Motörhead - Overkill
Chronique
Motörhead Overkill
Après un premier opus éponyme sorti deux ans auparavant (et rempli majoritairement de reprises) c’est avec ce disque considéré par beaucoup de fans comme étant le premier vrai album original du trio que la bande à Lemmy marque les esprits durant le mois de mars 1979, il faut dire que pour un quasi coup d’essai c’est un vrai coup de maître tant les titres sont d’une construction imparable. Pourtant tout était loin d’être radieux pour eux à l’époque car considéré par de nombreux critiques comme étant le plus mauvais groupe du monde il leur fallait démontrer de quoi ils étaient capables, du coup ils se sont surpassés et signés plusieurs classiques absolus de leur répertoire pour devenir dans la foulée la formation la plus bruyante et hostile de la planète (grâce entre autre à ce son unique et reconnaissable de suite via la Rickenbacker plus écrasante que l’ensemble de la marche des walkyries ou qu’une attaque de bombardiers).
D’ailleurs en ouverture on a droit certainement à la partie de double la plus connue de l’histoire, en effet avec son intro de batterie, son tempo élevé et sa basse qui sert trois fois de lanceur, le morceau-titre marque les esprits d’entrée avec sa puissance et son accroche immédiate, et puis ces paroles « Don’t Sweat It, Get It Back To You ! » qui font également mouche finissent de nous convaincre et l’ensemble peut déjà justifier à lui seul la qualité de cet opus. Pourtant la suite est du même niveau car avec « Stay Clean » (où là encore l’intro de Philthy « Animal » Taylor est reconnaissable entre mille) très simple et d’une efficacité extrême (avec en prime le solo de basse de son chanteur), « No Class » et « Damage Case » aux riffs mémorisables de suite et parfaits pour headbanguer sans avoir un tempo aussi élevé que le morceau d’ouverture, qui montre que les britanniques sont tous aussi redoutables quand il jouent sur un tempo plus lourd et moins rapide, tout comme sur le mythique et incontournable « Metropolis » inspiré par le chef-d’œuvre muet de Fritz Lang sorti en 1927, et avec le presque dansant « Capricorn » où les parties de guitare de « Fast » Eddie Clarke sonnent totalement différent du reste mais avec là encore avec une justesse parfaite. Quand on sait qu’en plus ces deux titres ont été écrits à l’arrache durant le court passage en studio cela prouve la qualité d’écriture du père Lemmy dont les textes à la fois légers et graves pour lui ou les autres (notamment Ozzy Osbourne), n’ont jamais été reconnus à leur juste valeur.
L’autre force de cet opus est la qualité de sa production qui n’a absolument pas vieillit (signée par Jimmy Miller - producteur notamment pour les ROLLING STONES), elle reste encore aujourd’hui d’une grande puissance grâce à son côté brut de décoffrage tiré de la scène punk, on a vraiment l’impression que les gars ont branché leurs instruments et ont joué live pour tout mettre en boîte dans la foulée, c’est d’ailleurs ce sentiment d’urgence qui transparaît et qui donne encore plus de fureur et d’homogénéité à l’ensemble qui a réussi l’exploit de réunir sous une même bannière les crêteux, chevelus et bikers tatoués qui les applaudiront abondamment pendant la tournée qui va suivre et qui va forger un peu plus leur légende naissante.
Autant dire que tout était réuni pour lancer le combo sur de bons rails et ce fut bien sûr le cas tant l’ensemble fit parler de lui à sa sortie (obtenant d’ailleurs un classement plus qu’honorable dans les charts d’outre-manche arrivant jusqu'à la 24ème place), d’ailleurs sur sa lancée celui-ci rempilera quelques mois plus tard avec son successeur
« Bomber » qui fera là-aussi l’effet d’une bombe (oui elle était facile …).
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