Yngwie Malmsteen - Trilogy
Chronique
Yngwie Malmsteen Trilogy
Quoi de mieux pour étrenner la superbe V7 de Thrashocore concoctée par notre Dead (Embryonic Cells) national qu'une bonne vieille pochette toute moche exhumée des fonds de tiroirs eighties? Au petit jeu des atrocités visuelles qui font tout le sel du metal qu'on aime, rendons à Malmsteen ce qui appartient à Yngwie pour tout le mal que notre branleur de manche suédois préféré s'est donné à repousser les limites du kitsch depuis le début d'une carrière solo débutée en 1984. Troisième offrande de sa majesté après un « Rising Force » virtuose et son second « Marching Out », ce « Trilogy » aux allures de disque dont vous êtes le héros voit l'arrivée du chanteur Mark Boals (RING OF FIRE, ROYAL HUNT) derrière le micro en remplacement d'un Jeff Scott Soto parti rejoindre les formations PANTHER puis TALISMAN.
Mark Boals ? Un bon gueulard au timbre heavy haut perché, plutôt dans la fourchette haute des instruments à cordes vocales se succédant sur le même siège éjectable. La bonne volonté dont il fait preuve sur « Trilogy » trouvera d'ailleurs un prolongement tardif sur quelques morceaux d' « Inspiration » et sur les albums « Alchemy » (1999) et « War To End All Wars » (2000). Au rayon lignes de chant, rien que du très classique vu le pilotage à distance d'un Malmsteen se taillant bien sûr la part du lion sur bien des plans (guitare électrique, acoustique et basse). Au contraire d'autres guitar heroes de sa génération comme STEVE VAI ou JOE SATRIANI, Yngwie a le mérite de ne pas s'enfermer dans le tout instrumental et universalise son metal néoclassique en signant quelques compos mémorables, à l'instar de l'opening track « You Don't Remember, I'll Never Forget ». Soit du bon heavy metal bien catchy, au riffing basique appuyé par les claviers d'un Jens Johansson pas trop envahissant pour le coup, YNGWIE MALMSTEEN se chargeant de dynamiter le duo traditionnel couplet/refrain à grand renfort de solis éruptifs dont il a le secret. Mention bien également pour une « Liar » au tempo speedé (« Fury » est un peu moins convaincante dans le même genre) sur laquelle Mark Boals se met en valeur, le contenu restant allant du très correct (« Queen In Love », « Dark Ages » et son duel claviers/guitares fusionnel) au passable (« Fire », « Magic Mirror »). La production très light signée Malmsteen et Ricky Delena ainsi que le jeu rudimentaire du batteur Anders Johansson ne tirant pas vraiment « Trilogy » vers le haut, on placera un peu trop d'espoirs dans les deux instrumentaux restants, la gentillette « Crying » cassant un peu trop le rythme cinq minutes durant et le meilleur de « Trilogy Suite Op : 5 » apparaissant sur l'excellent « Live !! » de 1998. Un album un peu léger donc mais au contenu moins déséquilibré que celui d'un « Odyssey » plombé par des aspirations FM trop tenaces.
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