OCTOBER FALLS est un groupe qui m’a fait rêver. Raaah, les souvenirs à l’évocation de
The Womb of Primordial Nature !!! Les Finlandais avaient réellement trouvé un bel équilibre entre l’agressivité et la délicatesse. Les parties atmosphériques se mêlaient au black metal dans une symbiose idéale, emplie d’ambiances mélancoliques, nostalgiques et épiques qui faisaient mouche. On bombait le torse de « I » à « IV », et l’on se prenait pour un conquérant sur la route de la victoire, les cheveux balayés par un vent qui était le seul à encore oser venir nous affronter. Tout du long de l’album une fierté palpable se révélait à travers l’apport d’éléments envolés, comme les guitares acoustiques, et à aucun moment l’album ne sombrait dans le pleurnicheur. Je le redis, le dosage était parfait !
Et si un bon dosage est quelque chose de difficile à obtenir, il est aussi difficile à conserver, plus encore pour les groupes qui ont trouvé la reconnaissance. Peut-être se sentent-ils obligés d’abuser de leur « griffe », aussi l’accentuent-ils, pensant satisfaire les fans ou tout simplement pour « aller encore plus loin ». C’est ainsi que des abus ont été constatés chez
ARKONA,
FEN ou
DRUDKH, même si certains ont apprécié leurs évolutions. C’est vrai que les « limites de l’évolution » varient selon la subjectivité de l’auditeur, mais en ce qui me concerne j’ai trouvé que tous ces groupes avaient perdu de leur superbe à un moment ou l’autre. Et si je parle d’évolution, c’est évidemment parce qu’
OCTOBER FALLS tente des choses sur ce nouvel essai. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Eh bien voyons ça tranquillement, en commençant par les petits points. On remarquera avant tout que ce
The Plague of a Coming Age contient 9 morceaux, plus du double de ce qu’on reçoit habituellement. Mais attention, leur durée moyenne s’est fortement effilochée, passant des traditionnelles 9 minutes à seulement 6. Soyons tout de même prudents avec les chiffres car ils sont assez trompeurs ici. Ces résultats découlent en fait d’un choix de découpage qui aurait très bien pu être différent. Il n’y a pas toujours d’espaces entre les morceaux, qui s’enchainent naturellement et certains d’entre eux auraient pu être fusionnés. Le premier est un instrumental de 3 minutes qui aurait pu être collé au deuxième pour n’en former plus qu’un par exemple. D’ailleurs, si on écoute l’album sans avoir le nez sur la chaîne on ne se rend pas vraiment compte du changement de piste. On se retrouve donc avec suprise déjà arrivé au 5ème morceau alors qu’on a l’impression que seulement deux viennent de passer et lorsque les 50 minutes totales sont finies on se demande si l’on pas sauté quelque chose. Du coup, les morceaux sont peut-être courts, il s’agit tout de même de l’album le plus long de notre trio. En vérifiant le line-up, on se rend compte d’ailleurs qu’il y a eu un léger remaniement puisque le bassiste des sorties précédentes a été remplacé par Sami Hinkka, que certains connaissent sans doute pour son travail au sein d’
ENSIFERUM depuis bientôt 10 ans.
Comment ça « Vite, la musique ! » ? Vous avez si hâte que ça de savoir si
OCTOBER FALLS a effectué des changements regrettables ? Eh bien, je vais vous rassurer à 70% ! Vous allez reconnaître votre groupe fétiche dès les premières notes et en profiter sur la plupart des titres. La description faite plus haut reste ainsi valable sur « At the Edge of an Empty Horizon », « Bloodlines » ou encore « The Weight of the Fallen » et la qualité y est plus que satisfaisante. Bon, c’est vrai qu’on est désormais tellement rodé au style que c’est dur de nous émouvoir avec la même formule, mais le principal est bel et bien là... Par contre, il faut avouer qu’il y a moins de puissance d’ambiances épiques de manière générale. Les parties rapides sont moins présentes et à la place, on découvre plus de passages introspectifs et d’airs qui flirtent avec le cascadian black metal. Ce n’est pas devenu totalement gai non plus mais notre conquérant n’est plus aussi fier qu’avant. Il a le goût de la défaite dans la bouche et cherche à reprendre son souffle.
OCTOBER FALLS a choisi de se montrer plus varié, mais principalement dans une veine fragile, cassant alors l’équilibre si plaisant de
The Womb of Primordial Nature.
On notera aussi l’envie de changer de vocaux. Lehto ne s’amuse pas à varier son timbre mais il y a un invité de marque qui s’empare du micro sur deux titres et y impose son style. Il s’agit de Tomi Joutsen, le chanteur d’
AMORPHIS depuis
Eclipse (2006). C’est vrai que c’est une surprise intéressante mais il aurait dû être utilisé à meilleur escient. Là, il se charge du chant à 100% sur « The Plague of a Coming Age » et « Boiling Heart of the North », et il les rend bien trop gnangnans. Il aurait été préférable de le laisser plus en retrait ou de lui faire partager les couplets avec le chanteur principal. On n’a plus l’impression d’écouter
OCTOBER FALLS mais un autre groupe, auquel il ne sufirait que d’une légère pichenette pour qsombrer dans du
ALCEST, et ce n’est pas vraiment un compliment. Mais bon, c’est à la mode de faire appel soit à des vocaux clairs soit à des guests « talentueux » dans le black (
SATYRICON,
SHINING,
PESTE NOIRE...), donc on sera indulgent, surtout qu’au fil des écoutes, on s’y fait quand même...
Cet album est loin d’être mauvais mais il a perdu ses dosages parfaits. Certains passages s’en approchent cependant et pourront convaincre les moins exigeants. D’autres tomberont peut-être sous le charme de la nouvelle orientation. Je suis à demi satisfait, mais ressortirai sans doute l’album à l’occasion...
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