« I had a dream … or let's say I had a neaky frightmare »
Lapin Luther Kong
J'ai fait un rêve récemment. Un de ces rêves qui vous laissent au matin tout chose, tout moite, tout dur … De ces rêves dont on se dit, quand les bras de Morphée - alliés pour l'occasion avec ce sacré foutu réveille-matin - finissent de vous coller les baffes annonciatrices de la nouvelle journée qui commence:
« Eh merde, évidemment, ce n'était pas vrai… ». Pas vrai ce CDI de barman au « Ti Punch », les pieds dans l'eau sur une plage de la Réunion. Fantasme que ce bourre-pif décollé au gros connard du bureau 321 qui balance toujours ses blagues racistes de merde. Utopie que cette séance de suce-orteils avec Vanessa, la copine infirmière de votre frangine. Inimaginable ce skeud jouissif aux allures de best of des meilleurs plans metal extrême de ces vingt dernières années …
Mais attendez voir … Mais non, il est bien réel, là, sur mon étagère, ce « Bringing Back the Bloodshed »! Et Frightmare est bien inscrit dans les pages jaunes de sa ville natale de Portland, USA, dans la catégorie « Laisse des traces de gras sur la blouse ». Ca veut dire que je ne l'ai pas rêvé alors ce bouillonnant mélange de thrash US vintage gorgé de mélodies hargneuses et de fougueuses accélérations, de rot'n'roll
Carcassien, de full frontal death metal, de crust/punk pitbullien, de borborygmes gore/grind, de groove et de joie de vivre (
et de tuer aussi quand même, faut pas déconner)!? Un CD capable de mettre d'accord les 4/5 de la rédac' Thrashocorienne (
« La soirée gothico-black ? Désolé messieurs Dead & Gronche, c'est un pâté de maison plus loin, au 1/5. Non n'insistez pas, ni corpse paint ni female voice, et puis ce soir on est complet ! »), qui plus est sans compromission ni prise de tête, alors vrai de vrai ça existe ?
Eh oui. Et non seulement ça existe, mais c'est beau comme dans les rêves. C'est ainsi à un festival jouissif de tout ce qui fait que l'on aime le metal velu que nous convie Frightmare. Et Maniac Neil – stakhanoviste sévissant aussi au sein de Blood Freak, Lord Gore, Whore … - met le paquet pour nous convaincre: une pluie de riffs et de rythmiques entraînantes qui s'enchaînent à un rythme de folie, un grain de guitare qui s'adapte imperceptiblement mais sûrement en continu au rythme des changements de style, un ensemble de choristes crust/death/gore/black se donnant la réplique sous les ordre d'un Jugnot en tenue de super nanny SM, et histoire de cimenter le château de cartes à l'aide d'un liant consistant, un contexte lyrico-samplo-visuel tournant autour des plus grands classiques de la série B horrifique des early 80's (
Friday the 13th, Leartherface, …). Tout ça en un cocktail pétant le feu et suintant une bonne humeur communicative sans ambiguïté quant au fait que le groupe prend un gros panard à envoyer ainsi la purée.
On retrouve donc sur ce pot-pourri de nos années bleuargl tous les potes et les ex- avec qui on s'est éclaté tout du long de notre vie de métalleux, du plan
Anthraxien (
à 0:30 sur « Angela ») au passage tout en tension rappelant le « Hellraiser » de
Entombed (
aux environs de 2:33 sur « Barbecutioner » ), du death brutal et véloce au bon gros solo hard rock, du thrashcore punky et joyeux (
le début de l'ultra-tubesque « Barbecutioner ») aux vocaux et riffs croustillants de la bande à
J.Walker, d'une basse juteuse et thrashy (
ah le début de « The Island of Humongous » !) à des plans de grattes à se fumer les sous-vêtements de mamy à la pipe à eau (
ces twin-guitares lead scandinaves sur rythmique panzer à 2:26 sur « Bringing Back the Bloodshed », ce riff lame de fond à 0:38 sur « By Sword, By Pick, By Axe, Bye Bye », …), de touches suédoises old school à un crust enjoué à deux voix. Certains penseront « collage » ou « hommage en dose non homéopathique ». Je leur répondrai « passion » et « condensé de savoir faire parfaitement digéré ». C'est vrai que plus qu'une série de tubes intemporels, Frightmare nous livre ici une bombe de riffs et de joyeuse agression construite avec les restes des guerres passées. Mais le résultat est hyper explosif, et pratiquement pas un instant on ne ressent l'impression foireuse d'un copier-lessiver-randomize-coller artificiel. Et puis en même temps on s'en branle vu à quel point le résultat est bon, le groupe revendiquant de toutes façons cet héritage de plus de 20 ans de gros décibels. D'ailleurs afin de bien clarifier leur démarche et d'enfoncer définitivement le clou de la thématique horror-movie, le groupe nous abandonne en fin d'album sur le « Leatherface » que Laaz Rockit avait écrit pour la B.O. de « Massacre à la Tronçonneuse III », reprise qu'il clôture sur le mythique riff de « Motorbreath » de qui vous savez.
Bref vous avez compris: quand les beuveries post-concerts vireront au règlement de compte ou que les discussions de forum tourneront au vinaigre, un seul remède efficace pour rabibocher tout ce petit monde: un coup de « Bringing Back the Bloodshed » et c'est reparti mon Lemmy !
3 COMMENTAIRE(S)
12/03/2009 18:14
12/03/2009 17:53
10/03/2009 14:08