Infernal Execrator - Antichrist Execration

Infernal Execrator. Oui, Infernal Execrator, qui pour sa première sortie sur Pulverised Records nous offre ce Antichrist Execration. Avec un tel nom, y a-t-il réellement besoin de rédiger une chronique ? Si de plus on ajoute un magnifique artwork d'un Chris Moyen fidèle à son art, le doute n'est plus possible, on sait que l'on a à faire à un groupe du genre pas fin…

Les plus observateurs auront noté que le pays d'origine du groupe est un indice supplémentaire : Singapour. Là, j'en vois d'ici un bon nombre qui ont la bave aux lèvres, qui émettent des borborygmes bizarres, et qui sont partis chercher leurs ensembles cuir/clous/cartouchières du dimanche (et du lundi, du mardi, etc. … et ce depuis des années : tant que l'ensemble ne sent pas la sueur, la bière et le sang mêlés, en bref le bouc, il n'est pas digne de ce nom).
Ah oui, au fait, pour ceux qui sont restés et qui regardent d'un air inquiet ceux qui sont partis chercher leur attirail à pointes, retournez donc à une gentille chronique de melodeath ou de trucs groovy qui font se dandiner, c'est dangereux ici, il ne faut pas rester là…

Chaos, Singapour, excès en tous genres… Les plus cultivés, ou en l'occurrence les plus dégénérés, n'auront déjà qu'un nom en tête : Impiety.
Et ils auront parfaitement raison, Infernal Execrator en est en effet très proche, on retrouve ce mélange de Black, de Thrash et de Death rudimentaire et radical : pour faire simple, on va parler de War Metal. Alors ok, je vois déjà des cloutés qui s'indignent, qui viennent crier au blasphème ; et alors, aux dernières nouvelles c'est bien moi (oui je sais, d'après les conventions journalistiques d'usage, je devrais user d'un très générique « nous »… Mais vous ne croyez quand même pas que je vais m'amuser à ça dans une chronique de War ? –oui, j'insiste) qui rédige cette chronique, non ? Il va falloir que vous vous contentiez de mon avis dans ce cas…
Cependant, il faut bien préciser que nous sommes ici loin des très chaotiques groupes de la Ross Bay, le War de Infernal Execrator vise plus une efficacité certaine qu'un aspect bordélique et défouloir, les pilonnages à la Impiety ou parfois Abominator étant souvent relayés par des assauts purement Thrash avant d'être relayés par de très fréquents élans Black particulièrement efficaces et réussis. D'ailleurs, en dehors de l'influence indéniable de leurs compatriotes, dont ils reprennent le Sodomythical Frostgoats en dernière piste, on peut de temps à autres ressentir celle du Immortal pré-At the Heart of Winter, en particulier dans certaines inflexions vocales.

Le niveau technique des musiciens est très décent, les compositions sont jouées de façon épurée, avec juste un ou deux soli, et sont bien servies par une production parfaitement adaptée, très crue, qui retranscrit chaque instrument sans artifice mais qui pourra paraître un peu légère à volume raisonnable. De toute façon, qui écoute du War à volume raisonnable ? Personne, n'est-ce pas ? Bon, le problème est réglé…

Pour ce premier maxi, faisant suite à une unique demo en 2006, la seule chose que l'on pourra reprocher à Infernal Execrator est un léger manque de folie et de sauvagerie pour être tout à fait en phase avec ce qu'inspire leur nom. Mais le groupe est encore très jeune, alors allez les gars, vous videz encore quelques packs de bière en répétition et vous vous les éclatez sur la tronche, dès que les cartouchières sentiront assez fort ce sera bon, et le prochain sera sûrement monstrueux.

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