Pour dégouter notre deathmélomane maison Mitch, il faut vraiment y aller. Mais Deadlock semble savoir s'y prendre avec lui puisque non content de récolter une note mitigée avec leur album
"Wolves", le groupe a failli voir le promo de son nouveau bébé, finir entre une peau de banane moisie et un préservatif usagé (d'après mes sources (Chris pour ne pas le citer), Mitch sort toujours couvert). Pourtant, à l'écoute de quelques extraits, il n'avait pas l'air si mal ce
"Wolves" pour un amateur de metal moderne et/ou de metal gothique. C'est donc Dédé qui va désormais se charger de la discographie des allemands et tout commence pour moi avec ce "Manifesto".
Bien que ne connaissant leur musique qu'à travers les quelques extraits disponibles sur leur Myspace, je n'ai pas été spécialement surpris par ce nouvel album, apparemment dans la lignée du précédent : mi-Soilwork, mi-Evanescence, les allemands semblent fermement déterminés à peaufiner leur death mélodique moderne à tendance gothique. Et pourquoi pas si ça plait, hein ? Mitch vous parlait déjà dans ses précédentes chroniques, de leur talent de composition et ce nouvel album ne devrait pas ternir leur réputation puisque "Manifesto" regorge de sublimes mélodies et d'excellents riffs thrash/death mélodique comme peu de groupes savent en produire à l'heure actuelle. Et pour couronner le tout, les guitaristes ont le culot de nous pondre des solos et des breaks qui arracheraient une larme à tout adorateur de la grande période du death mélodique (si si souvenez-vous). Vraiment bluffant. Propre et massive, la production est une fois de plus signée Jacob Hansen et si certains lui reprochent d'aseptiser tout ce qu'il touche, cette production renforce au contraire l'atmosphère froide et futuriste de l'album, de concert avec les nombreux arrangements électroniques qui parsèment les compositions.
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on retrouve toujours le duo Johannes (hurlements) / Sabine (chant clair) derrière le micro, se partageant à peu près équitablement l'appareil. Pour ceux qui ne se sont toujours pas remis de la démocratisation du chant féminin sur
"Wolves", ça n'est pas la peine de perdre votre temps avec "Manifesto", tous les refrains étant interprétés par la demoiselle (excepté "Fire At Will" ou elle s'occupe du couplet). La formule est d'ailleurs simple : nos 5 gaillards n'ont que le temps des couplets (et des breaks) pour exprimer leur virilité et exposer leur maîtrise musicale (autant vous dire qu'ils n'y vont pas de main morte) car lorsque l'heure du refrain a sonné, tout le monde s'éteint pour faire place à la touche féminine du groupe. Le contraste est donc parfois très abrupte et pas toujours bien amené, passant de passages ultra-bourrins à quelque chose de calme et atmosphérique, sans aucun ménagement. On se demande d'ailleurs si le groupe ne s'est pas volontairement enfermé dans un certain schéma par facilité ou pour ne pas déplaire, schéma qu'il se contente de reprendre à chaque composition, au détriment d'une certaine cohérence. Dommage car la magnifique voix de Sabine mériterait d'être utilisée de manière moins systématique et prévisible pour renforcer son impact émotionnel.
Et puisque j'en suis à énoncer les doléances, je ne peux pas ne pas vous parler des petites "surprises" de mauvais goût que l'on retrouve sur cet album. La première se trouve à la fin de "Deathrace" (un des meilleurs titres de l'album en plus), un insupportable passage rapé sans doute interprété par un super guest mais pas intéressant pour autant. Je me suis même demandé s'il n'y avait pas un problème sur mon promo tellement ça fait tache. Le titre suivant "Fire At Will" a également de quoi surprendre puisqu'il se conclue sur un solo de... saxophone !!?? Je n'ai absolument rien contre cet instrument mais je suis intimement convaincu que la guitare électrique aurait été plus à propos ici. Enfin, si Mitch se plaignait du "Code Of Honor" de
"Wolves", Deadlock est allé encore plus loin ici et nous propose une ballade ("Altruism"), aussi dispensable que le titre de conclusion "Temple Of Love", reprise de Sisters Of Mercy. Pour moi, l'album aurait vraiment gagné à se terminer sur le très bon "Dying Breed" et son atmosphère de fin du monde.
Au final, je pense que ce qui fait réellement défaut à Deadlock, c'est l'aspect "convenu" et "lisse" de leur musique. "Manifesto" fourmille de bons riffs, de bonnes idées et sait se montrer efficace voir rafraîchissant, mais à aucun moment le groupe ne prend de risque ou ne fait de vague. Tout est calculé, prévisible, linéaire comme si les allemands avaient peur de dérouter l'auditeur. Il va donc falloir sérieusement se remonter les manches pour ne pas se répéter et surtout trouver des idées plus lumineuses que le rap ou le saxophone. En attendant, ce nouvel album s'écoute sans effort et réserve même quelques instants de grâce, ce qui n'est déjà pas si mal en ces temps de crise.
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