Bliss Of Flesh - Emaciated Deity
Chronique
Bliss Of Flesh Emaciated Deity
Le Nord-Pas-De-Calais ne nous a pas donné que des comédies bouffonnes pour la « France d'En Bas ». Ce chaleureux département est aussi un vivier de bons groupes amateurs, dans ce genre tant apprécié qu'est le métal extrême. Et ce n'est pas à Thrashocore qu'on vous dira le contraire, tant nous avons découvert ces dernières années un certain nombre de combos talentueux de là haut : Disgust, Trepan Dead, Amethyste, et autres Goryptic… Le genre Black / Death était malgré tout à ce jour assez peu représenté au milieu de tous ces (Brutal / Grind) Death Metalleux, c'est désormais de l'histoire ancienne avec Bliss of Flesh et ce premier opus.
Première constatation : l'objet respire le professionnalisme, aussi bien au niveau de l'artwork que de la production (je reviendrais sur ce point) : on est loin du premier album d'un petit groupe frenchie, d'ailleurs rien ne laisse transparaître de la nationalité du groupe à moins de chercher l'info (et ça c'est un bon signe). Tirant entre autres ses influences des Autrichiens de Belphegor ou plus proche de nous d'Arkhon Infaustus, Bliss Of Flesh a visiblement bien assimilé la méthode pour sonner evil et extrémiste, à la Belphegor donc, de par ses lignes mélodiques dissonantes et lugubres qui peuplent la plupart des titres. Elles donnent une réelle accroche et personnalité à un titre comme « Perversion / Domination », qui après un démarrage apocalyptique et jouissif alterne passages blastés et parties death plus lourdes mais toujours empreintes d'une volonté d'en découdre. Ou ce « Apocalyptik Fields », dont le riff mélodique principal n'a au final rien de bien exceptionnel, mais qui accompagné de la dualité vocale chant death / chant black dégage une réelle efficacité et en fait un titre mémorable.
J'aimerais pouvoir en dire autant d' « Entangled In Flesh » ou de « Maccabees », 2 titres très rentre-dedans et remplis de parties intéressantes, mais dont la somme des tout ne procure pas le même plaisir. C'est quand Bliss of Flesh se la joue plus posé et insidieux qu'il est en fait le plus dangereux : ainsi le titre éponyme et le presque intermède « Annonciation of Carnality » possèdent en eux cette espèce de flamme sombre qui capte l'auditeur et en alimente le malaise. Et c'est là que je retrouve mon influence d'Arkhon, qui eux aussi avaient compris qu'en ralentissant le tempo on pouvait être tout aussi vicieux qu'à 280 BPM. Mais je tiens à vous rassurer sur le fait que le tempo majoritaire est souvent à 3 chiffres et qu'aucun risque d'assoupissement n'est à craindre.
Voilà pour les compos, d'on l'on retiendra qu'elles ont été conçues avec intelligence en prenant le meilleur de leurs inspirations directes tout en développant une part de personnalité propre. En fait l'écueil principal de cet album réside ailleurs, au fin fond de ce qu'on appelle communément la production: en effet, si elle sonne puissante et actuelle, elle aurait mérité d'être beaucoup plus « sale » eu égard au style développé. Et par pitié, faites un effort sur ce son de batterie ultra synthétique, qui gâche tous les bons moments si l'on y fait trop attention ! C'est vraiment rageant sur les accélérations, ou l'on entend la caisse claire résonner à grands coups de « poum poum poum » pas très agréables… Ceci mis à part, « Emaciated Deity » est très encourageant pour la suite, et avec un peu de perfectionnement et d'affinage des compos je pense qu'on tient un bon groupe en devenir, qui gagne à être connu.
| Chri$ 25 Mars 2009 - 2819 lectures |
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