Impiety - Formidonis Nex Cultus
Chronique
Impiety Formidonis Nex Cultus
Parfois, il est bon avant de commencer une chronique définir un terme qui peut paraître obscur, tant il peut signifier tout et n'importe quoi. Vous n'aurez pas manqué j'espère, avant de lire cette chronique, de regarder le style pratiqué, ainsi que malheureusement la note (alors que normalement vous devriez lire ma chronique d'abord pour la comprendre, bande de sales feignasses).
Or, ô surprise, je sais que pour certains, ce terme « war metal » est totalement inconnu, ou alors pas très clair, parce que « war » c'est à peu près aussi explicite et pertinent que le programme du parti socialiste. Pour simplifier la chose, le war metal c'est un mélange de tous les styles extrêmes du metal dans leur forme la plus primitive, qui n'est ici pas synonyme de simpliste. Plus pragmatiquement, le war, c'est la sauvagerie du black, la brutalité du death, le feeling du thrash et des paroles qui vont de l'apologie de la guerre au simple anti-déisme.
Vous l'imaginez aisément, cette fine bande d'intellectuels qui compose Impiety ne fera pas dans la dentelle, la demi-mesure ou toute autre forme de compromis. Il faut dire qu'en dix sept ans d'existence et en passant du black primaire de Asateerul Awaleen (1996) au war metal de ce Formidonis Nex Cultus, le groupe ne nous avait jamais habitué à autre chose.
Vous devinerez tout aussi aisément (enfin bon, avec vous on sait jamais hein) que cet album blaste pendant 35 bien trop courtes minutes sans discontinuer ou presque. Si je vous dis Abominator, Angelcorpse ou Infernal War (que l'on sent très influencé par Impiety pour ce dernier) vous ne devriez pas avoir trop de mal à cerner le rendu d'un tel album.
Non, vraiment ? Purée, faut vraiment tout vous expliquer à vous. Bon alors, pour les plus ignares d'entre vous, sachez que la musique d'Impiety est assez simple à définir : un savant mélange de guitares saturées qui filent à la vitesse d'un hérisson bleu en basket rouge sous stéroïdes – car oui, il est aujourd'hui de notoriété publique que Sonic se droguait, la preuve, il était bleu – et d'une batterie qui est bien obligée de les suivre, ces sales petites égoïstes. Guitares qui d'ailleurs partent régulièrement dans des solos bordéliques (et injouables pour qui a peur de maltraiter le vibrato de sa guitare), qui sont l'autre marque de fabrique du war metal. Ajoutons à cela une voix profonde et criarde à la fois, parfois doublée plus gravement, dans le plus pur style Pete Helmkamp, avec les « aaaaaah » et autres « ooooaw » vomitifs de circonstance, et vous obtiendrez un cocktail détonnant de haine et de sauvagerie.
Certes me direz-vous, et quand ça blaste pas, ça fait quoi ? Et bien, pas grand-chose à vrai dire : une rythmique énergique purement thrashy à s'en décrocher les troisième et quatrième lombaires étant généralement suivie immédiatement d'un bon blast des familles, suivi lui aussi d'une partie thrashy, et ainsi de suite. Vous ne vous attendiez pas à un truc compliqué tout de même ?
Pour les connaisseurs de Impiety (ah enfin !) il est à signaler que cet album marque un peu plus l'avènement du groupe dans une production typiquement war metal : voix très en avant, batterie présente sans surnager et guitares très définies quoi qu'un peu en retrait, pour un rendu extrêmement propre et prompt à ravir l'amateur de death metal moyen.
Sur un plan strictement musical, ce Formidonis Nex Cultus sonne comme un mélange entre la sauvagerie de leurs deux précédents opus, Kaos Kommand 696 pour un côté mélodique plutôt prononcé et Paramount Evil pour ce feeling très thrashy. « Terror. Death. Worship ! » vous rappellera d'ailleurs sans doute un certain « Carbonized » avec son refrain haineux et si mémorable.
Bref vous l'aurez compris, cet album est à réserver aux gens qui n'ont pas peur de supporter une déferlante de sentiments malsains mis en musique pendant un peu plus d'une demi-heure. Et si le groupe ne fait pas dans l'originalité, il ne pourra en aucun cas décevoir les fans des deux précédents opus. Encore un pari gagné pour ce très bon groupe qui officie dans un style malheureusement trop sous représenté.
A noter qu'il existe une version asiatique limitée de cet album comprenant un autocollant et un morceau de 1 minute et 25 secondes en plus, dont je ne sais absolument rien d'autre.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
3 COMMENTAIRE(S)
citer | Stygian 17/10/2007 22:36 | note: 8.5/10 | Une des baffes de l'année. Et puis le concert d'hier... énorme, culte, surpuissant. |
citer | L'album surbutte, et en concert c'était le pied.
Sinon, la version asiatique, c'est celle que j'ai. Le morceau bonus dure en réalité une minute, et c'est en fait une "reprise" du thème de James Bond. Ils commencent un morceau dans leur style pendant 10/15 secondes pour finir sur les premières notes du thème, à quoi s'enchaine le véritable thème sur lequel on entend les voix des membres du groupes entrain de reprendre la musique et de gueuler des trucs genre "Hail Satan". J'adore.
Bien sûr, c'est über culte. |
citer | Tout le monde vantait les mérites de cet album alors je l'ai écouté...et je suis d'accord, cet opus est une petite bombe, concentré jouissif de brutalité primaire comme je les aime! |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
3 COMMENTAIRE(S)
17/10/2007 22:36
17/10/2007 18:47
Sinon, la version asiatique, c'est celle que j'ai. Le morceau bonus dure en réalité une minute, et c'est en fait une "reprise" du thème de James Bond. Ils commencent un morceau dans leur style pendant 10/15 secondes pour finir sur les premières notes du thème, à quoi s'enchaine le véritable thème sur lequel on entend les voix des membres du groupes entrain de reprendre la musique et de gueuler des trucs genre "Hail Satan". J'adore.
Bien sûr, c'est über culte.
16/10/2007 22:14