C'est qu'ils se sont fait attendre les méchants sauriens! Quatre ans séparent en effet
Vivid Interpretations Of The Void, dernier album en date des Californiens, de ce
Reptilian Agenda, nouvelle théorie du complot élaborée le mois dernier chez Deepsend Records. En grand fan du groupe, j'avais hâte de mettre les oreilles dessus. D'autant qu'avec cette superbe pochette d'un surprenant Jon Zig et ce titre d'opus familier, on savait déjà qu'Embryonic Devourment était resté attaché aux thématiques complotistes reptiliennes chères à David Icke. Pas de quoi s'inquiéter donc, pour un des rares groupes de brutal death du circuit a se démarquer grâce à une personnalité intéressante et un univers original.
Et pourtant. Deux titres mis en ligne en avant-première ont commencé à me faire douter. Des doutes malheureusement confirmés lors de l'écoute intégrale du disque. Putain que c'est mou et chiant, même quand ça blastouille! Mais à y réfléchir, ce n'est pas tant une surprise. Car Embryonic Devourment poursuit l'évolution entamée sur
Vivid Interpretations Of The Void par rapport au premier full-length
Fear of Reality Exceeds Fantasy. Un brutal death moins bourrin, moins catchy, plus technique, plus progressif. J'avais d'ailleurs moins apprécié
Vivid Interpretations Of The Void pour ces raisons. L'opus restait toutefois très bon car toujours intéressant. Ce n'est pas le cas de
Reptilian Agenda qui accentue les défauts de l'œuvre précédente sans en garder les qualités, pour un résultat des plus décevants. Le disque ne compte que huit morceaux pour une petite demi-heure de musique mais on s'ennuie tout de même. La faute à des compositions qui arrivent à se perdre malgré leur courte durée. Mid-tempos mollassons, riffs peu inspirés, tricotage technique stérile, ce nouvel album enchaîne les tares. On pourra aussi ajouter une production plastique énervante, surtout concernant la batterie. Une batterie qui dénotait déjà sur
Vivid Interpretations Of The Void et qui continue de nuire à l'écoute, surtout sur les parties blastées envoyées par salves très brèves qui ne dégagent aucune brutalité ni impression de vitesse. Quelle que soit la rythmique, Embryonic Devourment semble ainsi jouer au ralenti, sans énergie. Quant au chant d'Austin Spence, avant un des points forts de la formation grâce à un timbre qui évoquait les reptiles extraterrestres mal intentionnés de ses thématiques, est devenu non seulement banal mais carrément mauvais (si ça fait pas de la peine à 0'43 sur "Experimental Deformation"...). Aucune puissance, aucun charisme, à l'image de la musique.
N'y aurait-il donc rien à sauver chez ce groupe pour lequel j'avais la plus haute estime?! Si, il y a bien quelques points positifs à retenir. Pas de quoi muer ce lézard rachitique en fringuant varan de Komodo mais dans la déchéance ambiante, tout est bon à prendre! On notera ainsi des solos inspirés avec de vraies mélodies contrairement aux riffs qui ont troqué leurs tremolos savoureux contre du gloubi-boulga indisgeste. Les leads restent donc une des rares qualités encore présentes sur cette nouvelle galette. La basse n'a pas non plus perdu son talent en route. Sans faire quoi que ce soit d'exceptionnel, Austin Spence se rattrape un peu en offrant à la quatre-corde davantage qu'un second rôle en se faufilant entre les lignes de guitares tels un lézard entre les rochers ("Bloodgift", la piste la plus brutale) voire avec quelques apparitions solitaires bien pensées ("Challenging All Forms Of Hope" à 1'55, début de "Experimental Deformation", "Sealed With Resin" à 2'48). Et par chance, quelques riffs sortent tout de même du lot comme sur l'ouverture de "Experimental Deformation" (un peu de groove!) ou "Sealed With Resin" à 0'35. On notera enfin que, malgré les changements opérés, Embryonic Devourment demeure un des rares combos de brutal death à posséder une personnalité et un style de jeu qui se reconnaît au premiers coup d'oreille.
Voilà pourquoi je ne descends pas trop bas dans ma notation de ce
Reptilian Agenda qui m'a pourtant profondément emmerdé. Je garde une certaine affection pour Embryonic Devourment mais je ne vois pas trop où le quatuor a voulu en venir ici. À part 2-3 riffs à peu près efficaces, des solos toujours convaincants et une basse extravertie, il n'y a en effet rien à retenir de
Reptilian Agenda. L'album est d'une platitude incroyable et dégage une mollesse agaçante, même quand c'est censé bourrer (c'est quoi ces blasts à la mords-moi-le-nœud?!). Handicapé en plus par une production synthétique sans âme, un manque de vrais bons riffs, une technicité sans feeling et un chant devenu anecdotique,
Reptilian Agenda n'a pas grand chose pour lui. L'expression "y'a pas de lézard" prend désormais tout son sens...
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