s’avère rapidement être le pire opus de FEAR FACTORY à ce jour. Et ce, toutes périodes et line up confondus ! Car pour en arriver à regretter les dérapages néo de
« Digimortal » et les errances stylistiques du pourtant pas si mauvais « Transgression », il faut vraiment que le tandem ait frappé très fort dans l’indigence avec une nouvelle offrande dont même les premières salves ne parviennent pas à faire illusion. Et comme les américains nous ont plutôt habitué à des démarrages canon avant de faiblir en fin de programme, on frémit à l’écoute des deux premiers titres faiblards (« The Industrialist », « Recharger ») censés lancer la machine sur de bons rails ; un opener expurgé de tout chant clair à des années lumières de
« Mechanized » et un faux hymne plus tard, les rares morceaux retenant l’attention (le refrain sympathique de « New Messiah » et les notes de piano carpenteriennes de « God Eater ») cumulent trop de vices de fabrication pour susciter autre chose que de l’incompréhension, devant un concept album annoncé de longue date comme l’aboutissement stylistique d’un FEAR FACTORY retrouvé.
Car il faut se souvenir des déclarations d’un Burton C. Bell jugeant
« Mechanize » réussi mais pas optimal, sans oublier de taper au passage sur des ex-collègues de jeu jamais considérés comme des membres à part entière de FEAR FACTORY (au hasard, Christian Olde Wolbers). Devant pareille catastrophe industrielle, on ne peut s’empêcher de rire jaune devant de tels propos car jusqu’à preuve du contraire, qui était en charge des riffs sur le très largement supérieur « Archetype » ? Pour finir de démonter « The Industrialist », résumons cette sombre affaire comme une déclinaison extrêmement faiblarde de « Demanufacture », qui cumule tous les poncifs rythmiques que l’on peut attendre d’un riffeur monocorde comme Dino, sans le minimum syndical d’efficacité requise. Les refrains jadis enivrants de l’adorateur de Nick Cave ? Tous foirés dans les grandes largeurs, Burton montrant pour ne rien arranger de nombreux signes d’essoufflement en gueulantes comme en chant clair. Ça n’est pas nouveau diront les plus critiques, mais disons que sur album ça n’avait jamais été aussi criant. Le batteur ensuite ou plutôt l’absence de, car pour la première fois dans l’histoire de FEAR FACTORY, c’est à une BAR que nous avons affaire, programmée ici par Dino Cazares himself, avec l’appui de John Sankey (DEVOLVE). Une calamité supplémentaire qui afflige un album qui n’avait vraiment pas besoin de ça, et devant le manque absolu de puissance engendré par ce choix -
par défaut ? Mike Heller de SYSTEM DIVIDE viendra sauver ce qui peut l’être sur scène – on ne peut que conseiller à l’ex-DIVINE HERESY d’aller faire un stage chez papy Jourgensen, dont le dernier forfait en date risque fort d’être réévalué après écoute de « The Industrialist ».
L’album s’achevant par deux plages d’ambiance dont on se serait bien passé (« Religion Is Flawed Because Man s Flawed », « Human Augmentation »), la transition est toute faite pour tailler un costard au troisième larron responsable de cette faillite totale, l’habituel complice de studio Rhys Fulber (FRONT LINE ASSEMBLY). Car sur le postulat pas inintéressant d’un binôme créatif s’appuyant sur une boite à rythme, voilà l’homme qui aurait pu orienter « The Industrialist » vers un rendu plus electro, moins basiquement brutal et surtout bien plus surprenant (quelques amorces d'émancipation tuées dans l’œuf sur « Difference Engine »). Mais en lieu et place d’une prise de risque qui aurait pu s’avérer payante si le duo Cazares/Burton avait eu une once d’inspiration, c’est autoparodie à tous les étages (« Virus Of Faith », « Dissemble ») avec exhumation de bidouillages sonores d’un autre âge datant de l’époque d’ « Obsolete ». Ceux qui jouent encore à Fallout premier du nom sous Windows 95 apprécieront le clin d’œil mais pour la majorité des sympathisants de la cause cyber death, qui attendaient autre chose du groupe qu’une pâle resucée de leur seul chef d’œuvre en date, il faudra s’y résoudre : la licence FEAR FACTORY se conjugue désormais au passé (dé)composé.
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