Motörhead - Iron Fist
Chronique
Motörhead Iron Fist
Après avoir signé une trilogie ô combien destructrice en même pas deux ans, tout en ayant enchaîné un nombre impressionnant de dates jusqu’à l’épuisement, le trio mal en point est de retour en studio en ce début d’année 1982. Car la tournée à rallonge a laissé des traces et de nombreuses disputes ont lieu entre Lemmy et Eddie Clarke, d’ailleurs personne ne suppose à ce moment-là que ce nouvel album sera le dernier sous cette formation même si quand on l’écoute on peut se douter que quelquechose ne va pas.
Considéré à tort ou à raison comme un des disques les plus « faibles » du groupe il n’a surtout pas eu de chance que ce soit dans sa composition comme dans son enregistrement, car malgré un côté spontané et direct plus marqué que chez ses prédécesseurs on s’aperçoit assez vite d’un certain déséquilibre, car si tout démarre pour le mieux avec le classique et rapide « Iron Fist » la suite sans être ratée et un ton en dessous que ce que les mecs nous ont proposé par le passé. L’exemple le plus marquant vient de « Sex & Outrage » bien incandescent et où l’on reconnait sans peine la patte des mecs qui fait son effet, mais où rapidement on se rend compte qu’ils ont déjà la même chose précédemment mais en mieux. Du coup ce qui permet au disque de rester au niveau est la variété plus grande des influences et du tempo, car « Loser » et « Go To Hell » contiennent des passages groovy et remuants comme on en a rarement entendus chez eux et qui bien qu’ils surprennent au début se montrent vraiment intéressants.
Cependant bien qu’étant d’un niveau d’inspiration plus que convenable force est de reconnaître que si l’ensemble aurait fait l’unanimité chez un groupe lambda on ne peut qu’être plus critique quand on connaît la puissance d’écriture du trio. En plus de cela la production générale du disque ne met vraiment pas en avant la rage et le côté massif de ces nouvelles compos, en effet Lemmy a décidé de confier l’ensemble du disque à son guitariste afin de faire des économies financières, si le cordiste ne s’en sort pas si mal le côté étouffé et le manque d’agressivité de l’ensemble est assez palpable. Car le son de la basse est assez faible et la caisse claire très sèche de la batterie sont loin du côté brut et imparable de son prédécesseur, du coup cela ajoute encore un peu plus au sentiment de déception qui parcourt le disque malgré des éclairs tout du long. Avec le temps le leader du groupe reconnaîtra que d’avoir laissé les mains libres à Eddie Clarke fut une erreur et reniera ce disque pratiquement dans son intégralité en expliquant notamment qu’il a été trop vite écrit, composé et mis en boîte sans avoir eu le temps de peaufiner l’ensemble de ces nouvelles compositions qui pourtant ne dépassent jamais les quatre minutes. Du coup toutes les tensions accumulées entre les deux durant ces derniers temps vont exploser en partie à cause de ce boulot de producteur et des insatisfactions qu’il a engendré, et finalement personne n’est surpris quand quelques mois plus tard en pleine tournée américaine le guitariste met les voiles à bout physiquement et nerveusement.
Un cycle se clôt donc à ce moment-là et met fin à ce que beaucoup considèrent comme l’âge d’or de la formation, cependant loin de se laisser abattre son leader recrute en catastrophe l’excellent Brian Robertson qui a fait les belles heures de THIN LIZZY et qui est en quête de renouveau et de défis artistiques différents. Avec son nouveau soliste sous le bras le duo restant peut ainsi terminer sa tournée américaine même si le choix de son recrutement laisse un grand nombre de fans sceptiques tant son style, sa personnalité et son look détonnent par rapport au reste, ils ne vont d’ailleurs pas tarder à s’en apercevoir.
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