Yngwie Malmsteen - Magnum Opus
Chronique
Yngwie Malmsteen Magnum Opus
Alors que le maestro se fait de plus en plus rare et que sa dernière livraison en date, « Eternal Flame », a lamentablement échoué au rayon import, il fut un temps où le comte Malmsteen –
le titre « Overture 1622 » fait référence à l'année du sacre des ancêtres d'Yngwie, faits chevaliers par la cour de Suède. Le soliste le plus rapide du monde a donc du sang bleu qui coule dans ses veines, d'où une pochette aussi divine que l'égérie de John Waters – enchaînait les sorties sans que le niveau général de composition n'en pâtisse. Bien sûr, les amateurs éclairés de heavy rock à tendance néoclassique retiendront en priorité ses premières oeuvres parues dans les années 80, une période bien plus propice aux artworks kitschouilles et aux déluges de leads à n'en plus finir dont Yngwie a fait depuis toujours sa marque de fabrique. Mais ceux qui recherchent une production moins datée et chez qui la seule évocation de Joe Lynn Turner provoque une réaction épidermique goûteront avec plaisir un album comme « Magnum Opus », qui voit la diva suédoise reconduire une bonne tranche du line-up ayant officié sur l'album précédent, l'excellent
« The Seventh Sign ».
Michael Vescera fidèle au poste, on se félicitera de la présence d'un chanteur une nouvelle fois très solide, l'efficacité des refrains étant pour beaucoup dans la réussite d'un « Magnum Opus » qui ne se détache en rien de son prédécesseur. Pas de changement dans l'absolue continuité donc, et les amateurs de heavy metal tantôt speed (« Vengeance », « Fire In The Sky »), tantôt noyé sous une épaisse couche FM (« The Only One ») se satisferont sans doute du menu habituel, agrémenté des deux instrumentaux de rigueur, « Dawn » et « Overture 1622 ». Mais si « Dawn », dans un registre apaisant qui compte quelques moments de grâce, et le plus prévisible « Overture » comptent parmi les meilleurs moments de l'album, rien de comparable avec un « Brothers » de génie à la qualité d'écriture et au feeling nettement supérieurs. C'est d'ailleurs le plus gros reproche que l'on puisse faire à « Magnum » : si le guitar héro a sensiblement élevé son niveau moyen de composition –
contrairement à l'inégal « The Seventh Sign », on ne trouve ici que du très valable hormis peut être la lourdingue « The Only One » - l'ensemble manque un peu de flambe et aucun morceau du cru '95 ne peut prétendre au rang de classique absolu. Mais on peut choisir de voir les choses du bon côté en louant la plus grande homogénéité de la chose, les passables « Time Will Tell » et « Cross The Line » étant tout même franchement plus digestes qu'un « Teaser » ou un « Prisoner Of Your Love » passés! Ajoutez à cela les claviers plus en retrait d'un Mats Olausson toujours fidèle au poste, les backing vocals d'un Malmsteen toujours à son affaire –
et qui assurait une poignée de dates solo derrière le micro pour suppléer Mike Vescera, victime d'une bronchite pendant la tournée européenne - et une poignée de très bons titres comme « No Love Lost » (un mid tempo accrocheur en diable) ou « Voodoo » (dans une veine progressive à la « Pyramid Of Kheops », en à peine moins grandiose) et vous obtenez un album très recommandable, bien qu'inférieur en qualité pure à
« The Seventh Sign » et
« Fire And Ice ». Rien d'exceptionnel? Certes non, mais si l'on écarte « Inspiration », une louable réinterprétation de standards des seventies et un « Live!! » très honnête sorti en 1998, l'étoile Yngwie n'a fait que décliner par la suite au contact de gueulards bien en peine, sinon de la faire briller de mille feux, tout du moins de raviver la flamme d'un heavy speed mélodique orphelin de son défenseur le plus acharné.
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