Angra - Fireworks
Chronique
Angra Fireworks
- Bonjour monsieur... Dead. Alors que puis-je faire pour vous ?
- Hé bien depuis quelques temps, je ne me sens plus à ma place au sein de mon équipe. Ma différence en terme de goûts musicaux fait que je suis sans cesse mis à l'écart par mes camarades. Jusqu'à lors, j'avais toujours accepté ce statut mais je ressens un certain malaise en ce moment et je ne sais pas trop pourquoi, ni comment y remédier...
- Mmmm... je vois. Vous n'êtes pas le premier à venir me voir. Je vous en prie, allongez-vous.
***
- Bon maintenant que nous sommes installés, détendez-vous et parlez-moi de votre adolescence.
- De mon adolescence ? Pourquoi de mon adolescence ?
- Laissez-moi poser les questions si vous le voulez bien.
- Bien j'étais un garçon assez calme, sans problème. Je travaillais à l'école, je voyais mes potes, je jouais aux jeux vidéo, peut-être un peu trop certes mais bon. Je ne vois pas trop quoi ajouter. Si, la seule chose qui me différenciait un peu des autres, c'était peut-être mes cheveux longs et la musique que j'écoutais justement.
- La musique que vous écoutiez ? Parlez-m'en.
- J'écoutais du rock et du punk puis ma vie a totalement basculé le jour où j'ai découvert At The Gates. Je me suis mis à écouter du metal après ça. Cradle Of Filth, Moonspell, Slipknot, Marilyn Manson pour ne citer que les plus connus... enfin au début, il y a une dizaine d'années.
- Mais n'y a-t-il pas un autre groupe qui vous a marqué à cette époque ?
- Un autre groupe ? Laissez-moi réfléchir... Ah si attendez... Oui je me rappelle d'un live à Nulle Part Ailleurs - vous savez l'émission sur Canal+ - qui m'avait marqué. Ca s'appelait Angra, un groupe de heavy metal brésilien dont la prestation m'avait éblouie par sa technique sur le morceau "Mystery Machine". J'ai tout de suite acheté l'album, "Fireworks" et je l'ai écouté en boucle pendant un moment. J'ai toujours été amateur de musique mélodique mais je n'ai jamais vraiment écouté de heavy metal dans ma vie, excepté ce groupe et quelques autres.
- Du heavy metal ? Dites-m'en plus.
- Avec le recul, cet album était une sorte de heavy metal avec quelques influences hard-rock 80's que l'on pouvait ressentir à certains moments. Un album plutôt calme et mélodique, avec d'excellents solos et une utilisation très ingénieuse d'un orchestre qui donne à certains passages une tonalité tragique (le break de "Wings of Reality" en est le parfait exemple). Les morceaux sont quand mêmes assez hétérogènes, variant de la ballade ("Gentle Change") à un heavy plus rapide et/ou sombre ("Speed", "Metal Icarus", "Paradise"), en passant par un entre-deux ("Petrified Eyes", "Mystery Machine") ; dans l'ensemble, les titres restaient assez variés et intelligemment construits pour ne pas se répéter. Et bien que j'ai toujours détesté les voix de castra dans ce style, celle d'André Matos ne m'a jamais dérangé. Bizarre. Peut-être le fait de le voir sur scène, un excellent frontman.
- Y a-t-il des choses que vous rejetez dans cette musique ?
- Bin... Franchement... pas grand chose. Je me suis mis à le réécouter ces derniers temps et j'avoue toujours l'apprécier dans sa globalité. Son atmosphère positive et lumineuse et le fait qu'il soit surtout composé de pistes mid-tempo ne me dérangent pas. A part certains passages (l'intro de "Petrified Eyes" par exemple) et certains refrains ("Fireworks", "Extreme Dream" et ses arrangements vocaux), je n'ai pas grand chose à lui reprocher. C'est propre, carré, ingénieusement composé et ça s'écoute avec un grand plaisir... Et ces solos...
- Et est-ce qu'au fond de vous, aujourd'hui, vous acceptez votre goût pour cet album ?
- Pour être franc, je ne le crie pas sur tous les toits... Oui peut-être qu'inconsciemment je le cache... depuis longtemps, trop longtemps. Peut-être est-ce le fait de m'y replonger qui m'a fait plonger... Je ne sais pas.
- C'est bien, c'est bien vous progressez.
- Vous savez, le petit monde de Thrashocore est impitoyable. Il faut être brutal. Entre von_yaourt et son techno-death, Keyser et son brutal death, Chris et son grind/death, Mitch et son black/death... il y a de quoi se sentir seul. Heureusement qu'il y a Cyril et Alesya parce que sinon je ne saurais pas trop ce que je serai devenu.
- Mmmm... Vous savez monsieur Dead, je ne devrais pas vous le dire - mon devoir de confidentialité, vous savez ce que c'est - mais je vais vous le dire quand même : j'ai reçu la semaine dernière, la visite de monsieur Glaume qui passe par les mêmes états que vous, voir pire puisqu'il se met à regarder les bisounours. Je suis également la petite Alesya qui s'est enfermé dans un certain mutisme pour les mêmes raisons. Vous n'avez pas à avoir honte de vos penchants musicaux alors serez-vous les coudes et tout devrait rentrer dans l'ordre rapidement.
| Dead 2 Septembre 2008 - 2940 lectures |
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