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Satan - Life Sentence

Chronique

Satan Life Sentence
La vie de Satan n'a pas été de tout repos. Du moins après 1983. Car, formé en 1979, le combo de Newcastle a d'abord connu une trajectoire traditionnelle avec une démo en 1981 et une autre l'année d'après, avant un single en 1982 puis un premier full-length en 1983 sur Roadrunner Records. Et pas n'importe lequel puisque Court In The Act n'est rien moins que l'un des tout meilleurs albums engendrés par la prolifique NWOBHM qui touchait à sa fin. Avec ce petit goût particulier qui le démarquait de la scène grâce à une approche plus rapide, pas loin du thrash naissant. D'ailleurs, Satan a sans doute grandement influencé Metallica à ses débuts, au même titre que Diamond Head et Holocaust, deux autres légendes.

C'est après que ça se gâte puisque la formation va enchaîner les changements de nom et de line-up. Satan, dont les thématiques abordées concernent davantage l'injustice que le Malin, devient ainsi Blind Fury pour éviter la confusion, et rappelle son ancien chanteur Lou Taylor en lieu et place du frontman Brian Ross, qui sortira de son côté un autre grand classique avec son autre groupe Blitzkrieg, l'énorme A Time Of Changes. Blind Fury redevient Satan en 1985, cette fois avec un certain Michael Jackson au micro (non, pas le pédo atteint de vitiligo). S'ensuivront la démo Dirt Demo '86, l'EP Into The Future et le full-length Suspended Sentence (1987). Une période que je ne connais absolument pas puisque je suis resté scotché sur l'incroyable Court In The Act, l'un de mes albums de heavy favoris. Mais ce n'est pas fini. En 1988, nouveau changement de nom pour The Kindred puis Pariah dont le premier album de 1988 reprend la première appellation. Un nouvel opus sort l'année suivante puis le groupe se sépare. Le guitariste Steve Ramsey et le bassiste Graeme English fonderont alors avec le chanteur de Sabbat Martin Walkyier les célèbres Skyclad, formation majeure du folk metal. En 1997, Pariah se reformera pour pondre un dernier disque.

Il faudra en fait attendre 2004 pour que Satan renaisse de ses cendres à la faveur d'un concert unique au Wacken Open Air. Ce n'est toutefois qu'en 2011, sous l'insistance de l'organisation du festival allemand Keep It True, que le groupe décide de se reformer une bonne fois pour toute, avec le line-up culte de Court In The Act. Une reformation qui donne lieu cette année à un nouvel album, Life Sentence, sur le label français Listenable Records. Une belle pochette clin-d'œil à Court In The Act et deux extraits fantastiques ("Time To Die" et "Siege Mentality") plus tard, je n'hésitai pas à dépenser 15€ à la FNAC de Paris Saint-Lazare pour me procurer la bête au plus vite. Tout du moins une fois que je me suis rappelé que l'opus était disponible, soit un mois après sa sortie...

Honte à moi! Car j'aurais pu me délecter des délices de Life Sentence bien avant au lieu de me contenter de quelques banals amuse-bouches. À l'écoute des extraits mis en ligne avant la sortie, je savais que ce nouveau Satan ne me décevrait pas. Mais qu'il dépasserait mes espérances de la sorte, jamais je n'aurais imaginé pareil festin auditif dans mes rêves les plus fous. Jamais je n'aurais cru les Anglais capables non seulement de retrouver le niveau du quasi-parfait Court In The Act mais aussi de le surpasser sur bien des plans. Jamais je n'aurais pensé un jour mettre un 10/10 à un album récent. Et pourtant, Life Sentence fait tout ça et bien plus encore. Vous m'excuserez, dès lors, que cette chronique subjective de fan boy aligne les superlatifs sans modération aucune. Non d'ailleurs, il n'y a pas lieu de s'excuser.

Nous sommes en 2013 mais rien n'a changé. Un son de guitares un peu plus policé peut être, aux angles plus arrondis. Un chant plus maîtrisé. Trois fois rien. Car la pochette hommage n'est pas qu'un clin d'œil. Life Sentence nous ramène trente ans en arrière, à cette époque dorée du début des années 1980. Life Sentence, c'est la suite directe de Court In The Act, comme s'il ne s'était rien passé entre-temps. Sauf que les musiciens sont ici au sommet de leur art respectif. Du duo de guitare Steve Ramsey et Russ Tippins en état de grâce, à la basse chaude et ronflante de Graeme English, en passant par la batterie exemplaire de Sean Taylor (mention spéciale aux roulements sur "Cenotaph" et "Another Universe") et sans oublier un Brian Ross qui n'a jamais aussi bien chanté, tout est là pour faire de Life Sentence une réussite totale. Dix morceaux pour trois quarts d'heure de plaisir intense, de retrouvailles avec ce que le heavy et la NWOBHM ont de mieux à offrir. Dix tueries monumentales que je ne me lasse pas d'écouter tant elles me comblent de bonheur. "Cenotaph", qui a le malheur de calmer le jeu et d'arriver après l'énorme titre d'ouverture "Time To Die" qui donne tout de suite le ton relevé de l'album et surtout la génialissime "Twenty Twenty Five", meilleure piste de l'album, et "Personal Demons" elle aussi coincé entre deux hits absolus, se font peut-être un peu moins ultimes que les autres mais ce serait vraiment chipoter puisque 99% des groupes actuels ne pourraient que rêver de composer de tels titres.

