Stormwarrior - Heathen Warrior

Depuis 1998, Stormwarrior a réussi à se faire un nom dans le milieu pourtant archi saturé du power metal. Son origine allemande et le fait que Kai Hansen (ex-Helloween, Gamma Ray) l'ait pris sous son aile dès son premier album éponyme en 2002 a dû bien aider. Le talent du quatuor aussi évidemment, le combo d'Hambourg ayant ensuite enchaîné les sorties de qualité dont un Heading Northe fort sympathique qui m'avait bien charmé. Désormais chez Massacre Records avec un nouveau batteur du nom de Hendrik Thiesbrummel (ex-Avelon), les Allemands veulent viser encore plus haut grâce à leur nouvel album, Heathen Warrior.

En voyant la pochette clichée et le nom du groupe, qui ne l'est pas moins, vous aurez vite compris ce qu'il faut attendre de Stormwarrior: du power metal pur et dur dans la grande tradition germanique. On pense bien sûr en premier aux pères fondateurs Helloween, dont la filiation avec Stormwarrior, lui aussi originaire d'Hambourg, date de ses débuts. Mais un Helloween qui aurait troqué la fantasy pour des thèmes issus de la mythologie nordique. Car non, Stormwarrior ne vient pas de Scandinavie (même si Hambourg n"est pas loin du Danemark) mais le leader Lars Ramcke emprunte à Odin et compagnie de quoi écrire ses paroles. Rien d'original me direz-vous et vous n'auriez pas tort mais qui cherche l'originalité quand il écoute du power ou du heavy? L'intérêt et le but des Teutons sont ailleurs et cela se traduit bien dans sa musique, classique à mort mais efficace en diable. Pas grand chose de nouveau donc, on retrouve le Stormwarrior que l'on connaît, déroulant son power metal ultra mélodique et entraînant aux riffs accrocheurs et gavé de solos et autres leads qui raviront les amateurs dont je fais partie. On frôle toutefois l'indigestion par moment malgré la qualité supérieure du duo Lars Ramcke/Alex Guth qui abuse un peu toujours des mêmes tons typiques du genre.

J'aurais pu terminer ma chronique ici si Stormwarrior n'avait pas procédé à quelques petits changements. Trois fois rien mais il faut bien en parler, surtout qu'il concerne un aspect qui n'a jamais été le fort des Allemands. Le bassiste Yenz Leonhardt, dont la quatre-corde se fait déjà bien entendre dans le mix, participe désormais davantage à certaines parties de chant. Sa voix plus grave que celle de Ramcke apporte une petite touche de diversité agréable ("Heirs To The Fighte", "Fyre & Ice", "The Returne", "Ravenhearte", "The Valkyries Call"). Les deux chants sont parfois même superposés, une combinaison souvent réussie ("Heirs To The Fighte", "Bloode To Bloode", "The Returne", "Wolven Nights"...). On notera aussi la présence toujours d'actualité de chœurs virils qui collent bien à la thématique viking comme ceux de "Heathen Warrior" à 3'55. C'est qu'on se croirait presque embarqué sur un drakkar! L'apport d'une deuxième voix est d'autant plus bienvenue que Ramcke n'a jamais été un grand chanteur. Pas qu'il chante faux mais sa voix nasillarde a tendance à m'irriter sur la durée et manque de puissance. Le bonhomme peine ainsi à transmettre des émotions, on est loin d'un Joacim Cans (Hammerfall) ou d'un Apollo Papathanasio (Firewind). Du coup, les lignes de chant ne se font pas aussi mémorables que certains cadors. Une carence en refrains vraiment accrocheurs un peu dommageable même si avec des chorus entêtants comme "The Returne", "The Valkyries Call", "And Nothern Steele Remaineth" (plus calmes ces deux derniers), et surtout l'énorme "Fyre & Ice" (ma piste préférée de ce Heathen Warrior), ce n'est pas non plus la disette totale. L'autre évolution, c'est le tempo des morceaux, qui naviguent entre 4 et 5 minutes. Stormwarrior a un peu levé le pied, on le ressent bien sur des titres tels que "The Ride Of Asgård" (le début très marshmallow avec les claviers), "Wolven Nights", "The Valkyries Call" ou le final "And Northern Steele Remaineth", se faisant ici plus strictement power que l'étiquette power/speed qu'on lui accolait. Seule la très Helloween-like "Ravenhearte" pourrait donner du fil à retordre aux prochains radars pédagogiques. Le titre le plus speed d'Heathen Warrior et une des meilleures compos qui fait regretter que le rythme n'ait pas été plus élevé.

Ces petites modifications ne sauraient toutefois nous leurrer: Stormwarrior fait du Stormwarrior. Et il sait toujours s'y prendre. Pas forcément le meilleur album des Allemands (on lui préfèrera Heading Northe), Heathen Warrior est en tout cas une bonne introduction à l'univers power viking du quatuor. Avec près de 50 minutes au compteur, l'opus se fait peut-être un peu longuet, surtout que l'inspiration est moindre par rapport au précédent opus et que le groupe finit par tourner un peu en rond, mais reste efficace et entraînant, avec pléthore de riffs mélodiques catchy et de solos virtuoses qui permettent d'accrocher instantanément. Bref, du power metal comme on l'aime et Stormwarrior prouve une nouvelle fois qu'il fait partie du haut du panier. Attention toutefois pour un prochain album, on commence à se lasser des gimmicks du groupe...

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