Trois ans et demi après le réussi
« In Continuum » qui marquait son grand retour il était temps pour le combo de repasser par le chemin du studio, histoire de prouver que cette reformation n’était pas un feu de paille mais qu’elle était bel et bien partie pour durer encore un moment. Si la bande n’a pas bougé d’un iota elle a vu cependant l’arrivée derrière la batterie de Florent Marzais (ex-IN ARKADIA) et le retour de Mörteus aux claviers... ce qui la place aujourd’hui sous la forme d’un sextet, comme cela avait été le cas il y a maintenant deux décennies. Du coup rien d’étonnant à ce que ce nouvel opus soit à cheval entre la vision ancienne et plus actuelle du groupe, vu que ça va reprendre là où les choses en étaient restées précédemment avec une musique sans surprises et calibrée mais toujours parfaitement efficace, à défaut d’être absolument indispensable. Cependant là où le précédent disque pêchait par une durée générale excessive (créant de fait des longueurs inutiles) ici les mecs ont sacrément raccourci leur propos, puisqu’ils signent leur disque le plus court depuis « Wepts From The Sky » depuis 1999… soit une éternité, et cela va se révéler être une excellente idée vu qu’ici aucun morceau ne va aller au-delà des cinq minutes. Et quand on sait comment parfois sa musique peut sembler répétitive il est évident que DESTINITY a fait ici le bon choix, vu qu’on condensant les débats il signe une œuvre sans fautes de goût et qui se place parmi ses meilleurs crus.
La preuve d’entrée avec « Light Up Your Sky » aux forts accents Melodeath parfaitement exécutés, où se mêle toute la panoplie typique de ce registre popularisé notamment par IN FLAMES… en effet on y retrouve quelques parties bien brutales envoyées de façon rapide en alternance avec des passages syncopés et lourds, où la mélodie et la brutalité se trouvent en parfait équilibre. En y ajoutant quelques éléments aériens au milieu des ténèbres l’entité livre un démarrage certes très balisé mais parfaitement en place qui donne le ton de ce qui va suivre, et en premier lieu du tout aussi impeccable « Dying Light » où la patte typique des Lyonnais se ressent instantanément entre brutalité débridée et grosse lourdeur ponctuée de quelques moments en mid-tempo impeccables, (tout ça calé entre des gros riffs et un synthé proéminent qui renforce le côté futuriste et hermétique entre le jour et la nuit). Là encore c’est propre et calibré avec une production aseptisée d’où rien ne dépasse mais qui colle exactement à la thématique de la bande, telle qu’elle nous la propose depuis le bien-nommé
« Synthetic Existence » qui fût le long-format du passage à l’âge adulte. Continuant sur cette bonne lancée avec l’impeccable et varié « Crimson Portrait » (où la variété est encore de la partie) les gars vont en revanche se louper sur le balourd « Children Of The Sun », qui va voir en invité la chanteuse Steva Deathless que l’on peut entendre également dans DEATHLESS LEGACY. Tombant dans tous les poncifs du Metal symphonique aseptisé cette plage malgré sa volonté de bien faire et de proposer quelque chose de relativement différent du reste va tomber totalement à plat, jouant la carte des clichés propres à la scène Goth’ sans qu’il y ait le feeling et l’accroche nécessaire pour avoir envie d’aller plus loin.
Heureusement cela sera le seul loupé de ce nouveau chapitre qui va repartir immédiatement sur de très bonnes bases via l’équilibré « Final Fiction » qui montre cependant un retour à de la brutalité plus affirmée ainsi qu’à une certaine sobriété, idéal donc pour servir de parfait défouloir électrique bien rentre-dedans au milieu de quelques accents électroniques. Et histoire de continuer sur cette bonne dynamique on peut citer « Silver Shades » plein d’espérance où le sentiment de voir le jour se lever et de réchauffer ainsi la froide planète est prépondérant, ajoutant en prime quelques accents épiques portés du mid-tempo remuant à souhait, pour un dosage rythmique idéal mettant donc encore et toujours les deux facettes antagonistes en parfaite harmonie. Si « Hollow Intent » va retourner faire une escapade en Suède tout cela va encore passer aisément comme une lettre à la poste, sans sortir des sentiers battus et en proposant quelque chose d’équilibré et sympathique… à défaut d’être franchement marquant tant on a eu la sensation d’écouter ça énormément de fois par le passé. S’il faudra plus de temps à l’auditoire pour rentrer dans l’esprit de l’hermétique « Everdark » le résultat lui ne sera pas décevant, vu que la douceur va être au rendez-vous sans tomber dans le mielleux rédhibitoire… avec une froideur plus relative et des accents spatiaux proéminents, afin de proposer une pause apaisante bienvenue parfaitement en raccord avec le reste où la rythmique ne s’emballe que rarement.
Néanmoins avec la doublette « The Wolf Within » / « In Thorns » les mecs vont remettre de l’énergie dans la machine, en proposant deux compositions directes et équilibrées à la fois puissantes et massives avec leur dose de solos et de variations multiples... idéales donc pour clôturer les hostilités de très bonne façon en se faisant encore mal aux cervicales. On aura donc compris que sans être incontournable ni d’un niveau stratosphérique on est quand même en présence d’un enregistrement très agréable qui montre que l’âge n’a pas d’emprise sur Mick et ses comparses, qui continuent leur petit bonhomme de chemin dans une vision qui leur convient très bien sans chercher à réellement se réinventer (mais est-ce vraiment un objectif en soi ?!). Si nombre de retrouvailles sont souvent sans grand intérêt les vétérans prouvent ici le contraire en misant à fond sur la carte de la nostalgie sans pour autant délaisser l’époque actuelle, signe donc d’un vrai plan de carrière à la fois tranquille et ambitieux… dans un registre où il n’y a pas de véritable concurrence localement, permettant ainsi à ses créateurs d’évoluer à leur aise en faisant ce qui leur plait, ce qui n’est pas donné à tout le monde et n’est que positif finalement.
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