Firewind - The Premonition
Chronique
Firewind The Premonition
Formé il y a une décennie, Firewind n'est pas né de la dernière pluie. Ainsi, The Premonition est déjà le 5ème album du groupe grec. Il s'agit pourtant de mon premier contact avec lui, commençant à peine à explorer les territoires vierges de mon homosexualité refoulée depuis tant d'années par un mur de blasts qui semblait infranchissable.
Après l'excellent Satanic Curses de Mystic Prophecy l'année dernière, voici sans doute mon album power/speed/heavy coup de coeur pour 2008. Pas que j'en écoute des masses mais mieux vaut privilégier la qualité à la quantité! Le parallèle avec Mystic Prophecy n'est pas non plus innocent puisqu'ils ont un membre en commun, ou plutôt avait: le guitariste prodige Kostas Karamitroudis, plus connu sous le sobriquet de Gus G. et qui a également joué dans Dream Evil, Nightrage et même Arch Enemy sur scène en 2005.
Et Gus G. est en effet un putain de prodige. The Premonition, c'est 10 titres et 45 minutes de pur bonheur. Rien de bien neuf à se mettre sous la dent certes, mais on a rarement entendu un groupe aussi à l'aise dans cet exercice de style. Quel exercice? Le power/speed, c'est à dire ni plus ni mois que du thrash ultra mélodique avec une voix heavy. De la musique de tarlouzes pour beaucoup d'entre-vous et moi je vous répondrai que ces groupes sont plus métal que la plus extrême des formations de brutal death (et toc!). Bref, Firewind fait du power/speed et le fait même très bien. La recette habituelle nous est resservie mais personnellement, je n'en suis toujours pas gavé! Appuyés par une production fantastique made in Studio Fredman, les 10 titres de ce The Premonition sont autant de tubes. Tout y est: des riffs mi-agressifs mi-mélodiques pour headbanguer et s'en rappeller, des mélodies mémorables, des soli de shredder (parfois à la limite du néo-classique) à ne plus savoir qu'en faire et des refrains encore plus entraînants qu'Aimé Jacquet ("Into The Fire", "Mercery Man", "Remembered", "Circle Of Life" mais c'est "Head Up High", LE hit métal de l'année, qui reçoit la palme d'or!). Pas une seule ballade cependant, seulement deux semi-ballades ("My Loneliness" et "Life Foreclosed" qui clôt l'album), dommage. Notons également l'utilisation de claviers parfaitement intégrés aux compositions et toujours en retrait dans le mix, si bien que leur discretion nous ferait presque oublier leur présence, même si quelques rares soli font leur apparition ici ou là.
Chaque morceau est sublimé par deux choses, les deux points forts du groupe: les parties de guitare, notamment les soli, absolument divins. Merci Gus. G.! Ensuite, le chant génial d'Apollo Papathanasio, très puissant et entraînant. Et pas trop aigü non plus! Registres variés et confiance en soi en prime, le bonhomme doit être l'un des meilleurs vocalistes heavy que j'ai pu entendre!
Et pour prouver définitivement que Firewind a des couilles grosses comme ça et qu'il fait partie des grands, même si l'argument fera jaser d'autant plus les réfractaires au style, faisons remarquer la présence en plage 9 d'une reprise d'un titre cultissime. Flashdance, vous connaissez? Mais si, le film culte des années 80 avec Jennifer Beals (Bette Porter dans The L word, faîtes pas genre vous connaissez pas bande de pervers!). Hé bien Firewind reprend le titre "Maniac" de Michael Sembello et quelle reprise, survitaminée et fortement métallisée tout en restant fidèle à l'esprit originel, une perle!
Inutile d'en dire plus, la musique s'écoute plus qu'elle ne se lit. Sachez juste que pour tout amateur de power/speed, ce nouvel opus du Vent de Feu est quasi indispensable. Excellent de bout en bout ("The Silent Code" et "Life Foreclosed" peut-être un poil en dessous toutefois), The Premonition ne révolutionne sans doute rien mais a le mérite de nous faire passer un putain de bon moment de métal mélodique et entraînant. Une oeuvre à l'efficacité hors norme qui commençait déjà fort bien puisque les premières notes acoustiques d'"Into The Fire" ne sont pas sans rappeller un certain "Come As You Are" de Nirvana sur son Unplugged. Un signe, ou plutôt, une prémonition!
| Keyser 6 Mai 2008 - 2485 lectures |
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