Destinity devient petit à petit un groupe avec lequel il faut compter sur la scène métal française. Chaque sortie d'album n'est jamais passé inaperçu, certains les critiquant sans que l'on sache vraiment pourquoi, d'autres les encensant inversement dans un dithyrambisme exagéré ; une chose est certaine Destinity ne laisse pas indifférent ceux qui connaissent. Désormais bien loin de leurs débuts black sympho qui flirtaient avec Cradle Of Filth et Dimmu Borgir d'après les anciens, le combo Lyonnais avait clairement affirmé son désir d'évolution en rejoignant avec
« Synthetic Existence » les terres du Death / Thrash, bien loin des contrées Blackisantes du début.
« The Inside », quelques trois années plus tard, est logiquement dans la droite lignée de son prédécesseur : un peu Thrash, un peu Death, un peu Black (juste un peu), et surtout résolument et parfaitement MODERNE. Je met le terme en majuscules car c'est vraiment la composante qui ressort ici : que ce soit dans la production, les arrangements électros ou les influences revendiqués, Destinity s'inscrit dans le métal le plus récent qui soit, celui qui se revendique de tout et de rien, pour le plus grand malheur des chroniqueurs bien en mal de qualifier clairement leur style. Les Lyonnais mangent à tous les râteliers, et ce n'est rien de leur dire : alors que je voulais leur coller une étiquette « Death / Thrash » à la Dew-Scented (autrement dit Slayer, dont le groupe est au moins aussi fan que toi cher lecteur) pour catégoriser un peu le bin's, voilà que des nappes de claviers malvenus viennent réduire en cendre mon argumentation. Je pense alors à Darkane, pour ces nombreux refrains « cyber métal » en chant clair et ce feeling suédois qui se dégage de certains de leurs riffs, mais les effets électros m'empêche alors d'assumer pleinement ma comparaison. La seule qui me soit vraiment resté au final est celle d'Hypocrisy, dans l'utilisation de mélodies en boucle soulignés de claviers et la puissante réverb appliqué au chant ; ne cherchez pas de similitudes parfaites, le fait est simplement qu'à l'écoute de « The Inside » je suis bien en mal de vous trouver un simili parfait, mais le trio Dew-Scented / Darkane / Hypocrisy me parait bien glorieux et approprié en définitive.
Le lecteur de bon goût, qui suit Thrasho et mes chroniques depuis un moment, saura que j'apprécie au plus haut point Hypocrisy, et un peu moins les deux premiers groupes. Cette comparaison est donc flatteuse à mon sens, car Destinity partage avec le groupe Suédois cette capacité de mêler genres et gimmicks dans un même titre sans paraître trop « partchwork ». Dans un même titre, tel notre exemple du moment « Enemy Process », on trouvera ainsi un démarrage thrash à la Dew-Scented, qui laisse la place au bout de deux petites minutes à une mélodie à la Hypocrisy période Catch 22 (faites pas la grimace et écoutez plutôt !!), le tout soupoudré allègrement de nappes de claviers, de petits samples incongrus et d'un refrain en chant clair cohérent et pas niais pour un sou. Oui je vous rassure au passage sur les refrains, ils sont trop « métal » dans l'esprit pour choquer le métalleux de base, aucune mélodie vocale larmoyante comme peut le faire In Flames ou Soilwork aujourd'hui n'est à l'ordre du jour, et c'est tant mieux.
Après cette averse de commentaires élogieux, il faut bien que je relativise ma prose concernant ce « The Inside » : en effet, l'album est très agréable à écouter réellement, et les moments d'intérêts sont nombreux ; cependant il manque un petit quelque chose qui me fasse me dire que Destinity sonne différemment des autres. Malgré le mélange des influences et la variété des genres au sein de chaque titre, je pourrais difficilement reconnaître à l'écoute d'un titre quelconque la patte Destinity, comme si le groupe manquait encore de personnalité propre malgré les années, au contraire d'un Hypocrisy ou Darkane dont l'on reconnaît de suite la prod, le chant ou le type de composition. Mais ne boudons pas notre plaisir, cela n'empêche aucunement « The Inside » d'être un excellent album, que je prends toujours du plaisir à écouter malgré les nombreuses écoutes. Et l'artwork est en nette progrès par rapport au précédent album... A confirmer sur scène désormais, pour voir si les compos alambiquées se retranscrivent bien sans la magie des studios!
5 COMMENTAIRE(S)
12/05/2008 14:12
03/03/2008 21:33
21/02/2008 12:59
30/01/2008 10:27
26/01/2008 22:01