Déjà un nouveau Lonewolf?! C'est que je ne m'attendais pas à croiser la meute française avant un moment après le fort sympathique
Army Of The Damned qui vient tout juste de fêter son premier anniversaire. Mais le loup a faim semble-t-il et c'est même accompagné de la Mort qu'il débarque en ce début d'été, pour la seconde fois sur Napalm Records. Après avoir choisi le bleu comme couleur dominante sur le précédent opus, c'est cette fois le rouge qui est de sortie. Plutôt étrange puisqu'il s'agit de la couleur du deuxième Cavalier de l'Apocalypse (Guerre) et non du dernier (Mort) dont la monture est censée être d'un vert pâle.
Une erreur qu'on pardonnera vite aux Rhône-Alpins. Non pas parce que le rouge illustre un album plus incisif que
Army Of The Damned. Un des reproches que j'avais formulés à l'égard de Lonewolf sur ce précédent opus, soit un penchant un peu trop prononcé pour le mid-tempo heavy au détriment des cavalcades power, reste en effet de mise. Mais parce que ce
The Fourth And Final Horseman est tout simplement un nouveau succès pour les Français qui enchaînent les bons albums. Et ce malgré cette tendance à ralentir le tempo donc. C'est même encore plus flagrant sur ce sixième album puisque sur les dix titres que compte la tracklist, seul deux morceaux jouent l'attaque rapide: "Hellride" et "Throne Of Skulls". Dommage, surtout qu'il s'agit de deux des meilleures compositions de l'album. Pour moi, c'est encore plus jouissif quand ça speede!
Mais je ne vais pas faire mon difficile et me contenter de ce qui m'est proposé. C'est déjà bien plus que la plupart des groupes du genre. Et puis si la baisse de rythme signifie des morceaux poignants et épiques comme les excellents "The Poison Of Mankind", "Another Star Means Another Death", "Guardian Angel", "The Brotherhood Of Wolves" ou encore le final "Destiny", ce n'est pas si dérangeant! Le combo a un talent naturel pour composer des morceaux efficaces en diable, gavés de riffs puissants, de mélodies envoûtantes, de solos endiablés et de refrains à boire. Pour ceux qui n'auraient jamais vu le loup, Lonewolf est considéré à juste titre comme le Running Wild français. Concernant le chant, c'est par contre plutôt Grave Digger qui vient en tête, le timbre rocailleux du chef de meute Jens Börner se rapprochant de celui de Chris Boltendahl. Loin des vocalises haut perchées habituelles, voilà une des marques les plus frappantes du combo qui lui donne force et virilité. Les lignes de chant s'avèrent en plus bien trouvées (davantage que sur le précédent pas toujours parfait à ce niveau) et restent en tête, notamment les refrains, véritables appels à faire couler le houblon à flots dans la taverne la plus proche. Effet garanti quand les chœurs du guitariste Alex Hilbert et du bassiste Rikki Mannhard viennent soutenir leur frontman comme sur "Time For War", "Dragonriders" ou "Throne of Skulls". Le torse se bombe tout seul! Et malgré son timbre guttural, le chanteur guitariste arrive à faire passer des émotions plus complexes telles la tristesse ou la nostalgie. J'apprécie ainsi beaucoup les couplets de "The Poison Of Mankind" (bizarrement placé en seconde position dans le tracklisting toutefois alors qu'il s'agit plutôt d'un morceau de fin de parcours) et de "Another Star Means Another Death", ornés qui plus est de jolis arpèges.
Vous l'avez compris, on a donc affaire à du power metal à l'allemande dans la plus pure tradition du genre, avec tous les clichés qui vont avec. Et ça marche! Je trouve simplement dommage que le groupe mette l'accent sur les mid-tempos plutôt que sur les accélérations. L'album est aussi un poil trop long, une cinquantaine de minutes. On frôle même l'heure de jeu avec les deux morceaux bonus (que je n'ai pas pu écouter), "Unknown Soldier" et "Raise The Flag". Excessif, d'autant que, malgré une grande qualité de composition et un feeling indéniable, il faut avouer c'est un peu toujours la même chose. Non, c'est sûr, le quatuor ne surprend pas et n'a rien d'original. Mais cela m'étonnerait que c'est ce que vous cherchiez en lisant cette chronique. Puissante, mélodique et catchy, la musique de Lonewolf t'oblige à taper du pied, secouer la tête et lever ta pinte en braillant d'une voix grave. Elle te met dans la peau d'un guerrier fier, brave et conquérant. Si vous êtes friands du style, jetez-vous sur
The Fourth And Final Horseman, vous ne le regretterez pas. Lonewolf est une valeur sûre de la scène heavy française et ce n'est pas avec ce nouveau chapitre que les choses changeront.
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