Overmars - Born Again
Chronique
Overmars Born Again
S'enfiler une plage de musique de 40 minutes en une fois, c'est un peu comme lire deux pages de Guillaume Musso de suite, ou de subir le visionnage d'une bande-annonce de Claude Lelouch en entier, c'est difficile de ne pas s'endormir. Pourtant, c'est bien le challenge qu'a lancé Overmars pour son deuxième objet sonore. "Born Again". Et c'est rien de dire qu'il fallait certainement plus de couilles au cul que dans une partouze de gays pour pondre comme deuxième production sonore un single de 40 minutes. C'est pourtant ce pari un peu fou qu'à pris Overmars, à la suite de leur premier album plus conventionnel (en ce sens qu'il avait plus d'un titre de moins de 20 minutes) "Affliction, Endocrine….vertigo".
S'il y avait des compléments sonores dans le dictionnaire, afin de mieux faire comprendre la portée d'une définition lexicale, le disque d'Overmars pourrait aisément venir à l'article Lugubre. (Lugubre : qui inspire une profond tristesse, un sombre accablement ; exemple : cimetière, vagin de Britney Spears). Il pourrait venir à l'article Sinistre aussi, mais pas à euphorie, félicité, ou Edouard Balladur. Peut-être à Alain Juppé par contre.
Essayez d'imaginer (je sais c'est pas facile quand on a les neurones embrumés par l'excès de 8°6 et de télévision, mais faites un petit effort, je vous prie) : un croisement entre Neurosis, Sonic Youth, Pink Floyd, et du Type O'Negative pour le tempo plus joyeux et entraînant qu'un single de Lorie, et vous vous approcherez peut-être asymptotiquement de l'idée qu'on peut se faire de ce deuxième disque d'Overmars. Tel un tsunami de vagues sonores, on voit enfler au loin la marée , en se disant que ça vient pas trop vite sur nous, et à peine on a eu le temps de brancher le caméscope pour vendre les images à CNN, il est déjà trop tard, la déferlante hurlante et saturée nous tombe sur la gueule. Comme une marée à coefficient 112, la musique oscille entre un tempo de battement de coeur d'un cadavre (autrement dit très lent) et des plages d'une quiétude dangereuse, comme le calme avant la tempête comme le dit si bien ce cliché marin.
Ceci n'est pas un disque c'est une métamorphose constante d'ondes acoustiques. Je sais, dis comme ça, ça fait sous-titre pompeux de pièce musical contemporaine pour orgue et imprimante à aiguilles qui passe à 4h du mat' sur France Culture et en rediffusion à 8h sur Radio Classique, mais c'est vraiment la seule façon que je vois de vous décrire le plus précisément possible cet ovni. Ça n'est pas une chanson, puisqu'il n'y a pas de répétition ; la musique est constamment en mouvement, une perpétuelle élévation de distortion et de cris puis une sombre redescente vers un abyme effrayant. Je ne peux pas dire que j'ai totalement aimé, mais certainement il y a là une présence forte, une singularité qui dépasse la mode du post-HxC à la "PeliCult of Neurisis" comme il est si lucidement dit dans le papier faisant office de press-book. En fait à mieux y réfléchir, ce disque m'a fait penser à un versant atrocement torturé du Atom Heart Mother de Pink Floyd, notamment du long morceau "Alan's Psychedelic Breakfast". qui fait aussi en gros une trentaine de minutes.
Bref, voilà un disque idéal à écouter en voiture quand on veut rencontrer des platanes. Ou quand on veut déclencher l'apocalypse. Par contre éviter les goûters d'enfants ou les bar-mitzvah, un simple disque de Gorgoroth fera l'affaire pour mettre l'ambiance.
| $am 1 Février 2008 - 2230 lectures |
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