On va clore le chapitre "albums heavy metal de 2017 toujours pas chroniqués parce que je suis grave à la bourre mais de toute façon sur Thrasho ils s'en foutent ils n'aiment que l'extrême" avec le dernier opus de Lonewolf. J'aurais pu faire l'impasse sur ce
Raised On Metal vu tous les trucs déjà en attente mais je me sens toujours un peu redevable quand je télécharge un promo auprès d'un label, même si ce ne sont que des foutus MP3. Et puis j'ai assez laissé de côté les Français depuis
The Fourth And Final Horseman. Ce n'était qu'en 2013 mais Lonewolf a un rythme de sorties assez frénétique qui est dur à suivre. Entre temps, le combo a ainsi livré deux albums,
Cult Of Steel (2014) et
The Heathen Dawn (2016), que je n'ai même pas écouté. Il était donc temps de retrouver la meute histoire de voir si elle avait toujours les crocs sur ce nouveau disque sorti fin septembre 2017 via Massacre Records.
En fait, c'est comme si je n'avais jamais arrêté de suivre le groupe. C'est ce qu'il y a de bien avec Lonewolf. On peut zapper plusieurs albums et y revenir quelques années après. On n'a rien manqué et on se sent tout de suite à l'aise. Enfin, rien manqué, j'exagère. Le line-up a tout de même été renouvelé de moitié avec l'arrivée d'un nouveau guitariste pour épauler le mâle alpha Jens Börner (Mickael Rigollet des sympathiques voisins Elvenstorm, dit Michael Hellström pour faire plus allemand) ainsi que d'un nouveau batteur en la personne de Christophe "Bubu" Brunner en remplacement d'Antoine Buissière qui finira chez... Elvenstorm. Question musique par contre, rien n'a changé. Alors c'est sûr, on repassera pour l'effet de surprise. Là n'est pas l'intérêt de Lonewolf qui se voue corps et âme à son heavy/power/speed 80s/90s sans en dévier d'un centimètre. On est dans l'hommage appuyé à Running Wild (guitares), Grave Digger (chant) et au metal teuton en général. Un son donc très traditionnel, très classique, à l'image du titre de l'œuvre et de sa pochette ultra clichés. Pas du tout original donc, très calibré, mais ça passe toujours bien. La différence entre les albums, outre l'inspiration qui peut varier légèrement, c'est le rythme. Des fois plus mid-tempo, des fois plus speed. Sur les deux opus chroniqués ici,
Army Of The Damned et
The Fourth And Final Horseman, les Grenoblois avaient tendance à favoriser le mid-tempo, ce que je leur reprochais un peu. Ici, si la formation fait preuve de diversité rythmique, avec toujours du mid-tempo appuyé headbangant ("Through Fire, Ice And Blood" et "Evil" pour les plus réussis, "Flight 19" et surtout "No God, No Master" et son riff principal simpliste balourd pour les moins intéressants) ou plus thrashisant ("Souls Of Black" bien punchy), elle penche tout de même du côté du up-tempo. Parfait! D'autant que les Français s'avèrent particulièrement inspirés niveaux riffs et mélodies. Ah ça y va les cavalcades power sur des tremolos mélodiques bien épiques qui donnent la pêche! Le hit "Unleash The Wolf", le meilleur morceau de l'album, donne le ton d'entrée. Ça joue vite, le feeling mélodique est bien présent et les lignes de chant se montrent ultra catchies. Voilà un premier titre d'une efficacité redoutable comme il se doit. Loin d'être un cache-misère, les Français continueront d'envoyer la sauce sur bon nombre d'autres titres comme "Raised On Metal", "Extinction Of The Stars" (argh ce refrain entêtant!), "Skinless Smile" ou encore "Dark World Order" (c'est moi d'ailleurs ou ça sifflote sur celui-là?). La durée de l'album et des morceaux raccourcit avec moins de quatre minutes en moyenne puisque les dix titres s'arrêtent sous la barre des quarante minutes (37'55). L'efficacité s'en trouve dédoublée et on ne retrouve pas ce côté légèrement lassant de certains opus traînant un peu en longueur même si on reste toujours dans le même ton mélodico-épique runningwildien qui n'est rien d'autre que l'essence de Lonewolf. Et puis bon des fois, l'atmosphère s'assombrit quand même pas mal. Là le groupe va droit au but et c'est un régal grâce à une production nickel chrome, des rythmiques entraînantes, des riffs incisifs, un chant rauque couillu prenant (bon peut-être pas toujours, certaines lignes s'avérant plus poussives comme sur "Flight 19"), des gros chœurs et samples épiques. Sans oublier bien sûr et surtout des leads entêtantes à la pelle et tout plein de solos qui shreddent. Un pur bonheur! La version digipak dépasse elle les trois quarts d'heure avec deux titres bonus, "Swansong" et "Demon's Call". Vu leur qualité néanmoins, la lassitude n'est pas non plus au programme. Ils ne sont toutefois pas vraiment indispensables et vont un peu à l'encontre de cette volonté de faire un disque court et direct.
Album après album, Lonewolf continue son petit bonhomme de chemin. Un chemin qui va tout droit et que les Rhône-Alpins suivent sans jamais s'en écarter. Celui du power/speed à l'allemande aux mélodies épiques entraînantes qui doit tout à Running Wild, sur un chant rocailleux viril à la Chris Boltendahl de Grave Digger. Et vous savez quoi? Ça me va très bien! Lonewolf fait du Lonewolf avec les les qualités et les défauts que cela implique. C'est à dire que ceux qui n'ont jamais aimé le groupe, à cause du fait que ce soit un peu toujours la même chose, du chant assez spécial, du manque de personnalité et d'originalité ou pour je ne sais quelle autre raison, continueront à le bouder, et que ceux qui l'apprécient, parce que ça rappelle la fin des années 1980, parce que ça s'inspire de groupes cultes, parce que les mélodies attrapent l'oreille, parce que ça ne joue pas avec des moufles ou parce que c'est juste putain d'efficace, ne changeront pas non plus d'avis. Lonewolf continue à faire ce qu'il sait faire avec un talent qui ne se dément pas au fil des années.
Raised On Metal fait même partie du haut du panier de leur neuf albums grâce à une inspiration presque au top (deux-trois riffs et lignes de chant plus aléatoires dirons-nous) et des rythmiques souvent bien enlevées, pour un rendu plus court et efficace que jamais. Si
Made In Hell et
The Dark Crusade resteront sans doute ce que Lonewolf a fait de mieux, ce très cool
Raised On Metal ne fait absolument pas tâche dans la longue discographie d'une formation qui en a encore sous le coude. Et ça, ça force le respect pour le plus allemand des groupes français.
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