Yngwie Malmsteen - Fire And Ice
Chronique
Yngwie Malmsteen Fire And Ice
Bien qu’ayant reconduit la quasi intégralité du line-up présent sur
« Eclipse » (Ulf Bo Werner prend la place de Michael Von Knorring derrière le kit, ce dernier étant crédité sur « Leviathan »), YNGWIE MALMSTEEN délaisse enfin le heavy à forte aspiration FM de la période Joe Lynn Turner pour revenir à ses premières amours, à savoir un heavy metal tantôt racé, tantôt burné à forte consonnance néoclassique. Pas trop tôt on a envie de dire, et s’il faut encore souffrir quelques scories eighties pas forcément du meilleur goût –
principalement « Teaser » et ses infâmes claviers suintant le VAN HALEN à pleins naseaux – « Fire And Ice » s’avère très vite être l’album le plus ambitieux du guitar hero depuis le fondateur « Rising Force » (1984).
La preuve en est donnée avec l’opening track « Perpetual », premier instrumental à ouvrir le bal depuis des lustres, là où ses devanciers étaient plutôt destinés à meubler en fin de programme ; car vous pouvez reléguer les faiblards « Krakatau » et autres
« Eclipse » aux oubliettes tant la classieuse « Perpetual » et la fougueuse « Leviathan » placent la barre bien plus haut ! Où l’on retrouve enfin un foudre de guerre de la six-cordes au sommet de son art, jouant bien sûr la carte de l’épate mais sans (trop) sacrifier au feeling nécessaire pour transporter les foules. Dans le même ordre d’idées, les nombreuses relectures néoclassiques sur la speedée « No Mercy » (Badinerie de Jean Sébastien Bach), la déchirante « Cry No More » et la moins essentielle « Final Curtain » sonnent comme un agréable retour aux fondamentaux (orchestre classique à l’appui), sentiment confirmé par un regain de vélocité rythmique appréciable (« No Mercy » donc, mais aussi le démarrage plein pot de « Fire And Ice », la démonstration de force « Leviathan » et le mètre étalon pour tout groupe de speed mélodique qui se respecte « Forever Is A Long Time »). Un backdraft de rang pour sa seigneurie Yngwie ? Oui mais pas seulement. Line-up d’
« Eclipse » oblige, on retrouve le formidable Göran Edman derrière le micro, lequel traverse ce sixième full length avec la classe qui le caractérise même si le terrain de jeu plus technique de « Fire And Ice » s’avère moins balisé que celui d’une « Bedroom Eyes » ou d’une « Devil In Disguise ». Qu’à cela ne tienne, le bonhomme fait parler son talent sur les refrains délectables de « How Many Miles To Babylon », « Dragonfly » et surtout « Cry No More », conférant à « Fire And Ice » une grâce certaine que son successeur (Michael Vescera), malgré toutes ses qualités, sera bien en peine de conférer aux plus directs
« The Seventh Sign » (1994) et
« Magnum Opus » (1995).
Si la production assurée par le maestro sonne un peu datée aujourd’hui (la clarté est néanmoins de mise) on sera en revanche plus critique sur les quelques dérapages venant ternir un tableau jusque là quasi-idyllique, la ballade « I’m My Own Enemy » restant encore la plus digeste du lot comparés aux résurgences FM déplorables de « All I Want Is Everything ». Sans doute aurait-il mieux valu effectuer quelques coupes franches dans le tracklisting plutôt que d’étirer l’ensemble jusqu’à une « Final Curtain » bien trop molassonne pour attirer l’attention après un voyage de plus d’une heure dans ce qui restera, malgré des ventes décevantes à l’époque (Japon excepté, of course !), l’un des meilleurs opus d’YNGWIE MALMSTEEN.
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