Après le succès mérité de
« 1916 » on pouvait légitimement penser que tout irait désormais pour le mieux pour le quatuor qui avait trouvé désormais son alchimie après un petit coup de mou dans la seconde parties des 80’s. Malheureusement, et comme d’habitude serait-on tenté de dire, les choses ne vont pas se passer comme elles le devraient, car si on savait que la relation entre le groupe et sa maison de disques Sony Music n’était pas au beau fixe, les désaccords entre eux d’eux ne cessent de s’amplifier. Si les soucis avec leurs différents labels ont toujours été récurrents il faut en plus faire face à de nouveaux soucis internes, car à l’heure d’enregistrer ce nouvel opus un problème de taille va apparaître. Celui-ci a pour nom Phil Taylor, car si le fantasque batteur n’a jamais été un métronome sur scène il arrivait quand même avec son jeu et son groove à tenir la baraque comme il le fallait, cependant lors de la précédente tournée les autres membres de la formation ont bien remarqué que son jeu avait nettement baissé en qualité et qu’ils devaient en permanence s’adapter et rectifier leur vitesse. Une fois arrivés en studio ils eurent la mauvaise surprise de voir qu’il ne connaissait pas les nouveaux morceaux, et qu’hormis la balade « I Ain’t No Nice Guy » il n’était pas capable de jouer les autres, ce qui fût le coup de grâce pour Lemmy qui lui annonça son renvoi par téléphone. Si la méthode employée peut paraître brutale, elle fut justifiée par son frontman qui craignait la réaction explosive de son vieux complice, et bien qu’il considéra après coup que de ne pas lui avoir dit de visu fut une des plus grosses erreurs de sa vie il ne regretta jamais son choix.
Désormais il fallait lui trouver un remplaçant et vite, car il fallait mettre en boîte les parties de ce disque afin de retrouver les plaisirs de la route et de la scène. De ce fait c’est le renommé Tommy Aldridge (qui a roulé sa bosse notamment chez WHITESNAKE) qui joua les intérimaires sur neuf des onze titres et fit impeccablement le boulot, même si le poste de frappeur permanent restait vacant. C’est à ce moment-là que Lemmy a repris contact avec Mikkey Dee (après avoir déjà tenté de l’embaucher cinq ans auparavant), et cette fois-ci l’ex-frappeur chez DOKKEN et KING DIAMOND accepta l’offre et eu juste le temps d’enregistrer « Hellraiser » avant de partir directement en tournée. Du coup c’est logiquement que ce second disque du combo réalisé lors de cette décennie soit le cul entre deux chaises, car il balance entre influences européennes et Hard américain pur et dur, notamment suite aux nombreux invités prestigieux et au déménagement de son leader vers la Californie à la même époque.
Car jamais auparavant MOTÖRHEAD n’avait partagé la vedette lors de sessions en studio, et pour l’occasion c’est Ozzy Osbourne qui est là, ce dernier ne quittant plus Lemmy depuis quelques temps. Car après avoir écrit des textes sur l’excellent « No More Tears » de l’ancien chanteur de BLACK SABBATH, ce dernier lui renvoie l’ascenseur en poussant la chansonnette sur la balade « I Ain’t No Nice Guy » qui n’aurait pas fait tâche dans son répertoire. D’ailleurs il n’hésitera pas à reprendre peu de temps après « Hellraiser » dans une version plus convaincante que l’originale, et montre la grande complicité qui unit ces deux fers de lance du Hard-Rock Britannique.
Au milieu de ces deux mastodontes se glisse Slash (alors au sommet de sa notoriété avec les GUNS N’ROSES) qui lui vient poser un solo sur le très bluesy et réussi « You Better Run » (qui montre s’il fallait encore le prouver qu’il est bien un des meilleurs solistes de son temps), tout en amenant encore un peu plus de son des Etats-Unis. On voit encore l’influence du pays de l’Oncle Sam avec l’excellente reprise de « Cat Scratch Fever » du redneck Ted Nugent, ou encore avec les actifs « Stand » et « Jack The Ripper » qui sont chacun plein de vitalité et d’énergie, et qui se mêlent à merveille avec le très noir « Bad Religion ».
Après ce début bien différent de ce qu’il nous avait habitué par le passé, le quartet va cependant baisser un peu de rythme par la suite à cause de composition un peu trop faciles et formatées pour les radios U.S, notamment « Too Good To Be True » qui passe l’écoute sans écueil mais manque vraiment de gniack et d’aggressivité. On peut faire le même constat pour « Asylum Choir » pas mauvais mais loin de la folie auquel la bande nous a habitué, tout en n’hésitant pas pour conclure (avec le morceau-titre) à piocher dans l’ambiance mélancolique et l’orchestration sombre de « Nightmare / The Dreamtime » qui terminait admirablement son prédécesseur, avec cependant moins de réussite sur ce coup-là.
En effet même si la conclusion de ce nouveau disque est d’un bon niveau, elle est à l’image générale de celui-ci où rien n’est raté mais où tout du long on a l’impression qu’il manque le petit quelquechose qui fait toute la différence (ajoutez à cela un peu trop de mélodie), et qui était toujours présent sur les précédentes sorties du combo. On peut penser à juste titre que l’agitation et leurs soucis internes ont eu un impact sur leur inspiration un peu en deçà comparé à d’habitude, mais ne nous méprenons pas il ne s’agit pas d’un ratage, juste d’une petite baisse de régime inhérente à toute personne. D’ailleurs celle-ci ne sera que passagère car l’intégration réussie de son nouveau cogneur durant la tournée qui a suivi va leur redonner la pêche et la rage qu’il leur manquait ce coup-ci, et leur permettra ainsi d’enregistrer très rapidement un successeur qui va casser la baraque.
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