October Falls - The Womb Of Primordial Nature
Chronique
October Falls The Womb Of Primordial Nature
October Falls est exactement le genre de groupe auquel je n'avais jamais prêté grande attention tant à cause du style pratiqué que du peu de promotion dont il faisait l'objet. Ce groupe finlandais récemment formé en 2001 n'avait jusqu'à présent sorti que trois EP, un album, et un split cette année avec Varghkoghargasmal (groupe qui me renvoie l'image assez caustique d'un mélange improbable entre Varg Vikernes et Gargamel). Bref, jusqu'à son premier album Marras sorti en 2005, le groupe pratiquait du folk sans une touche de metal, se servant exclusivement de guitares acoustiques, pianos et autres flûtes.Mais l'année dernière fût un tournant dans la carrière du groupe, les deux EP The Streams Of The End et Sarastus montrant un visage nouveau, celui du metal !
The Womb Of Primordial Nature n'est que la confirmation de l'évolution du groupe vers des cieux toujours plus sombres, sans pourtant autant perdre le côté folk des débuts. Avec ce second album, October Falls trouve enfin le juste équilibre entre le black traditionnel et le folk. Et je vois déjà poindre le doute en vous : « Horreur ! Du black folk ! Des flûtiaux joyeux et des enfants heureux ! » Et bien non, pas de black folk niais au programme sur ce The Womb Of The Primordial Nature, mais du black sombre comme il faut, où quelques riffs mélodiques et assez épiques, proches d'un Graveland des meilleurs jours, mais très lancinants à la manière d'un Endstille, sont répétés à foison pendant les dix minutes que dure chaque morceau. Les passages folk quant à eux consistent en quelques notes à la guitare acoustique tout aussi sombres, généralement sur fond de feu crépitant. Et pour lier ces deux éléments, des passages metal plus lents reprennent la mélodie principale savamment harmonisée par les deux guitares. Une belle démonstration de maîtrise des passages mid-tempos dans le black metal. Soyez donc rassurez, il n'y a pas de monstre gentil à l'horizon.
Vous l'aurez deviné, il n'y a pas grand-chose à redire à ce The Womb Of Primordial Nature, tant j'adhère totalement à l'évolution d'October Falls. J'ai l'impression de replonger dans le black metal des années 90 à chaque écoute de cet album, et ça c'est un signe qui ne trompe pas : l'ambiance y est extrêmement réussie. Même la production est exemplaire : brouillard de guitares, batterie naturelle et claquante sans pour autant être trop en avant, basse audible à chaque moment (aussi en partie grâce à une intelligente composition ne la faisant pas suivre les guitares comme un mouton), et chant (lui aussi classique mais ultra efficace) mixé à la perfection. On pourrait toutefois regretter que les morceaux soient si longs (dix minutes chacun), car même si la répétition des riffs permet l'effet lancinant recherché, il installe aussi l'album dans une certaine monotonie. Mais cela reste un défaut mineur, le genre imposant généralement une telle longueur…
Le principal et d'ailleurs seul défaut de ce nouvel opus de October Falls ne tient pas en fait dans la longueur de ses morceaux mais dans celle de l'album tout court ! Certes les morceaux font dix minutes chacun, mais il n'y en a que quatre (d'ailleurs sobrement nommés « I », « II », « III » et « IV »), pour une durée totale de quarante minutes. Voilà la seule chose qui évitera le 8,5/10 à The Womb Of Primordial Nature.
Bref, pour ceux qui aimeraient faire un petit voyage dans le temps et que la guitare acoustique n'horripilent pas, je ne vois pas comment ne pas conseiller ce nouvel album d'October Falls, qui réussit enfin son pari de s'imposer comme un grand groupe de black metal, avant d'être un grand groupe de folk.
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