Mon Satan ces riffs incroyables, ces mélodies ultimes, ces solos divins! Rien de nouveau bien sûr mais le degré de maîtrise et d'inspiration est tel qu'on ne peut que s'incliner devant pareille démonstration. Musicalement, le quintette ne surprend pas et fait dans le classique. Là où il surprend par contre c'est au niveau de la qualité de ses compositions et de leur rythme. Malgré l'âge, les Anglais n'ont ainsi rien perdu de leur verve et continuent de livrer des titres pour la plupart bien speed ("Time To Die, "Twenty Twenty Five", "Siege Mentality", "Testimony", "Life Sentence"...). De quoi faire passer les 45 minutes de l'album en un temps éclair grâce à des morceaux aussi efficaces qu'entraînants. Et quand, en plus, Brian Ross nous sort les meilleures lignes de chant de toute sa carrière, pimentées encore de quelques envolées suraiguës jouissives comme sur "Time To Die" (death is my priiiiize) ou à la fin de "Testimony", vous n'avez qu'une envie une fois le disque terminé, rappuyer sur lecture! Car Life Sentence est encore plus addictif qu'une drogue dure, impossible de s'en passer. Comme dans tous les grands albums de l'Histoire, chaque morceau se distingue des autres tout en formant une unité parfaite. Chaque titre propose son ou plutôt ses passages ultimes pour lesquels chacun aura sa préférence. Ainsi, je ne peux pas chroniquer cet album sans mentionner certains moments qui me touchent plus que d'autres et qui font vraiment de Life Sentence un album rare comme il n' y en a qu'une poignée par décennie. Le break de "Twenty Twenty Five" à partir de 2'35 sur des envolées lyriques puis des coups réguliers de grosse caisse avant d'envoyer un riff hors norme (ça va faire un malheur en live!), le riff ultra headbangant à 1'44 sur "Siege Mentality" qui arrive sans crier gare (attention au coup du lapin!), le chant et les paroles de "Incantations" qui vous transportent loin, la tristesse contagieuse de "Tears Of Blood", les leads maideniennes de "Life Sentence" à partir de 2'53. Et bien sûr le dernier morceau "Another Universe" qui vous collera des frissons même en pleine canicule. Un morceau somptueux très poignant qui commence comme une ballade triste et sombre avant de s'énerver davantage. Satan n'aurait pu mieux clôturer son album.

Je pourrais continuer des heures à vanter les mérites de Life Sentence et de son heavy speedé de grande classe. Pas sûr que vous me suiviez cependant. Mais c'est que cet album a aussi le don de me rappeler mon adolescence, mes premiers émois de métalleux. Pas parce que j'ai connu 1983 puisque je ne naîtrai que l'année suivante mais dans ma relation avec la musique. Aujourd'hui avec Internet, l'offre est tellement large qu'on enchaîne les albums comme s'il s'agissait de vulgaires produits de consommation. On n'entretient plus de vraies relations avec les disques, même ceux qu'on aime. Ce ne sont que des coups de quelques soirs qu'on range au bout de quelques jours, quelques semaines au mieux, avec nos autres conquêtes. Quand j'avais 14 ans, non seulement Internet n'était pas encore répandu mais je n'avais en plus pas beaucoup d'argent. Je n'achetais que très peu d'albums et pratiquement que des K7 car je n'avais pas les moyens de me payer des CDs avec mon seul argent de poche. Et ces albums, je les écoutais tout le temps, dès que je pouvais. Metallica, Iron Maiden, Megadeth, Machine Head... ils faisaient partie de moi. Je les connais par cœur. Et si récemment j'ai apprécié bon nombre d'albums, je n'en connais aucun par cœur. Une dizaine d'écoutes et c'est fini, on passe au suivant. Pas cette fois. Depuis près de deux mois, c'est presque tous les jours que j'écoute Life Sentence et toujours avec ce même sourire de ravissement que j'arbore quand j'écoute les classiques qui ont bercé ma jeunesse. Bien sûr, l'opus n'aura pas l'impact que Court In The Act a eu (encore qu'il n'a pas reçu à l'époque la reconnaissance qu'il aurait dû) mais il n'empêche, Satan signe là le plus grand retour qu'un groupe de metal ait jamais connu. La nouvelle vague a beau être talentueuse, Satan les renvoie tous à leurs chères études (oui, même mes chouchoux d'Enforcer!). "Instant classic" comme on dit là-bas et il est évident que Life Sentence sera de loin l'album de l'année. Depuis les années 2000, il n'y avait eu que le The Blackening de Machine Head pour me faire un effet approchant. Le voilà désormais balayé par un groupe qui délivre, trente ans après, la suite déjà culte d'un des meilleurs albums de heavy metal. Un groupe qui, par sa seule présence, va me faire parcourir près de 1 000 kilomètres pour aller les voir au Hells Pleasure dans un coin paumé d'Allemagne de l'Est. J'en aurais fait bien plus encore pour les remercier de vive voix pour ce festival orgasmique de mélodies, de riffs et de lignes de chant tous plus géniaux les uns que les autres. Alors merci Satan et à samedi prochain. Et vous là, oui vous qui me lisez depuis vingt bonnes minutes. Si vous croyez encore que la perfection n'existe pas, c'est que vous n'avez toujours pas écouté Life Sentence!

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Satan
Heavy Metal
2013 - Listenable Records
notes
Chroniqueur : 10/10
Lecteurs : (10)  8.95/10
Webzines : (21)  8.25/10

plus d'infos sur
Satan
Satan
Heavy Metal - 1979 - Royaume-Uni
  

tracklist
01.   Time To Die
02.   Twenty Twenty Five
03.   Cenotaph
04.   Siege Mentality
05.   Incantations
06.   Testimony
07.   Tears Of Blood
08.   Life Sentence
09.   Personal Demons
10.   Another Universe

Durée : 44'46

line up
parution
29 Avril 2013

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