Si je tenais à écrire une chro 100% en phase avec le style Akirïse, je pourrais commencer par:
« Spécial' dédicac' au bro-zeur chroniqueur qu'on appelle $am,
Qui a posé son flot, sa plume, ses blagues, sa fougue et sa flamme,
Au service de la chronique pour cyber-lecteurs à webcame,
Pour capter la démo du groupe dans l'un de ses fameux slams
Dont seul lui a le secret, pas b'soin d'vous en fair' la réclame ... »
Bon j'abuse un peu en même temps: Akirïse c'est pas non plus les mafieux de la téci qui balancent en transe dans le « Aime Aïe Si ». Le groupe propose plutôt un mélange à base de fusion néo/hardcore/punkouille qui va piocher pour le meilleur dans le
Lofofora de «
Peuh ! » (
pour la hargne et le gros son) et le
Psykup le plus vindicatif (
pour un duo de vocalistes qui n'a pas peur de partir parfois dans les aigus, pour les structures variées-voire-inattendues, le côté on-sait-déconner-mais-c'est-sérieux-quand-même et un petit côté moderne), et pour le pire dans le premier No One is Innocent ou dans des hip-hoperies un peu trop râpeuses.
Je ne suis pas vraiment un gros client de ce genre de groupes, à quelques exceptions prêt dont - justement - Lofo époque «
Peuh !». Et je dois bien dire qu'Akirïse s'inscrit brillamment dans cette continuité, tout en faisant fructifier le business à grands coups d'inventivité, de conviction, de pêche et d'humour. L'attention de l'auditeur, loin de se reposer mollement sur un matelas sonore douillet, est vite captée par la zique de ces bourguignons fondus (
ouarf !), la dynamique des titres, la hargne et la justesse de certains rythmes et riffs oeuvrant beaucoup dans ce sens. La dualité vocale des deux chanteurs, Jedï et Tibo, dont les voix s'entremêlent et se répondent, est également pour beaucoup dans cette réussite: si la voix claire souffre à mon goût du syndrome de la casquette à l'envers vissée un peu trop à fond sur le crâne - ce qui pousse à parler un peu trop comme aç', si tu captes ce que je veux redi -, l'autre est plus thrash, et va parfois même jusqu'à prendre des accents growlesques.
Bon, décortiquons un peu plus le contenu de la galette. Petit reproche pour commencer: l'album souffre d'un certain déséquilibre. Les morceaux les plus metal et – à mon sens – les meilleurs (
le triplet de tête, « Zaporama ») sont en début d'album, alors que la 2e moitié est moins accrocheuse (
pour qui ne raffole pas du neo et du rap à l'état pur): « Petits Bateaux » est sympa mais guère entraînant, « L'Eveil » est plus lourd et gluant, et en général la fusion / hardcore se fait plus basique en cette fin d'album. De plus le slam / rap de « Immonde Mapmonde » et la déclamation enfantine de « L'Enfant » font un peu l'effet d'une douche froide. Dommage, on préfèrerait rester sur une bonne impression. Mais à part ça, on ne peut qu'apprécier tous les petits extras dont le groupe agrémente une musique qui déboîte déjà bien à la base. On appréciera au fur et à mesure de l'écoute l'ultra efficace mosh part à 2:49 sur « ... Et L'agneau », les textes bien fendards (
au hasard l'évocation des émissions TV foireuses sur « Zaporama »), la superbe gratte aussi spéciale que spatiale démarrant à 2:07 sur « Interférence » qui va épauler un didgeridoo pendant un bon moment, les refrains taillés sur mesure pour être éructés live par une assemblée transie, les plans funky de « Little Sweety », …
Alors, est-ce que la contrepétrie du titre de ce premier album s'applique donc à décrire ce qu'on ressent à son écoute ? Si vous êtes complètement hermétique à Lofo, aux égarement slamo-rapesques et aux textes engagés (
… rengagez-vous qu'ils disaient): clairement! Si par contre vous ne dites pas non à de grosses grattes punko-thrasho-urbaines qui soutiennent une musique qui à la haine, à des textes poil à gratter, et à un groupe qui cherche à ne pas se cantonner à du core/fusion bas du front mais qui reprend haut et fort le flambau des Lofo, alors go!
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