Destinity - Synthetic Existence

J'avais fortement accroché au précédent effort des Lyonnais de Destinity, un très bon album oscillant entre le Black Sympho et le Death avec une réussite certaine. Suite à de nombreux changements dans son line-up (dont l'arrivée de Nico à la gratte, jouant dans Anksunamon et anciennement dans Equilibrium, le groupe qui aurait pu révolutionner le death mélo lyonnais lol) et de récents communiqués du groupe, on pouvait s'attendre à une prise de distance des débuts Black sympho pour atteindre quelque chose de plus « couillu ». Et effectivement ce « Synthetic Existence » confirme la nouvelle orientation de Destinity, car si les nappes de claviers sont toujours présentes, elles se font beaucoup plus rares, au profit de riffs death et thrash et d'une batterie nettement plus véhémente. Le chant a également évolué, ainsi c'est désormais essentiellement du chant Death que propose Mick, quand il ne vire pas carrément aux beuglements grinds à la Despised Icon ; et certains refrains prennent des accents Fear Factoriens avec l'inclusion d'un chant clair trafiqué (« Fanatic God Machine », « Ex Nihilo »), mais rassurons vous on reste clairement dans le métal extrême.

Destinity confirme donc son rapprochement du Death Metal (à tendance brutale) au détriment du Black, même si les influences sont encore présentes. Ce mix fonctionne au final particulièrement bien, car Destinity arrive à se présenter comme un groupe de Death / Thrash Métal sans que l'on s'étonne des nappes de claviers et des quelques subsistances de l'époque purement Black du groupe. « Synthetic Existence » est de plus constitué de titres forts et à l'efficacité indéniable, d'un très brutal « In Nuclear Light » à la richesse des 7 minutes de « Deshumanized Nature » (le solo de guitare vers 5 minutes y est magnifique). Simplement, j'émettrais deux bémols concernant cet album : tout d'abord l'insistance des parties Death a fait beaucoup perdre en termes ambiances au groupe, là ou « In Excelsis Dementia » présentait des parties superbes qui tenaient la dragée haute à bien des groupes ; certains riffs sont ainsi assez communs dans le genre, et si l'efficacité est indéniable, Destinity se fond davantage dans la masse et c'est un peu dommage… j'ai également un peu de mal avec la production de Jacob Hansen, pourtant réputée par sa qualité : si le « gros son » est bien évidemment présent, je trouve le son de batterie atrocement plat et « synthétique » justement ; sans doute une décision volontaire du groupe, mais étant donné qu'elle est mixée très en avant il est difficile d'en faire abstraction…

Ce nouvel album confirme tout le bien que je pouvais penser de Destinity, un groupe majeur de la scène Lyonnaise avec Benighted (eux sont en fait Stéphanois, mais bon tout le monde a ses petits défauts…). Je ne comparerais pas « Synthetic Existence » à « In Excelsis Dementia », pour la simple et bonne raison qu'ils sont foncièrement différents, et j'espère simplement que leur prochain opus saura sauvegarder l'identité du groupe, sans dévier trop vers un Death / Thrash brutal un peu trop banal…

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