Un an et demi après le très bon
Days Of Defiance qui succédait déjà à l'excellent
The Premonition, Firewind et son guitar hero Gus G. reviennent avec un nouvel album baptisé
Few Against Many et sorti en mai dernier chez Century Media. Si je m'étonne du délai assez court entre les deux dernières productions des Grecs, j'accueille tout de même avec grand plaisir et sans appréhension cette nouvelle livraison de Firewind, sûr de la qualité toujours constante d'un de mes groupes de power metal préférés. D'où le choc à l'écoute de ce
Few Against Many pour le moins décevant.
Les premières écoutes se font même catastrophiques. On était habitué à leurs pochettes moches mais jamais la musique n'avait fait défaut. Qu'est-il donc arrivé à Firewind pour composer un album aussi plat et peu inspiré? L'arrivée du batteur de Nightrage Jo Nunez en lieu et place de Mark Cross, brièvement remplacé entre-temps par Michael Ehré? Non, le Belge, sans faire d'éclats, assure. Je dirais plutôt que les deux éléments forts de Firewind, la guitare et le chant, se sont cassés la gueule. Peut-être trop accaparé et influencé par son poste chez Ozzy Osbourne, Gus G. a semble-t-il été un peu vite en besogne pour composer ce nouveau brûlot, perdant au passage le feu sacré qui l'animait depuis quelques années. La musique du quintette n'a pourtant pas foncièrement changé. On observe simplement un balancement vers un style plus simple, plus épuré, plus heavy moderne basique, délaissant le côté power metal mélodique flamboyant et ses envolées rythmiques ainsi que la cargaison de solos qui va avec. Il y a bien régulièrement des passages thrash ("The Undying Fire" et "Another Dimension" entre autres) qui donnent des coups de boost à l'œuvre mais dans l'ensemble je trouve l'album mou, chiant et surtout, peu inspiré. Et vas-y que je te saccade des riffs en power chords ultra bateau sur presque tous les couplets. J'avais pas trop d'idées mais avec la grosse prod', ça devrait passer. Bah non, pas chez moi en tout cas! Ça coince d'ailleurs dès les premiers morceaux "Wall Of Sound" et "Losing My Mind" typés singles et censés accrocher direct l'auditeur mais qui me laissent froid. Sans trouver tous les riffs bidons (une petite poignée reste de haut niveau, rappelant que Firewind n'est pas non plus n'importe qui), les parties de guitare ont perdu beaucoup de leur charme. Heureusement, Kostas Karamitroudis, même s'il est tombé dans la facilité, a gardé son talent pour les solos, toujours au top malgré là aussi une nette baisse de régime, par chance seulement au niveau de la quantité, le musicien se contentant du minimum syndical avec son claviériste Bob Katsionis, pas toujours flamboyant non plus (pas bien de se prendre pour Carpenter sur l'intro de "Wall Of Sound"!). L'autre déception, c'est le chanteur Apollo Papathanasio. Peu de refrains mémorables (celui de "Another Dimension" est carrément atroce, "Glorious" rattrapant un peu le coup juste après), des couplets chantés sans grande conviction et tout un tas d'effets parasites pour masquer le manque d'inspiration et d'envie, le bonhomme nous sort une prestation décevante d'autant plus surprenante que je tenais le frontman en haute estime.
Au bout du compte, on se retrouve avec dix morceaux dont seul trois valent le coup (à la rigueur, prenez l'édition digipack avec les deux bonus "Battleborn", morceau simple et efficace au refrain entêtant malgré un côté mollasson, et une version acoustique agréable de "No Heroes, No Sinners"): le title track "Few Against Many" aux riffs et refrain plus consistants, sublimé par un break en arpèges suivi d'un solo mélancolique de toute beauté (enfin du feeling!), la somptueuse ballade "Edge Of A Dream" sur laquelle les Finlandais d'Apocalyptica apposent avec grâce leurs violoncelles, accentuant la tristesse d'une composition enfin à la hauteur de la stature du groupe, et "Destiny" qui, à défaut d'être génial, se montre efficace avec un très bon riff punchy en intro avant d'envoyer un bon petit solo et une accélération qui fait du bien sur la fin. En étant gentil, la dernière piste "No Heroes, No Sinners" passe aussi le cut malgré la pauvreté des riffs.
De la part d'un combo qui m'avait habitué à m'époustoufler, cela fait peu. Après de nombreuses écoutes, la pilule passe un peu mieux mais le constat reste négatif. C'est bien simple,
Few Against Many est sans doute le plus mauvais album de Firewind. Fade, simpliste, trop moderne, pas assez mélodique et manquant cruellement d'inspiration autant dans les riffs que les lignes de chant, ce nouvel opus des Grecs semble avoir été bâclé. De très bons solos et quelques morceaux plus convaincants dont une ballade splendide viennent heureusement sauver ce septième full-length du naufrage complet. J'espère qu'il ne s'agit toutefois que d'une erreur de parcours et que Firewind se reprendra dès son prochain album que j'attendrai au tournant. Mais il va falloir remettre beaucoup de bois pour raviver le feu...
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